Dans son propos liminaire, Laurent Lafon, le président de la commission de la Culture, a tenu à rappeler les « conclusions d’une grande sévérité » pour la gestion de Laurence des Cars du rapport d’enquête diligenté par la ministre de la Culture, Rachida Dati, après le casse. « Elles établissent que le cambriolage, loin de constituer un événement fortuit, a été permis par une accumulation de carences qui auraient dû être résolues à la date du vol », a-t-il pointé. « Les failles de sécurité qui ont permis le vol avaient toutes été identifiées par plusieurs travaux antérieurs qui avaient formulé des recommandations concordantes ». Il a par ailleurs estimé que les déclarations de la présidente du Louvre sur le schéma directeur de sûreté initié en 2017, et toujours en cours de déploiement, « ont évolué depuis octobre et semé un certain trouble ».
Prenant à son tour la parole, Laurence des Cars a d’abord tenu à énumérer les mesures d’urgence déployées depuis le vol du 19 octobre. « Nous avons agi concrètement pour renforcer la sécurité du musée et de ses abords », a-t-elle expliqué, évoquant l’installation de dispositifs de mise à distance quai François Mitterrand, la présence d’un poste de police mobile place du Carrousel ou encore le déploiement au cours des mois à venir de « 100 caméras périmétriques supplémentaires ». « Nous terminons enfin le recrutement du coordinateur sécurité, qui nous permettra de faire face aux menaces », a-t-elle également indiqué. « Il aura pour mission de renforcer notre architecture de sécurité ». Par ailleurs, un audit sera lancé en janvier, afin « de tracer la chaîne de transmission des informations » au sein du musée et d’établir les défaillances.
« Nous dévons faire face à l’obsolescence des infrastructures techniques, à la fragilité toujours croissante du Louvre, à la fois palais et musée, aux déséquilibres des flux de public avec une fréquentation massive de certaines salles tandis que d’autres sont vides alors qu’elles abritent d’innombrables chef-d’œuvre, et à des conditions de travail toujours plus difficiles pour nos agents », a encore déclaré la présidente directrice du Louvre.
Enfin, évoquant le plan d’agrandissement « Nouvelle Renaissance du Louvre », lancé en janvier dernier par le président de la République, et sur le financement duquel la Cour des comptes a émis de sérieuses réserves, Laurence des Cars a salué « un projet nécessaire, réaliste et responsable. » « Je suis déterminée à le défendre », a-t-elle martelé.