« Houston, we have a problem ! », a lâché Roland Lescure, le ministre de l’Economie, à l’issue de l’adoption du projet de loi de finances pour 2026 par le Sénat. « Quand on fait les comptes des deux projets de loi, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et le projet de loi de finances pour 2026, on a un déficit des administrations publiques qui est aujourd’hui à 5,3% du PIB », a-t-il relevé, un seuil « inacceptable », selon lui.
« Il faut que l’on trouve un moyen de sortir de cette ornière. Le budget de l’Etat, tel qu’il est entré ici, c’était un peu moins de 5% du PIB », a-t-il voulu rappeler aux sénateurs, alors que la Commission européenne avait émis un avis positif sur la copie initialement présenté par le gouvernement. Le locataire de Bercy a pointé du doigt les compromis trouvés avec la gauche à l’Assemblée nationale, mais aussi ceux élaborés pendant les discussions publiques au Sénat. « Ces compromis se sont traduits par une dégradation. Personne, ici, n’a la vertu de l’austérité budgétaire », a-t-il relevé.
Roland Lescure a invité les élus à rectifier le tir à l’occasion de la commission mixte paritaire qui doit se tenir vendredi ; sept sénateurs et sept députés missionnés pour trouver un compromis entre les deux chambres du Parlement sur le budget. Pour mémoire : les députés ont rejeté la copie budgétaire fin novembre. « 5,3% du PIB avec le budget que le Sénat vient de voter, ça ne passe pas ! Vous allez devoir faire des concessions, y compris sur les recettes qui ne sont pas au rendez-vous », a encore martelé Roland Lescure, à l’adresse d’une majorité sénatoriale arc-boutée contre les hausses d’impôts. En regagnant sa place, le ministre a essuyé les sifflets de quelques élus LR, vraisemblablement agacés par ses remontrances.