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Budget 2026 : le Sénat adopte le projet de loi de finances modifié par la majorité de droite et du centre

Budget 2026 : le Sénat adopte le projet de loi de finances modifié par la majorité de droite et du centre

Après une vingtaine de jours et de nuits de débats, les sénateurs ont adopté par 187 voix pour et 109 voix contre, le projet de loi de finances pour 2026 nettement remanié par la majorité sénatoriale de droite et du centre. Place maintenant à la commission mixte paritaire vendredi ou sénateurs et députés seront chargés de trouver un compromis.
Rédaction Public Sénat

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14 min

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Après une vingtaine de jours et de nuits de débats, les sénateurs ont adopté par 187 voix pour et 109 voix contre le projet de loi de finances pour 2026 nettement remanié par la majorité sénatoriale de droite et du centre. Un évènement  que vous avez pu suivre en direct sur nos antennes.

L’Assemblée nationale n’ayant pas pu s’accorder sur ce texte, la copie des sénateurs sera la base des discussions en commission mixte paritaire (CMP), qui doit réunir vendredi sept députés et sept sénateurs chargés de trouver un accord sur ce si sensible budget.

S’ils n’y parviennent pas, il faudra probablement poursuivre les débats budgétaires en janvier, et voter d’ici là une loi spéciale pour permettre la continuité de l’Etat.

17h10

Le détail du vote

Au sein du groupe LR, sur les 128 membres qui ont pris part au scrutin, seulement 106 ont voté en faveur du texte, signe d’une déperdition des voix assez marquée. 19 se sont abstenus et 3 ont même voté contre, comme Étienne Blanc, Marc-Philippe Daubresse, et Sylvie Goy-Chavent. Le malaise s’est aussi exprimé chez leurs alliés centristes, avec 12 abstentions et un vote contre (Vincent Delahaye) sur les 58 membres du groupe qui se sont prononcés lors du scrutin. On relève également deux abstentions chez les Indépendants, une au sein du Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (où siège Renaissance), et 14 sur les 14 membres du RDSE. Ce dernier l’avait néanmoins annoncé à la tribune.
Les groupes de gauche ( communiste, écologiste et socialiste) ont voté contre.
De façon globale, par comparaison, le texte a été moins bien soutenu dans l’ensemble que la première partie, adoptée par 198 voix contre 105 (et 42 abstentions).
16h40

Roland Lescure juge « inacceptable » un déficit à 5,3 % du PIB en 2026, appelle le Sénat à « faire des concessions »

« Houston, we have a problem ! », a lâché Roland Lescure, le ministre de l’Economie, à l’issue de l’adoption du projet de loi de finances pour 2026 par le Sénat.  « Quand on fait les comptes des deux projets de loi, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et le projet de loi de finances pour 2026, on a un déficit des administrations publiques qui est aujourd’hui à 5,3% du PIB », a-t-il relevé, un seuil « inacceptable », selon lui.

« Il faut que l’on trouve un moyen de sortir de cette ornière. Le budget de l’Etat, tel qu’il est entré ici, c’était un peu moins de 5% du PIB », a-t-il voulu rappeler aux sénateurs, alors que la Commission européenne avait émis un avis positif sur la copie initialement présenté par le gouvernement. Le locataire de Bercy a pointé du doigt les compromis trouvés avec la gauche à l’Assemblée nationale, mais aussi ceux élaborés pendant les discussions publiques au Sénat. « Ces compromis se sont traduits par une dégradation. Personne, ici, n’a la vertu de l’austérité budgétaire », a-t-il relevé.

Roland Lescure a invité les élus à rectifier le tir à l’occasion de la commission mixte paritaire qui doit se tenir vendredi ; sept sénateurs et sept députés missionnés pour trouver un compromis entre les deux chambres du Parlement sur le budget. Pour mémoire : les députés ont rejeté la copie budgétaire fin novembre. « 5,3% du PIB avec le budget que le Sénat vient de voter, ça ne passe pas ! Vous allez devoir faire des concessions, y compris sur les recettes qui ne sont pas au rendez-vous », a encore martelé Roland Lescure, à l’adresse d’une majorité sénatoriale arc-boutée contre les hausses d’impôts. En regagnant sa place, le ministre a essuyé les sifflets de quelques élus LR, vraisemblablement agacés par ses remontrances.

