Polémique à Sciences Po : Le Sénat va lancer une « mission flash » pour connaître la réalité de l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur

Interrogé après l’audition de Laurence Bertrand-Dorléac, présidente de la Fondation nationale des Sciences Politiques (FNSP), à la suite des accusations d’antisémitisme à Sciences Po Paris, le Président de la commission de la culture, de l'éducation, de la communication et du sport, Laurent Lafon (UC), dénonce des « faits graves et anormaux, qui justifiaient pleinement que le Sénat s’empare du sujet ». Le sénateur du Val-de-Marne a également, à cette occasion, confirmé le lancement d’une « mission flash » pour connaître la réalité de l’antisémitisme dans les établissements d’enseignement supérieur.
Alexis Graillot

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L’école de la rue Saint-Guillaume est dans la tourmente, à la suite des accusations d’antisémitisme à l’encontre les organisateurs d’une manifestation propalestinienne. Au lendemain de l’audition de sa présidente au Sénat, Laurent Lafon (UC) est revenu sur les événements de ces derniers jours, annonçant la création d’une « mission flash », afin d’évaluer l’ampleur des actes antisémites dans les universités.

« Des faits graves et anormaux »

Saluant le « déroulé précis des événements » décrit par Laurence Bertrand-Dorléac, au cours de son audition, ce mercredi 21 mars, le sénateur a rappelé qu’une « procédure disciplinaire était en cours au sein de Sciences Po », et qu’en parallèle, l’établissement avait saisi le procureur de la République pour des faits à caractère antisémite, sur la base de l’article 40 du Code de procédure pénale. Néanmoins, le sénateur du Val-de-Marne a dénoncé, sur la base des explications de la présidente de la FNSP, « des faits graves (…), anormaux (…), qui justifiaient pleinement que le Sénat s’empare du sujet ».

Questionné sur la venue de Gabriel Attal au conseil d’administration de l’école, le sénateur centriste n’y voit pas une atteinte fondamentale aux principes fondamentaux d’indépendance et de liberté académiques : « On ne peut pas reprocher au gouvernement de s’emparer de la question de l’antisémitisme », estime-t-il, dénonçant un phénomène présent dans « un certain nombre » d’établissements d’enseignement supérieur ». « S’ils ne l’avaient pas fait, on leur aurait reproché », ajoute-t-il, d’autant plus dans le cas d’un « événement à répercussion nationale ».

 L'antisémitisme est un délit, pas une opinion 

Laurent Lafon, Président de la commission de la culture, de l'éducation, de la communication et du sport

Lancement d’une « mission flash » dans l’enseignement supérieur

Le sénateur du Val-de-Marne a également fait part de son « extrême vigilance », quant aux fortes tensions existant sur les campus américains, à la suite des attaques du Hamas du 7 octobre, reconnaissant une « tension palpable » au sein des établissements d’enseignement supérieur français. « Plus le conflit dure, plus le risque de tensions et d’altercations est réel », analyse-t-il, réaffirmant que « l’antisémitisme est un délit, pas une opinion », et reste « inacceptable quel que soit le lieu et quelle que soit la période ».

Dans la foulée, Laurent Lafon a annoncé le lancement d’une « mission flash », de la part de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport, pour une durée de « deux mois », afin d’observer « si tous les directeurs d’établissement ont tous les outils nécessaires pour arriver à maintenir les débats tout en maintenant le respect des valeurs de la République ». Une mission qui réunira « professeurs d’université, le ministère de l’Intérieur, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche », ainsi que « quelques universitaires qui ont travaillé sur le sujet ».

« Porter rapidement un diagnostic et alerter si besoin », tout l’enjeu des semaines à venir.

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Polémique à Sciences Po : Le Sénat va lancer une « mission flash » pour connaître la réalité de l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur
4min

Parlementaire

Budget 2026 : le Sénat espère pouvoir « récupérer » 50 millions pour les infrastructures sportives

Le Sénat n’a pas pu finir l’examen du budget du sport et de la vie associative ce jeudi. De nombreux scrutins publics et des débats confus ont amené la chambre haute au-delà des délais impartis et les sénateurs devront donc finir cet examen dimanche. Le Sénat espère arracher 50 millions d’euros supplémentaires pour les infrastructures des collectivités.

Le

Senat : QAG
6min

Parlementaire

Fin de vie, budget, débat sur la défense et le narcotrafic, logement, police municipale : le calendrier parlementaire du Sénat se précise

Comme demandé par le premier ministre, un débat, suivi d’un vote, sera organisé au Sénat sur la défense le 15 décembre, puis sur le narcotrafic le 17 décembre. Outre la fin de l’examen du budget, avec une lecture de CMP attendue le 23 décembre, le texte sur la fin de vie sera examiné le 7 janvier en commission, puis en séance à partir du 20 janvier.

Le

La sélection de la rédaction

Polémique à Sciences Po : Le Sénat va lancer une « mission flash » pour connaître la réalité de l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur
6min

Éducation

Sciences Po : manifestation propalestinienne, antisémitisme … le Sénat se penche sur les évènements du 12 mars

Laurence Bertrand Dorléac, présidente de la Fondation Nationale des Sciences Politiques (FNSP), qui pilote Science Po depuis la démission de Mathias Vicherat, a été auditionnée ce mercredi 20 mars au Sénat. Soit un peu plus d’une semaine après qu’une manifestation propalestinienne non autorisée a défrayé la chronique à l’intérieur de l’établissement. Une étudiante, membre de l'Union des étudiants juifs de France, a notamment rapporté avoir été empêchée d'y assister.

Le