Incident à l’Assemblée nationale : « Ugo Bernalicis s’est levé, a parlé fort, mais n’a été violent avec personne », estime Mathilde Panot

Ce 30 novembre au soir, en plein examen du projet de loi immigration par la commission des lois de l’Assemblée nationale, le député insoumis Ugo Bernalicis a perturbé les débats pour demander leur suspension. Une altercation qui cache « une question de fond », selon Mathilde Panot, interrogée ce 1er décembre sur le plateau de Parlement Hebdo.
Rose-Amélie Bécel

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

C’est sous une pluie d’invectives que se sont interrompus hier à l’Assemblée les débats en commission des lois sur le texte immigration. Ce 30 novembre au soir, debout au milieu de la salle où étaient réunis les députés, l’élu insoumis du Nord Ugo Bernalicis a réclamé pendant une vingtaine de minutes la suspension de l’examen. S’en est suivie une série d’invectives, jusqu’au « contact physique » avec le député Christophe Naegelen (Liot), selon la députée Caroline Abadie (Renaissance), qui précise qu’il n’y a pas eu « de violence ».

Au même moment dans l’hémicycle, les députés de La France insoumise défendaient plusieurs textes dans le cadre de leur niche parlementaire. Le président de la commission des lois Sacha Houlié (Renaissance), s’était engagé à suspendre les débats en commission à 21 h 30, au moment de la discussion des amendements dans l’hémicycle. Ugo Bernalicis s’y est donc vivement opposé, appelant à une suspension plus tôt dans la soirée.

« Nous avions commencé l’étude d’un texte qui dépendait de la commission des lois »

« Ugo Bernalicis s’est levé, a parlé fort, mais n’a été violent avec personne », estime sur le plateau de Parlement Hebdo ce 1er décembre la cheffe de file des insoumis à l’Assemblée Mathilde Panot. Sans entrer dans les détails de cette altercation, indiquant qu’elle était au moment même dans l’hémicycle, elle indique que cet incident est révélateur d’une « question de fond » : « Pourquoi lors des niches parlementaires, le seul jour de l’année où on peut choisir l’ordre du jour, il y a des commissions qui se tiennent ? Nous avions commencé l’étude d’un texte qui dépendait de la commission des lois, donc il y avait un engagement à ce que ce soit arrêté pour que tous les commissaires aux lois puissent être en hémicycle. »

Sacha Houlié, qui a finalement été contraint de suspendre la séance en commission, a indiqué qu’il demanderait à la présidente de l’Assemblée la prise de sanctions contre le député insoumis. En retour, Ugo Bernalicis a fait savoir qu’il allait aussi « demander des sanctions ». « Yaël Braun-Pivet est la présidente de l’Assemblée nationale qui a donné le plus de sanctions de toute l’histoire de la Ve République », a commenté de son côté Mathilde Panot.

Deux textes adoptés lors de la niche parlementaire insoumise

La députée LFI est également revenue sur les deux textes adoptés hier par l’Assemblée dans le cadre de leur niche parlementaire. Les députés ont ainsi voté en faveur de la création d’une commission d’enquête sur la gestion des risques naturels en Outre-mer, « pour réfléchir à quel doit être le rôle de l’État pour faire face et protéger nos compatriotes ultramarins en première ligne du dérèglement climatique », a précisé Mathilde Panot.

L’Assemblée s’est également accordée sur la réinstauration d’un accueil physique dans les services publics. Malgré l’opposition du gouvernement, qui estime que cet accueil persiste dans le cadre du déploiement des maisons France services, « les macronistes n’ont pas osé voter contre », indique Mathilde Panot.

Partager cet article

Dans la même thématique

Incident à l’Assemblée nationale : « Ugo Bernalicis s’est levé, a parlé fort, mais n’a été violent avec personne », estime Mathilde Panot
5min

Parlementaire

Fiscalisation des indemnités pour les affections de longue durée : le Sénat revient partiellement sur la mesure et vote une exonération de 50 %

Alors que le gouvernement voulait fiscaliser les indemnités journalières pour les personnes en affection de longue durée, qui sont actuellement totalement exonérées, le Sénat a adopté un amendement de compromis, qui prévoit une exonération de 50 %. Le ministre Roland Lescure a émis un avis favorable sur cet amendement.

Le

Incident à l’Assemblée nationale : « Ugo Bernalicis s’est levé, a parlé fort, mais n’a été violent avec personne », estime Mathilde Panot
6min

Parlementaire

Impôt sur Netflix, Google ou Amazon, taxe sur la publicité sur les réseaux sociaux : le Sénat relève la fiscalité des géants du numérique

Le Sénat veut faire payer les géants du numérique. Dans le cadre de l’examen du budget, les sénateurs ont adopté un amendement visant à taxer les GAFAM, afin de financer la modernisation des infrastructures numériques. Ils ont aussi adopté une taxation sur les revenus issus des publicités diffusées sur les réseaux sociaux.

Le