Clamart: President of Libre, Pecresse during a political meeting

Reconnaissance de la Palestine : Roger Karoutchi adresse une lettre à Emmanuel Macron

Après l’annonce d’Emmanuel Macron, dans une interview accordée à C à Vous le 8 avril dernier, d’une reconnaissance de la Palestine en juin prochain, le sénateur Les Républicains, Roger Karoutchi, a adressé une lettre ouverte, signée par 107 sénateurs, au président de la République estimant que « les conditions ne sont pas remplies pour cette reconnaissance ».
Marius Texier

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

« Comme la lettre le dit, nous ne nous opposons pas à la reconnaissance d’un État de Palestine, en revanche, est-ce que l’annoncer au printemps 2025 était opportun », s’interroge Roger Karoutchi. « Le massacre du 7 octobre a causé la mort de 42 de nos compatriotes, tous les otages n’ont pas été libérés, le Hamas refuse de rendre les armes et d’arrêter la guerre ».

Le sénateur reproche le manque de coordination entre le président de la République et le Quai d’Orsay : « Au même moment que l’annonce d’Emmanuel Macron de vouloir reconnaître la Palestine, le ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, est auditionné au Sénat et réaffirme que les conditions ne sont pas remplies pour une reconnaissance. Et évidemment, c’est le Quai d’Orsay qui a raison », assène-t-il.

« Plonger dans l’inconnu »

« Il y a la réalité et les vœux. Mon vœu permanent c’est qu’il y ait la paix au Proche-Orient, mais est-il réaliste aujourd’hui ? Le chef de l’Etat doit prendre les choses telles qu’elles sont », affirme le sénateur des Hauts-de-Seine.

La lettre indique que reconnaître l’Etat de Palestine, c’est « plonger dans l’inconnu » avec une Autorité palestinienne qui manque de « crédibilité » et de « légitimité ». Lors de son interview, Emmanuel Macron a rappelé le besoin de renforcer l’Autorité palestinienne. « Quand les otages seront libérés, que le Hamas ne sera plus là et que l’Autorité palestinienne se trouvera renforcée, alors nous pourrons reprendre les discussions sur la reconnaissance de la Palestine », prévient Roger Karoutchi.

« La parole de la France sera totalement décrédibilisée »

L’annonce de reconnaissance pourrait se faire en juin prochain, à l’occasion d’une conférence (sur la solution à deux États) à New York, que la France coprésidera avec l’Arabie saoudite. Emmanuel Macron souhaite que ce moment puisse « finaliser le mouvement de reconnaissance réciproque » des Etats voisins d’Israël. Pour le sénateur, le risque est énorme : « Il faut inverser le processus. Est-ce que l’Arabie saoudite est prête à reconnaître l’Etat d’Israël ? Car si cela n’arrive pas après la reconnaissance, alors la parole de la France sera totalement décrédibilisée dans les pays arabes. Il aurait pu dire sa ligne, mais ne pas fixer un horizon ».

Dans un entretien téléphonique avec Emmanuel Macron ce mercredi 15 avril, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que l’établissement d’un Etat palestinien serait « une énorme récompense pour le terrorisme ». De son côté, le président français a plaidé pour rouvrir « une perspective de solution politique à deux États ».

« Certains socialistes auraient pu la signer »

107 sénateurs de droite et du centre ont cosigné la lettre de Roger Karoutchi. Le sénateur n’a pas souhaité demander la signature d’autres groupes même s’il est persuadé que « certains socialistes auraient pu la signer ».

En 2014, le Sénat se prononçait, dans un vote très serré, en faveur d’une reconnaissance de la Palestine. Mais pour le sénateur, le contexte était différent : « Je pense que des personnes qui ont voté pour en 2014 trouvent que ce n’est pas le bon moment aujourd’hui. Parmi les 107 signataires, certains sont en faveur de la solution à deux Etats et donc d’une reconnaissance future de l’Etat Palestinien ».

Roger Karoutchi souhaite que des discussions puissent se tenir dans l’hémicycle : « On ne peut pas accepter que tout soit fait sans le Parlement, regrette-t-il. Il faut qu’il y ait des discussions et peut-être même un vote ».

Dans la même thématique

USSAT LES BAINS : Cure thermale pour les malades Parkinsoniens
5min

Parlementaire

Cures thermales : « Le déremboursement conduirait à une situation catastrophique », alerte le sénateur Jean-Marc Boyer

Entre vertus thérapeutiques et source d’emplois, la deuxième « Journée Parlementaire du Thermalisme », qui s’est tenue au Sénat ce mardi, est venue saluer les bénéfices des cures thermales. Pour l’organisateur de cette journée, le sénateur Jean-Marc Boyer, il est urgent de « maintenir » le remboursement des soins par l’Assurance Maladie.

Le

Reconnaissance de la Palestine : Roger Karoutchi adresse une lettre à Emmanuel Macron
3min

Parlementaire

Scandale des eaux en bouteille : « La fin de l’eau minérale naturelle de Perrier est en jeu », déclare Alexandre Ouizille

Ce vendredi, le sénateur socialiste Alexandre Ouizille était l’invité de la matinale de Public Sénat. Rapporteur de la commission d’enquête sur le scandale des eaux en bouteille qui met en cause le groupe Nestlé Waters, le sénateur estime qu’il n’est « plus possible de commercialiser » les eaux Perrier comme des « eaux minérales naturelles ».

Le