Le Premier ministre Michel Barnier a appelé mardi, à l’occasion de son discours de politique générale, à la mise en place « d’une nouvelle méthode de travail » entre l’exécutif et le Parlement. Le locataire de Matignon le sait : privé de majorité absolue, son avenir dépend du bon vouloir des députés de la coalition qui s’est formée autour de sa nomination entre le camp présidentiel et Les Républicains. Dans un contexte inédit de forte fracturation politique, il a donc appelé « à l’écoute, au respect et au dialogue » entre le gouvernement et les parlementaires.
« Je demanderai à mon gouvernement de s’appuyer davantage sur le travail parlementaire : propositions de lois, amendements, recommandations des commissions d’enquête, évaluation des politiques publiques. Cela vaut évidemment pour les groupes parlementaires, ici à l’Assemblée nationale et au Sénat, dont des membres font désormais partie du gouvernement », a déclaré Michel Barnier depuis la tribune du Palais Bourbon. Pour rappel : le gouvernement compte 25 parlementaires sur 41 postes, dont 9 sénateurs. Jamais dans l’histoire récente la Chambre haute n’avait fourni autant de ministres en une seule fois.
« Ouvrir une réflexion sans idéologie » sur le scrutin à la proportionnelle
« Je souhaite qu’il y ait moins de textes mais plus de temps pour en débattre », a également indiqué le nouveau locataire de Matignon. Michel Barnier s’est également dit favorable « à un partage de l’ordre du jour plus important ». Actuellement, la répartition des semaines de séance s’effectue au rythme de deux semaines réservées au gouvernement et deux semaines réservées à chacune des deux chambres du Parlement, l’une étant généralement consacrée aux missions de contrôle, l’autre aux propositions de loi, c’est-à-dire aux textes préparés par les parlementaires.
Michel Barnier est également revenu sur le principe d’un scrutin à la proportionnelle pour les législatives, une revendication de longue date de nombreux partis politiques, y compris à l’intérieur du camp présidentiel. Le Premier ministre s’est dit « prêt à ouvrir une réflexion sans idéologie » sur ce sujet, citant en exemple son application au Sénat et dans certaines collectivités.