16h26

Les sénateurs ont adopté le budget par 187 voix pour

Les sénateurs adoptent le projet de budget 2026, à l’issue du scrutin solennel à la tribune, par 187 voix contre 109. 48 sénateurs se sont abstenus. Le nombre de votes favorables est toutefois bien moins important que l’effectif des groupes qui avaient annoncé voter pour (227 voix).

15h30

Les sénateurs sont en train de voter

Il s’agit d’un scrutin public, d’un vote solennel à la tribune où les sénateurs se succèdent par ordre alphabétique.

15h25

La droite sénatoriale a durci le budget, voire radicalisé dans la défense des ultra riches », dénonce le communiste Pascal Savoldelli

Dénonçant « le budget des battus à toutes les élections, malgré quelques concessions pour éviter une censure », le sénateur communiste Pascal Savoldelli soutient que « la droite refuse de mettre le capital à sa juste contribution ».

Pour l’orateur du groupe CRCE-K, « la droite sénatoriale n’a pas d‘autre budget que celui du gouvernement. Au final, elle l’a tout simplement durci, elle l’a renforcé voire radicalisé dans la défense des ultra riches », lance le sénateur PCF du Val-de-Marne, pointant « 28 à 30 milliards d’euros de coupes, là où le gouvernement en annonçait déjà 23 ». « Elle prétend s’en distinguer mais en partage l’essentiel : la protection des possédants et le rationnement pour le reste du pays », ajoute-t-il.

« Le compromis n’a pas eu lieu et il n’aura pas lieu, du moins il sera bicéphale, comme ce budget, entre la droite sénatoriale et le gouvernement. Il sera sans doute transposé lors de la CMP vendredi. Tout ça dans une discussion non filmée, sans publique. On y décidera de la vie de nos concitoyens en conclave », dénonce encore Pascal Savoldelli. La CMP devrait se déroulé vendredi 19 décembre et peut-être le 16.

15h19

Thierry Cozic (PS) : « Vous creusez le trou du déficit à la pelleteuse ! »

 Le sénateur socialiste, Thierry Cozic a commencé son propos en fustigeant « le dogmatisme » de la majorité sénatoriale de droite et du centre. Il cite « le refus poussé jusqu’à l’absurde de mettre à contribution les plus aisés et les grandes entreprises, la chasse incessante aux fonctionnaires », « le tout pour finir avec un déficit de 5,3 %, en hausse de 5 milliards par rapport au texte initial du gouvernement », a-t-il observé.

Dans la partie recettes du texte, le sénateur a regretté encore le « dogmatisme » de la droite en matière d’impôts, avec par exemple, la suppression de la surtaxe de l’impôt sur les sociétés, ou encore le recalibrage de la taxe sur les holdings. « Avec de tels exploits, ne venez plus nous parler de sérieux budgétaire alors même que vous creusez le trou du déficit à la pelleteuse ».

Parmi les vacances, Thierry Cozic en concède quelques-unes comme la suppression de la fusion des dotations territoriales et le fonds de sauvegarde des départements.

15h11

« L’enjeu n’est pas le vote d’aujourd’hui, mais l’accord à trouver demain », insiste François Patriat

« Nous voici réunis pour accomplir une mission, certes difficile, mais possible, surtout, particulièrement essentielle : doter notre pays d’un budget », martèle le sénateur François Patriat (Renaissance). L’élu de la Côte d’Or se réjouit de « victoires significatives » obtenues par son groupe, « pour la protection du pouvoir d’achat », « la défense des territoires ultramarins et les collectivités territoriales », et afin de « soutenir nos entreprises et l’innovation ». A savoir, entre autres : la suppression de la « réforme proposée des franchises de la TVA », « l’indexation de la première tranche d’impôt sur le revenu », « la suppression de la hausse sur la fiscalité des biocarburants », la limitation de « l’effort demandé aux collectivités ramené à deux milliards ».

