Les messages de soutien et de défense ont afflué de toutes parts, de collègues et responsables politique de toutes tendances politiques, mais aussi de centaines d’internautes. Alors qu’il présidait une séance nocturne vers minuit dans la nuit de mercredi au jeudi, le vice-président du Sénat Pierre Ouzoulias (communiste) a été pris de vomissements, l’obligeant à interrompre la séance pour quelques minutes. La scène, captée en direct par les caméras de l’hémicycle, a rapidement été supprimée du site internet du Sénat, pour des raisons évidentes de respect de sa dignité.
Une considération élémentaire que visiblement certains ont abandonnée pour tomber dans le voyeurisme. Dans la journée, le site d’extrême droite Frontières a décidé de diffuser la séquence vidéo, marquée de son filigrane, au mépris des principes journalistiques élémentaires. BFMTV a également fait de même sur le réseau social X, en floutant toutefois la scène et en expliquant que ce malaise était dû au syndrome de Gilbert. Dans un communiqué, le sénateur a expliqué ce qu’il s’était passé quelques heures plus tôt. « Cette situation résulte d’une maladie génétique, le syndrome de Gilbert, qui peut provoquer de tels symptômes en cas de fatigue importante ou de stress. Ces dernières semaines, j’ai assuré de nombreuses présidences de séance, souvent tard dans la nuit. »
« Quand le malaise d’un sénateur devient un argument politique, c’est toute la démocratie qui est en danger »
« Cette affection incurable mais bénigne, n’altère en rien ma capacité à exercer mes fonctions ni ma disponibilité. Afin de préserver ma santé, j’ai par ailleurs fait le choix, il y a plusieurs années, de ne plus consommer d’alcool », a-t-il ajouté. Seule BFMTV a choisi de retirer la séquence, contrairement à Frontières qui a choisi de laisser le contenu en ligne. Sur X, les indignations ont repris de plus belle, et les preuves de solidarité ont continué en direction du sénateur.
Ce 12 décembre, peu avant midi, alors qu’il s’apprêtait à prendre la parole sur le budget 2026 de la culture, Pierre Ouzoulias a été longuement été applaudi lorsqu’il est apparu à la tribune. « C’est presque plus dur de résister à l’émotion qui vous submerge qu’à tout le reste. Merci beaucoup pour tout ce que vous avez dit », a-t-il réagi, ému par les marques de sympathie de ses collègues. Des remerciements qu’il a prolongés sur son compte X : « J’ai tenu à être présent dans l’hémicycle ce matin pour continuer mon travail. J’ai remercié vivement, et remercie à nouveau, mes collègues pour leurs messages de sympathie, particulièrement touchants. Tous ont compris que quand le malaise d’un sénateur devient un argument politique, c’est toute la démocratie qui est en danger. »