Alors que la majorité sénatoriale s’apprête à rejeter des amendements proposant de commencer à combler le retard pris par les investissements de l’Etat en matière de biodiversité, Ronan Dantec (Les Ecologistes) fulmine : « Aucun budget n’est autant coupé que celui de la transition écologique. Nous sommes dans une crise budgétaire mais la contrainte doit être partagée par tout le monde. La réalité du budget que vous présentez, c’est que la principale variable d’ajustement pour retrouver un équilibre budgétaire, c’est la transition écologique. »
« Les crédits des politiques environnementales connaissent une tendance à la baisse »
Formellement, le budget de l’Écologie est en effet en baisse de 1,7 % par rapport à 2025, alors que la Transition écologique avait déjà été l’un des postes de dépense les plus touchés par les économies lors du dernier exercice budgétaire (voir notre article). Sachant que le périmètre des « missions » budgétaires relatives à l’Écologie a été modifié par rapport à l’année dernière pour intégrer dans le budget des dépenses qui lui étaient avant cela extérieures, « cette stabilité est en partie en trompe-l’œil », explique même le rapport de Christine Lavarde (LR) sur les crédits de la mission écologie. « Neutralisés des effets de périmètre, les crédits des politiques environnementales connaissent une tendance à la baisse », ajoute la sénatrice LR.
La rapporteure spéciale rappelle d’ailleurs que cette tendance s’explique en partie par la diminution des crédits dédiés à la biodiversité, contre laquelle s’est insurgée la gauche en séance. « Cette baisse des crédits résulte, tout comme l’année dernière, d’une diminution des financements de la Stratégie nationale biodiversité (SNB). En effet, seuls 415 millions d’euros ont finalement été engagés sur la période 2023 – 2026, par rapport à un besoin de financement estimé à 1,25 milliard d’euros », poursuit la rapporteure LR, en appelant à « définir une nouvelle trajectoire de la Stratégie nationale biodiversité (SNB) qui tienne compte de la contrainte budgétaire actuelle. »
La majorité sénatoriale a finalement adopté le budget de l’écologie. Au cours de son examen, le Sénat a supprimé 26 millions du budget de l’Office français de la biodiversité, ainsi que ponctionné 40 millions d’euros sur sa trésorerie. La chambre haute a aussi confirmé le coup de rabot du gouvernement dans le Fonds Vert, et tenté de sauver le « plan vélo. »