Déserts médicaux : « Ce que nous voulons c’est du volontariat et de l’engagement », souligne Yannick Neuder

Interrogé par Public Sénat, après les questions d’actualité au gouvernement, le ministre de la Santé et de l’Accès au soin, Yannick Neuder, a rappelé la position du gouvernement de mettre en place des mesures incitatives pour les médecins afin de lutter contre les déserts médicaux.
Marius Texier

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Hier, les médecins ont manifesté leur mécontentement face à la proposition de loi du député socialiste, Guillaume Garot, qui vise à réguler l’installation des médecins. « Je suis particulièrement contre cette proposition, car je pense que le remède est pire que le mal », a affirmé Yannick Neuder. « C’est une mesure qui ne va pas permettre de régler le problème puisque, lorsque vous avez une pénurie, ce n’est pas réguler la pénurie qui va favoriser l’accès aux soins ».

« Une obligation collective »

Opposé à la proposition de Guillaume Garot, François Bayrou a dévoilé, vendredi dernier, son « pacte de lutte contre les déserts médicaux ». Il prévoit la mise en place d’une « mission de solidarité » en demandant aux médecins de consacrer « jusqu’à 2 jours par mois » dans les territoires « prioritaires » définis par l’ARS.

« Nous allons travailler, dans les zones désertiques, à une obligation partagée globale de l’ensemble médical », précise Yannick Neuder. « C’est une obligation collective ».

Aucune sanction envisagée

Pour le ministre de la Santé, il faut au préalable « évaluer les besoins des territoires » et « observer » les forces en présence. « L’objectif est de mettre en relation des bassins de médecins avec des zones désertiques », précise Yannick Neuder. Pour ce faire, les médecins devront faire un « projet de consultation » sur un territoire plus désertique que dans lequel ils exercent. « Des incitations financières sont prévues », assure le ministre.

Aucune sanction n’est pour l’instant envisagée si les médecins refusent : « Dans le cas où les mesures incitatives ne fonctionnent pas, nous verrons alors ce qu’il faudra mettre en place », estime le ministre. « Ce que nous voulons c’est du volontariat et de l’engagement. Le principe c’est de demander beaucoup à peu de médecins plutôt que d’obliger peu de médecins à faire beaucoup ».

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