Centrale nucleaire du Bugey dans le departement de l Ain
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Énergie : le Sénat adopte sa propre loi de programmation, avec le soutien du gouvernement

Avec 220 voix, la proposition de loi de la majorité sénatoriale sur la programmation de l’énergie a été adoptée ce 16 octobre. Le texte vise à maintenir une part de nucléaire des deux tiers, pour un tiers d’énergies renouvelables, dans le mix énergétique. Une initiative soutenue par la ministre de l’Energie.
Rose-Amélie Bécel

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Plus de 60 % de nucléaire dans la production d’énergie d’ici 2030, plus de 50 % d’ici 2050, tel est le cap fixé par le Sénat dans sa proposition de loi sur la programmation de l’énergie. Un texte attendu par les parlementaires depuis plus de deux ans, l’élaboration d’une planification énergétique par le gouvernement ayant été rendue obligatoire en 2019 après l’adoption de la loi énergie-climat.

27 gigawatts supplémentaires pour le nucléaire, 29 gigawatts pour l’hydroélectricité

« On ne peut pas imaginer un pays comme la France sans stratégie énergétique. Nous devons redonner un cap », a justifié Daniel Gremillet, le sénateur Les Républicains auteur de la proposition. Le texte acte ainsi une relance importante du nucléaire, en visant une production de 27 gigawatts supplémentaires d’ici 2050. Mais il fixe aussi des objectifs en matière de développement des énergies renouvelables : 29 gigawatts d’hydroélectricité d’ici 2035, 297 térawatts de chaleur renouvelable, 50 térawatts de biogaz, ou encore 48 térawatts de biocarburants.

Des ambitions insuffisantes au regard de la gauche, qui a voté contre le texte. « On sacrifie en permanence les énergies renouvelables, en pensant que le nucléaire suffira à résoudre en dix ans toutes les difficultés », a dénoncé le sénateur écologiste Yannick Jadot. Du côté des communistes, favorables à la relance du nucléaire, on fustige également l’absence de pistes de financement pour la construction de nouveaux réacteurs.

En accord avec le Sénat, le gouvernement assouplit les objectifs chiffrés en matière de nucléaire

Si le volet du financement n’a effectivement pas été abordé dans les débats, la ministre de l’Energie Olga Givernet a affirmé qu’une concertation serait « très vite » lancée. « Cette concertation et ce texte déboucheront sur la définition d’un cadre clair pour les 30 prochaines années », a-t-elle promis, sans pour autant assurer que le texte pourrait trouver son chemin dans une Assemblée nationale fracturée.

Lors des débats, le gouvernement et la majorité sénatoriale ont en tout cas montré leur volonté de compromis, Olga Givernet assumant d’avoir travaillé les amendements apportés par l’exécutif en lien direct avec la commission des affaires économiques. Si l’esprit de relance du nucléaire contenu dans le texte reste affiché, les objectifs chiffrés de cette relance ont ainsi été assouplis. « Il est important de ne pas figer prématurément la puissance totale et le nombre de réacteurs qui seront construits à l’horizon 2050, afin de se préserver une latitude suffisante en matière d’innovation et de diversité des projets », a justifié la ministre.

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