Le président du groupe RDPI au Sénat appelle l’hémicycle à la responsabilité et aux concessions, en vue de la commission mixte paritaire qui s’ouvrira en fin de semaine : « Soyons lucides, ce budget est loin d’être idéal, mais dans quelques jours, il faudra des convergences vers un texte qui ne conviendra à personne, mais que chacun pourra voter pour l’intérêt du pays. L’enjeu n’est pas le vote d’aujourd’hui mais l’accord à trouver demain, en sachant que cet accord ne peut être obtenu à n’importe quel prix ». Et d’insister : « Les grands débats de société seront tranchés en 2027 […], la campagne électorale viendra et les Français choisiront ». En ce sens, le groupe RDPI votera pour le projet de loi de finances, « non par conviction absolue, mais par responsabilité républicaine ».

15h07

Pour Christine Lavarde (LR), les textes budgétaires proposés par les députés « sacrifient l’avenir »

La cheffe de file des Républicains au Sénat sur le budget 2026 tance les choix budgétaires opérés à l’Assemblée nationale, en particulier sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) la semaine dernière. « Ce couple PLF-PLFSS que nous proposent les députés n’est pas neutre. C’est un budget d’arbitrage, qui ne dit pas son nom : satisfaire le présent, sacrifier l’avenir. Ce modèle n’est pas celui du groupe Les Républicain », s’est opposée la sénatrice des Hauts-de-Seine. « Si les dépenses sociales sont préservées, au préjudice d’un déficit creusé de la Sécurité sociale, les dépenses d’investissement comme l’éducation, la recherche, ou la transition écologique, sont mises à contribution », relève-t-elle.
Dénonçant « l’absence de cap » du gouvernement, la sénatrice considère que l’instabilité « l’instabilité ne disparaîtra pas avec le vote du PLF ». « Le coût de l’instabilité, ou plutôt de l’incertitude, dépasse largement celui d’une éventuelle dissolution. »
Elle annonce que groupe votera « en responsabilité » pour le projet de loi de finances. Tout comme ils réitéreront cette position sur l’éventuel texte sorti de la commission mixte paritaire, à condition qu’il ne vienne pas mettre « trop fortement à contribution les collectivités locales » ni « augmenter la pression fiscale ». « Le projet de budget qui nous avait été présenté n’était ni responsable ni digne de confiance. Être responsable, c’est refuser l’impôt, réformer plutôt que taxer, voilà ce que signifie gouverner », conclut-elle à l’adresse des ministres de l’Economie et des Comptes publics.
15h00

Un budget qui ne prépare pas  l’avenir pour la sénatrice Les Indépendants, Vanina Paoli-Gagin

Vanina Paoli-Gagin sénatrice du groupe les Indépendants a estimé que le recours à l’équilibre ne passerait par les hausses d’impôts. « Les deux seuls moyens d’augmenter les recettes publiques sont une augmentation de l’activité économique et une baisse de la fiscalité […] Seule la baisse de la dépense publique nous permettra d’éviter le pire, la crise budgétaire ».

Pour ce faire, son groupe propose de recentrer les missions de l’Etat sur les missions régaliennes. Les sénateurs Les Indépendants (où siège Horizons), qui n’ont eu pourtant de cesse de défendre des mesures d’économies au cours de l’examen du budget 2026, se sont, en effet, opposés au coup de rabot de 1 milliard d’euros destinés à la structure « France 2 030 », une structure née de la pérennisation de France Relance après la pandémie de covid-19, France 2 030 a pour but de financer des investissements stratégiques dans la réindustrialisation, la recherche et l’innovation.

Si le groupe les Indépendants va voter le budget, Vanina Paoli-Gagin estime qu’il « n’est pas adapté pour « réaliser des économies et préparer l’avenir ».

14h53

« Nous devons tenir nos engagements européens », enjoint le centriste Michel Canévet

Le sénateur Union centriste Michel Canévet a résumé le quadruple objectif de sa famille politique : « Tenir une trajectoire crédible des finances publiques, favoriser le développement économique, prendre des mesures de justice fiscale et tenir compte de la situation des collectivités territoriales ». L’élu a insisté sur la nécessité de ramener le déficit dans les clous : « Nous devons tenir nos engagements européens, c’est une question de crédibilité », a-t-il martelé.

