Dans le cadre de l’examen du budget, la majorité sénatoriale a voté une baisse de crédits de 80 millions d’euros pour l’audiovisuel public, qui touchera surtout France Télévisions et Radio France. Le fruit d’un compromis avec Rachida Dati, qui visait 100 millions d’euros d’économies. Selon la ministre de la Culture, ce coup de rabot est la conséquence « de l’accord qui a pu être obtenu avec d’autres formations politiques », autrement dit le PS.
Recours au 49.3 : « Le gouvernement va subir la censure mais aussi le déshonneur », affirme Patrick Kanner
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Malgré des concessions faites au RN sur le budget de la Sécurité sociale, Michel Barnier a dû engager la responsabilité de son gouvernement sur ce texte cet après-midi. Dans la foulée, la gauche a annoncé le dépôt d’une motion de censure et Marine Le Pen a annoncé qu’elle la voterait laissant peu d’espoir à l’exécutif de poursuivre son action au-delà du vote de cette motion, mercredi. « Le gouvernement va subir la censure, mais aussi le déshonneur », a estimé, au micro de Public Sénat, le président du groupe socialiste du Sénat, Patrick Kanner qui constate que le « gouvernement n’a négocié qu’avec l’extrême droite ».
« Ce gouvernement est sous influence du RN et même avec les milliards lâchés, le RN s’apprête à le censurer. C’est un échec complet », ajoute-t-il.
Le sénateur du Nord rappelle que son groupe a fait des propositions à hauteur de 8 milliards sur un budget de 662 milliards d’euros au sein de la commission mixte paritaire sur le budget de la Sécurité sociale, « donc moins de 1,5 % de ce budget. Si nous avions été entendus, nous n’aurions pas lancé une procédure de motion de censure.
Et si certaines concessions faites à l’extrême droite recoupent celles demandées par la gauche, comme la suppression du déremboursement des consultations médicales et des médicaments ou la suppression de la hausse de la taxe sur l’électricité, pour Patrick Kanner, « il y a une grande différence ». « Nos demandes étaient basées sur un renforcement des recettes sur les plus aisées de nos concitoyens […] et ça, le RN n’en veut pas », insiste-t-il.
Patrick Kanner refuse d’endosser toute responsabilité dans l’instabilité que va conduire la censure. « Arrêtons d’agiter cette peur des marchés. Il y aura sans doute des turbulences. Un nouveau gouvernement va être nommé. Il y aura des lois spéciales pour permettre l’exécution du budget sur la base de 2024 et un projet de loi de finances rectificatif début 2025 […] Le gouvernement avait d’autres solutions. Il pouvait écouter son opposition républicaine […] On ne nous a rien donné, il est normal que nous censurions […] Le grand responsable de tout ce chaos est Emmanuel Marcon, ne l’oublions jamais ».
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