Parlementaire
Laurent Panifous, ministre chargé des Relations avec le Parlement, estime qu’un compromis entre les deux chambres sur le budget de l’État sera « un exercice extrêmement difficile », mais qu’il reste malgré tout « possible ».
Le
Par Romain David
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Le Premier ministre Sébastien Lecornu s’était engagé devant le congrès des maires, en novembre, au versement d’une prime « régalienne » de 500 euros pour chaque édile, au titre de leur fonction d’agent de l’Etat. La mesure, finalement ajoutée au projet de loi de finances 2026 sous la forme d’un amendement porté par le gouvernement, a été adoptée ce mercredi après-midi par le Sénat après des débats assez houleux. En effet, de nombreux élus, issus de tous bords, ont dénoncé le caractère démagogique de ce coup de pouce, tout en votant la mesure.
« Il n’y a pas eu un enthousiasme délirant sur cette mesure et les maires ne font pas l’aumône. Ils ne courent pas après 500 euros, l’exercice de ces missions, ils le font avec engagement, sans rien demander. Ce que veulent les maires, c’est avant tout le pouvoir de faire et d’agir », a notamment relevé le sénateur macroniste Jean-Baptiste Lemoyne. Plusieurs parlementaires ont qualifié cette indemnité de « prime de Noël », dénonçant une logique managériale.
« Ce petit geste n’est pas à la hauteur, voire quelque peu humiliant », a taclé l’écologiste Guillaume Gontard. « C’est la même prime pour tout le monde mais je peux vous dire que ce n’est pas la même chose d’être maire d’une grande ville ou d’une petite commune sans aucun service… », a-t-il également pointé. « Il y a une forme d’aberration. Les obligations indemnisées par cette prime sont portées par les adjoints, qui font les mariages, les gardes de nuit, etc. Finalement, ce sont d’autres élus que le maire qui pratiquent ces tâches. Votre amendement, Madame la ministre, est mal foutu », a regretté Patrick Kanner, le chef de file des sénateurs socialistes.
Le sénateur centriste Jean-Marie Mizzon est même allé jusqu’à accuser le Premier ministre de vouloir « s’acheter l’adhésion des maires ». De quoi s’attirer l’ire de Françoise Gatel, la ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation. « Dire que le Premier ministre s’est acheté le Congrès des maires avec une prime de 500 euros, ce n’est pas du niveau de cette chambre ! », a déploré cette ancienne sénatrice. « Si cette prime embarrasse, gêne, rien ne vous oblige à la voter. Vous disposez ! », s’est-elle agacée, avant de défendre une mesure symbolique, un geste « profondément républicain, qui vient signifier la reconnaissance que le maire est, pour une partie de sa mission, agent de l’Etat. »
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