Paris: debate prior to a vote on a government plan to enshrine the « freedom » to have an abortion in the French Constitution
Stephane Ravier during a debate prior to a vote on a government plan to enshrine the "freedom" to have an abortion in the French Constitution, at the French Senate in Paris, on February 28, 2024//01JACQUESWITT_IVG021/Credit:Jacques Witt/SIPA/2402281808

Le Sénat sanctionne Stéphane Ravier pour « propos injurieux » envers Patrick Kanner

A la suite d’une consultation du Bureau du Sénat, réuni ce jeudi, le président Gérard Larcher a prononcé un rappel à l’ordre à l’encontre de Stéphane Ravier. Le 18 février, lors du débat sur l’interdiction du port de signes religieux dans les compétitions sportives, le sénateur avait insulté de « collabo » son collègue Patrick Kanner.
Marius Texier

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« La France est un parti de liberté où les femmes de confession musulmane portent ou ne portent pas le voile en fonction de leur desiderata même si elles peuvent subir des pressions », lance Patrick Kanner, sénateur socialiste à son collègue Stéphane Ravier. « Collabo », lui rétorque le sénateur non inscrit des Bouches-du-Rhône (ex Reconquête).

« Je faisais une explication de vote et derrière moi j’entendais éructer Stéphane Ravier mais sur le moment je n’ai pas entendu ce qu’il avait dit », relate le patron des sénateurs socialistes auprès de Public Sénat. L’insulte n’est par ailleurs pas retranscrite par les rédacteurs des comptes rendus.

C’est le sénateur LR, Laurent Burgoa, proche du siège de Stéphane Ravier dans l’hémicycle qui rapporte avoir bel et bien entendu l’expression de « collabo ». Sa collègue, Maryse Carrère, du groupe RDSE confirme également l’insulte proférée par Stéphane Ravier.

« J’aimerais une vérification et je me réserve le droit d’intervenir auprès des services de la présidence pour insulte à l’égard d’un parlementaire en séance », prévient Patrick Kanner après qu’on lui a rapporté la teneur des propos à son égard.

« Je suis fils de résistant »

Dans un premier temps, Stéphane Ravier nie avoir tenu de tels propos avant de se raviser et de le reconnaître. Il a par la suite présenté une lettre d’excuses à Patrick Kanner. Contacté, le sénateur des Bouches-du-Rhône n’a pas répondu aux sollicitations de Public Sénat.

Réuni de manière exceptionnelle ce jeudi 20 mars, le Bureau du Sénat, chargé des décisions concernant l’organisation et le fonctionnement interne de l’institution sénatoriale, a examiné l’incident. Après consultation, le président Gérard Larcher a décidé de prononcer à l’encontre de Stéphane Ravier un rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal. Une sanction rare au Palais du Luxembourg.

Le président du Sénat a tenu à rappeler la responsabilité des sénateurs à « préserver la qualité » des débats du Sénat, « empreints de respect et d’écoute ».

« Je ne pouvais pas laisser passer une telle insulte, avec mon histoire personnelle », a expliqué Patrick Kanner. « Je suis fils de résistant ».

La sanction de rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal sera prononcée en séance mardi prochain à 14 h 30 par Gérard Larcher.

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Budget 2025 : le Conseil constitutionnel ne censure aucune disposition clé, mais écarte dix articles pour des raisons de forme
2min

Parlementaire

Narcotrafic : le Conseil constitutionnel censure certaines dispositions relatives au renseignement, comme le « dossier coffre »

Saisi par les députés insoumis, écologistes et socialistes, le Conseil constitutionnel a remis sa décision sur la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic. Il a censuré jeudi une poignée d'articles de la loi visant « à sortir la France du piège du narcotrafic », mais a validé, à une réserve près, le régime carcéral d'isolement prévu pour les narcotrafiquants les plus dangereux.

Le

Le Sénat sanctionne Stéphane Ravier pour « propos injurieux » envers Patrick Kanner
4min

Parlementaire

Fin de vie : « Si j’étais parlementaire, je ne voterais pas cette loi », déclare Jean Leonetti, auteur du premier texte sur le sujet en 2005

Auditionné par la commission des affaires sociales, l’ancien député Les Républicains, Jean Leonetti s’est dit opposé à la proposition de loi relative au droit à l’aide à mourir, adoptée le 27 mai dernier à l’Assemblée nationale. Il redoute le manque de « garde-fous » et la difficulté de définir le « pronostic vital engagé à court terme ».

Le