Plaidant pour une « dépense publique exemplaire », Michel Canévet a également insisté sur la nécessité de ramener de la stabilité fiscale pour aider le tissu entrepreneurial. « Tant que nous ne l’aurons pas, il y aura des hésitations à investir dans notre pays ».

« Pour les collectivités territoriales nous partageons la position de ramener à 2 milliards l’effort demandé : Il est légitime qu’elles participent à l’effort de réduction des déficits mais cela doit se faire de façon mesurée », a encore plaidé le sénateur.

14h50

« C’est un budget de repli, qui aggrave le déficit public », s’inquiète Raphaël Daubet (RDSE)

Le Rassemblement Démocratique et Social Européen (RDSE), le plus vieux groupe sénatorial, composé pour l’essentiel de membres du Parti radical ou du Parti radical de gauche, n’est pas convaincu par le projet de loi de finances amendé ces dernières semaines dans l’hémicycle. « Ce budget a sans doute le mérite d’exister, mais c’est un budget de repli qui aggrave le déficit public, ne répond pas au décrochage économique et technologique de la France, et affaiblit sa voix à l’international. La logique serait de s’y opposer. Mais par esprit de responsabilité, nous nous abstiendrons en majorité, en attendant les apports de la commission mixte paritaire », annonce son orateur, Raphaël Daubet.
Selon le sénateur du Lot, le texte tel qu’il a été amendé « nous éloigne hélas, du point d’équilibre qu’il faudra pourtant atteindre pour doter le pays d’un budget ». Pour lui, les négociations de la future CMP « ne manqueront pas d’achopper » sur les recettes fiscales. Il a également vivement regretté la suppression d’un milliard d’euros du programme d’investissements France, ce qui « témoigne de l’absence de vision qui sous-tend la logique comptable ».
14h43

Pour le RN Christopher Szczurek, un budget qui « illustre l’échec de ces deux quinquennats »

À la tribune, le sénateur Rassemblement national Christopher Szczurek a épinglé les conditions d’examen de ce budget, pointant notamment, année après année, « l’affaiblissement progressif des marges de manœuvre budgétaire » dans un contexte de forte détérioration des finances publiques.

L’élu s’est également lancé dans un sévère réquisitoire du bilan d’Emmanuel Macron. « Ce budget est le dernier de la macronie et illustre, s’il le fallait encore, l’échec économique, financier et, in fine, institutionnel de ces deux quinquennats », a-t-il estimé. « Depuis trois ans, le pays n’a plus de majorité, plus de gouvernement, presque plus d’Etat », a encore énuméré Christopher Szczurek, brossant ainsi le portrait d’une France « surendettée, économiquement atone et socialement fracturée ».

14h35

La sénatrice, Ghislaine Senée (écologiste) dénonce la copie « caricaturale du Sénat

Pour commencer les prises de parole, la sénatrice Ghislaine Senée a relevé que la majorité sénatoriale de droite « n’avait pas cherché le compromis » avec le gouvernement et l’opposition. « Les recettes supprimées, le rejet irrationnel de toute mesure de justice fiscale et les coupes assez indifférenciées dans les dépenses ont dominé nos travaux », a-t-elle estimé qualifiant « la copie sénatoriale de caricaturale ». Son groupe votera contre.

De quoi mettre à mal une commission mixte paritaire conclusive en fin de semaine à moins d’un fort réajustement de recettes ». En tenant compte des votes du Sénat sur le budget de l’Etat, le déficit public pour 2026 serait porté à 5,3 % du PIB à ce stade de l’examen, selon un chiffrage présenté lundi au Sénat par le ministre délégué aux Comptes publics David Amiel, contre un objectif initial d’un déficit fixée 4,7 %. Il était en 5,4 % en 2025.

14h00

Les sénateurs ont donc achevé l’examen du budget 2026 ce week-end. Retrouvez tous les changements opérés par les sénateurs, avec notre article récapitulatif :

👉 Les modifications du budget 2026 après l’examen au Sénat

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