Banque d’images du Sénat – Wlad Simitch Capa Pictures
Banque d'images du Sénat - Wlad Simitch Capa Pictures

Lutte contre l’antisémitisme à l’université : la proposition de loi adoptée à l’unanimité en commission

Issue des recommandations d’une mission d’information, la commission de la culture et de l’éducation du Sénat a adopté à l’unanimité, ce mercredi, une proposition de loi visant à lutter contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur. Le texte prévoit notamment une formation obligatoire à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme pour les enseignants et personnels d’éducation.
Simon Barbarit

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

En avril 2024, des accusations d’antisémitisme lors d’une conférence pro palestinienne à Sciences Po avaient conduit la commission de la culture et de l’éducation à lancer une mission flash sur l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur conduite par les rapporteurs, Pierre-Antoine Levi (centriste) et Bernard Fialiaire (RDSE). Un an plus tard, la commission de la culture a adopté à l’unanimité la proposition de loi, issue des 11 recommandations de la mission. « Nous avions dit que 3 de nos recommandations relevaient du domaine de la loi. Entre le lancement de la mission et la proposition de loi, le Sénat a travaillé dans un temps record. Même si les choses se sont calmées depuis nos premières auditions en ce qui concerne les actes antisémites dans l’enseignement supérieur », observe Bernard Fialaire.

Le premier article du texte intègre la formation à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme aux missions des établissements scolaires et d’enseignement supérieur. Il prévoit aussi une formation obligatoire à ces enjeux pour les enseignants et personnels d’éducation. « L’antisémitisme d’atmosphère, cela demande une formation », il est nécessaire de bien pouvoir « le repérer, le percevoir » et « proposer des solutions », avait mis en avant Bernard Fialaire.

L’article 2 a pour objectif de créer une mission égalité-diversité et d’améliorer le suivi des signalements des actes antisémites réalisés en vertu de l’article 40 du Code de procédure pénale. Il instaure par ailleurs une obligation de signalement des actes antisémites pour les présidents d’établissement et l’ensemble de leurs personnels.

Le dernier article renforce les pouvoirs d’investigation des présidents d’université en matière d’actes antisémites, et notamment en matière de mesures disciplinaires. En commission, des amendements des rapporteurs ont, toutefois, supprimé la possibilité pour les présidents d’établissement de pouvoir accéder aux données de communication électronique des étudiants faisant l’objet d’une procédure disciplinaire, car contraire règlement général sur la protection des données (RGPD).

La proposition de loi sera examinée en séance publique le jeudi 20 février dans la niche parlementaire centriste.

 

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Des échanges parfois vifs, des questions à plusieurs milliards d’euros, 87 heures d’auditions : la saga de la commission d’enquête sur les aides aux entreprises
12min

Parlementaire

Des échanges parfois vifs, des questions à plusieurs milliards d’euros, 87 heures d’auditions : la saga de la commission d’enquête sur les aides aux entreprises

Série – Les enquêtes du Sénat : Durant six mois, une commission d’enquête au Sénat a enchaîné les auditions d’une trentaine de patrons de grandes entreprises, mais également de responsables politiques, de hauts fonctionnaires ou encore d’économistes sur le sujet des aides publiques versées aux entreprises.

Le

Senat- Questions au gouvernement
8min

Parlementaire

Texte narcotrafic, loi Duplomb sur l’agriculture, PPL Gremillet sur le nucléaire : comment le gouvernement s’appuie sur le Sénat pour légiférer

Faute de majorité claire et sûre à l’Assemblée, le gouvernement ne dépose quasiment plus de projets de loi. Il mise plutôt sur les propositions de loi, d’origine parlementaire. Et dans ce contexte, le Sénat tire son épingle du jeu. L’exécutif peut compter sur la majorité sénatoriale, dont il est proche.

Le

L’hémicycle de l’Assemblée nationale
8min

Parlementaire

« On se demande ‘à quoi sert-on ?’ » : retour sur une année parlementaire inédite, qui a démoralisé les élus

Avec l’arrivée à Matignon de François Bayrou, les parlementaires ont vu cette année l’exercice de leurs fonctions profondément modifié. Très peu de projets de loi, issus du gouvernement, et pléthore de propositions de lois, rédigées par un député ou un sénateur, dont l’impact n’est pas évalué a priori. Une situation inédite dans l’histoire de la Ve République, qui a démotivé et démobilisé les élus, et interroge sur le rôle du Parlement dans la période.

Le