« Diplômes en carton », « boites à fric » : un sénateur PS alerte sur les dérives de l’enseignement supérieur privé

Après une enquête journalistique pointant certaines dérives groupe Galileo, leader de l’enseignement supérieur privé à but lucratif, le gouvernement est appelé à contrôler le secteur. C’est le sens de l’interpellation du sénateur socialiste, Yan Chantrel, lors des questions d’actualité au gouvernement.
Rédaction Public Sénat

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« Surfant sur l’anxiété générée par Parcoursup […] de nombreux acteurs profitent de la faible régulation du secteur pour maximiser leurs profits » a dénoncé Yan Chantrel, lors des questions d’actualité au gouvernement, en s’adressant au ministre de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste.

Le sénateur fait ici référence à l’ouvrage de la journaliste Claire Marchal intitulé Le Cube (Flammarion, 2025) qui met en cause les pratiques de Galileo, un groupe d’envergure internationale dont les établissements accueillent 300 000 étudiants. La moitié est en France, parmi lesquels le Cours Florent, l’EMLyon, la Paris School of Business ou encore Penninghen. Reposant sur 150 témoignages, le livre épingle la surcharge des classes, la vétusté de certains immeubles ou encore des baisses de salaires des enseignants et du volume de cours.

« Ces boîtes à fric explosent l’angoisse des jeunes »

Yan Chantrel a dénoncé « des frais de scolarité exorbitants pour des diplômes en carton, parfois délivré entièrement en ligne » […] Ces boîtes à fric explose l’angoisse des jeunes et de leur famille ».

Si ces derniers jours, le ministre a lancé une mission d’inspection sur le fonctionnement de ces établissements, Yan Chantrel attend lui des actions fortes comme des contrôles a priori, une meilleure labélisation de ces formations et des sanctions pour mettre fin à des pratiques commerciales abusives ».

Philippe Baptiste a reconnu que la qualité de ces formations « n’était pas toujours au rendez-vous ». Il rappelle que dès son arrivée au gouvernement, avec Élisabeth Borne la ministre de l’Education nationale, un arrêté avait été pris pour déréférencer un certain nombre de formations ».

« La régulation est essentielle, nous le devons à ces jeunes qui sont en formation »

Enfin, avec la ministre du Travail, Catherine Vautrin, le ministère de l’enseignement supérieur travaille à une amélioration du label Qualiopi, un référentiel qui atteste de la qualité des prestations de formations délivrées par les organismes de formation, y compris les formateurs indépendants. « Dans ce label seront intégrées des questions liées à la qualité de la formation. »

« La régulation est essentielle, nous le devons à ces jeunes qui sont en formation », a-t-il conclu.

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