Gaza : la reconnaissance d’un Etat palestinien n’est « pas un tabou », mais doit être « utile au processus », déclare Gabriel Attal

Interrogé lors des questions au gouvernement par Guillaume Gontard, patron des écologistes au Sénat, sur la reconnaissance par la France d’un Etat palestinien, le Premier ministre ne s’y est pas montré opposé, expliquant néanmoins que celle-ci devait être « utile au processus ».
Alexis Graillot

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le conflit entre Israël et le Hamas gagne en intensité ces derniers jours. Après la frappe meurtrière sur un camp de réfugiés à Rafah, que le Premier ministre israélien a qualifié d’ « erreur tragique », plusieurs pays européens (Espagne, Irlande, Norvège), ont reconnu de manière symbolique, l’existence d’un Etat palestinien.

Interrogé au Sénat, Gabriel Attal s’est montré ouvert à une telle reconnaissance, mais a expliqué, à l’image du Président de la République ce mardi, que ce temps n’était pas venu.

Des images « absolument terribles et catastrophiques »

Reconnaissant la « gravité » de la situation, le Premier ministre est revenu sur les images du bombardement israélien d’un camp de réfugiés à Rafah, qui a fait plusieurs dizaines de morts, selon un bilan qui n’est pas encore définitif. « Ces images sont absolument terribles et catastrophiques et nous bouleversent tous », explique Gabriel Attal, qui appelle à « se placer collectivement à la hauteur des responsabilités ».

Le locataire de Matignon s’est également ému de l’annonce de la mort de l’otage franco-mexicain, Orion Hernandez Radou, rappelant qu’il y a encore « deux otages français retenus par le Hamas ». « Nous appelons à la libération de ces otages », martèle-t-il.

« Après la reconnaissance unilatérale, qu’est-ce qui a changé ? »

Répondant par la suite aux accusations d’inaction par le sénateur écologiste de l’Isère, le Premier ministre affirme « ne pas comprendre que l’on parle d’inaction ». « La France a été l’un des premiers pays occidentaux à appeler à un cessez-le-feu », « la France a été le pays qui a permis l’adoption par le Conseil de sécurité d’une résolution appelant au cessez le feu », « la France a été le premier pays à larguer de l’aide humanitaire sur la bande de Gaza », « la France a été le premier pays à envoyer l’un de ses bâtiments militaires pour soigner des Palestiniens sur zone », énumère le Premier ministre.

S’il estime que la reconnaissance d’un Etat palestinien n’est « pas un tabou », il estime cependant que celle-ci « doit être utile au processus ». « Après la reconnaissance unilatérale [de l’Espagne, de l’Italie et de la Norvège], qu’est-ce qui a changé ? », s’est-il demandé, ajoutant que « notre responsabilité est de mettre ce sujet au service d’un accord global ».

Enfin, sur le sujet des armes livrées à Israël, le Premier ministre a nié en bloc sur le fait que celles-ci auraient servi aux bombardements commis : « Non, non, les armes qui sont utilisées par l’armée israélienne ne sont pas des armes françaises », soutient-il, expliquant que « les composants sont exclusivement dédiés à la défense du territoire israélien et à leur dôme de fer ».

« Il est important d’être factuel », s’adresse-t-il au sénateur écologiste, appelant à « ne pas être dans la politique spectacle ». « Le drapeau de la France et de l’Europe se suffisent à eux-mêmes pour appeler à la paix dans la région », conclut le Premier ministre.

Dans la même thématique

Gaza : la reconnaissance d’un Etat palestinien n’est « pas un tabou », mais doit être « utile au processus », déclare Gabriel Attal
3min

Parlementaire

100 millions d’euros pour les chercheurs étrangers : « C’est incohérent alors que l’on enlève 500 millions dans le budget des chercheurs français », pointe le sénateur Pierre Ouzoulias

Interrogé sur l’investissement promis par Emmanuel Macron, à l’occasion de la conférence « Choose Europe for Science », le sénateur Pierre Ouzoulias n’a pas caché son mécontentement. Il pointe une hypocrisie du gouvernement qui veut attirer les chercheurs étrangers tout en ponctionnant le budget de la recherche.

Le

Gaza : la reconnaissance d’un Etat palestinien n’est « pas un tabou », mais doit être « utile au processus », déclare Gabriel Attal
3min

Parlementaire

Référendum sur le budget : « Il s’agit plutôt d’instituer un texte cadre », précise François Bayrou

A l’occasion des questions d’actualité au gouvernement, le Premier ministre François Bayrou a été interrogé par le sénateur Les Républicains, Jean-François Husson sur son projet de référendum sur le budget. Selon le Premier ministre, la « clé du retour à l’équilibre des finances publiques » se trouve du côté des citoyens avec la mise en place d’un « texte cadre ».

Le

Gaza : la reconnaissance d’un Etat palestinien n’est « pas un tabou », mais doit être « utile au processus », déclare Gabriel Attal
3min

Parlementaire

« La France et l’Europe sont d’une inconscience coupable sur la chimie et la sidérurgie », regrette le président du Medef

Auditionné ce mercredi par la commission des affaires économiques du Sénat, le président du Mouvement des entreprises de France (Medef), Patrick Martin a souligné la « nécessité » d’une réindustrialisation dans le secteur de la chimie et de la sidérurgie regrettant « l’inertie de la France » dans les suppressions de poste chez Vencorex et ArcelorMittal.

Le

Gaza : la reconnaissance d’un Etat palestinien n’est « pas un tabou », mais doit être « utile au processus », déclare Gabriel Attal
6min

Parlementaire

François Bayrou tente de rassurer le Sénat avant la publication du décret sur la programmation de l'énergie 

L’absence de projet de loi pour réviser la programmation pluriannuelle de l’énergie a braqué de nombreux élus, notamment à gauche mais aussi à droite de l’échiquier politique. Ce mardi, devant le Sénat, le Premier ministre s’est engagé à tenir compte des avis de chacun avant la publication d’un décret déjà décrié sur la stratégie énergétique de la France.

Le