« Je crois, vraiment, qu’on ne doit pas opposer l’école publique et l’école privée », affirme Amélie Oudéa-Castéra

Alors qu’un rapport d’inspection accablant pointe les pratiques de l’établissement privé catholique Stanislas, où la ministre de l’Education nationale scolarise ses enfants, Amélie Oudéa-Castéra assure, pour l’école privée, vouloir « veiller à ce qu’elle soit toujours et partout au rendez-vous des principes et des valeurs de la République ».
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les propos d’Emmanuel Macron, qui a soutenu mardi soir sa ministre de l’Education nationale, tout en la recadrant, ne mettant pas fin à la polémique. Amélie Oudéa-Castéra continue de devoir répondre à la polémique sur sa vision de l’école.

« Quels moyens allez-vous enfin donner à l’école publique pour la renforcer ? » lui a demandé ce mercredi la sénatrice PS de Paris, Colombe Brossel, lors des questions d’actualité au gouvernement, rappelant que ses propos, sur son choix de mettre ses enfants à l’école privée et ses justifications, « ont choqué, heurté, blessé la communauté éducative ».

« 50% des familles ont eu recours au moins une fois à un établissement privé pour au moins un de leur enfant »

Réponse de la ministre de l’Education nationale : « Je crois, vraiment, qu’on ne doit pas opposer l’école publique et l’école privée », a-t-elle affirmé pour commencer, suscitant des remous dans l’hémicycle. Beaucoup avaient justement perçu ses propos comme une opposition entre le public et le privé.

« Notre pays vit bien avec des écoles publiques et des écoles privées. Les premières accueillent 10 millions d’élèves, les secondes 2 millions d’élèves, soit un élève sur six. Et toutes deux concourent au service public de l’éducation », affirme la ministre, rappelant que « les enseignants sont recrutés avec les mêmes exigences de qualifications que dans le public ».

Autre chiffre : « 50% des familles ont eu recours au moins une fois à un établissement privé pour au moins un de leur enfant. Alors je crois qu’il faut respecter ces choix de scolarisation, ne pas les stigmatiser. Ne pas forcer les parents d’élèves à se justifier mais comprendre ce qu’il y a derrière leurs décisions », affirme la ministre.

Amélie Oudéa-Castéra veut « renforcer aussi souvent que nécessaire le contrôle pédagogique » dans les écoles privées

La publication par Mediapart d’un rapport d’inspection accablant sur l’établissement scolaire privé catholique Stanislas, où la ministre de l’Education nationale scolarise ses trois enfants, complique encore la situation pour Amélie Oudéa-Castéra. Les inspecteurs généraux de l’éducation nationale relèvent notamment des « dérives dans l’application du contrat d’association » mais également un climat sexiste et « propice aux risques d’homophobie ».

« Pour l’école privé, je vais veiller à ce qu’elle soit toujours et partout au rendez-vous des principes et des valeurs de la République et qu’on y renforce aussi souvent que nécessaire le contrôle pédagogique. Et que dans tout notre service public de l’enseignement, on assure la cohérence de l’offre éducative et la mixité, sociale et scolaire », a assuré Amélie Oudéa-Castéra au micro de la Haute assemblée.

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

5min

Parlementaire

Panthéonisation de Robert Badinter : ce qu’il faut retenir de son mandat de sénateur

Dernière étape du parcours politique hors normes de Robert Badinter : la Chambre haute. Tout à tour avocat, ministre de la Justice et président du Conseil constitutionnel, Robert Badinter est finalement élu sénateur des Hauts-de-Seine en 1995. Au cours de ses deux mandats, il participe notamment, comme rapporteur, à la constitutionnalisation de l’abolition de la peine de mort.

Le

Le bureau du Premier ministre à Matignon.
8min

Parlementaire

Vote de confiance : ces projets de réforme qui risquent d'être emportés avec la chute du gouvernement Bayrou

Plusieurs textes de loi importants, concernant notamment la fin de vie, l'audiovisuel public et l'énergie, risquent de voir leur examen interrompu si le gouvernement de François Bayrou ne survit pas au vote de confiance, le 8 septembre. Mais au-delà des textes déjà engagés au Parlement, ce sont plusieurs réformes d’envergure envisagées par le gouvernement ces derniers mois qui sont sur la sellette.

Le