« Un poison pour la démocratie » générant de « l’instabilité gouvernementale » et « un régime des partis politiques ». C’est en ces termes que le président du groupe LR du Sénat, Mathieu Darnaud a qualifié le scrutin proportionnel pour les élections législatives.
Une réforme que le Premier ministre, fervent défenseur du scrutin proportionnel, est pourtant bien décidé à mener. Il a d’ailleurs entamé les consultations des forces politiques sur ce sujet aujourd’hui.
Lors des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, François Bayrou a logiquement contredit son interlocuteur en rappelant tout d’abord que le scrutin proportionnel « était celui par lequel sont élus 75 % des sénateurs ». « Et je n’ai pas le sentiment que ce mode d’élection a suscité un facteur d’instabilité », a-t-il estimé.
Le Premier ministre a insisté sur le fait « que tous les pays de l’Union européenne, sans exception, ont ce mode de scrutin » […] « La proportionnelle, c’est le scrutin du pluralisme et Dieu sait que dans la société dans laquelle nous vivons, fragmentée, archipelisée, on a besoin d’apaiser la réalité du pluralisme […] c’est la garantie pour tous les grands courants politiques du pays, c’est-à-dire pour tous les citoyens, d’être représentés à mesure de leur engagement et de leur vote ».
Enfin, il a rappelé qu’à la Libération, en 1944, alors à la tête d’un gouvernement provisoire, le général De Gaulle avait choisi le scrutin proportionnel. Ce à quoi Mathieu Darnaud a répondu « qu’en 1958, le même général De Gaulle est revenu sur ce mode de scrutin », en choisissant le scrutin majoritaire.