« Réduction de la dépense publique », « simplification », « décentralisation » : Gérard Larcher présente ses vœux pour 2025

Gérard Larcher a prononcé ses vœux aux sénateurs, l’occasion de souligner la « responsabilité particulière » du Sénat dans un contexte d’instabilité politique. Auprès du nouveau gouvernement, le président de la chambre haute a énuméré plusieurs chantiers prioritaires.
Rose Amélie Becel

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Ce 14 janvier, Gérard Larcher présentait ses vœux aux sénateurs. S’il n’a pas assisté à la totalité du discours, retenu à l’Assemblée nationale par sa déclaration de politique générale, François Bayrou a fait une apparition aux côtés du président du Sénat, alors qu’il achevait sa prise de parole.

« Aujourd’hui, nous avons une responsabilité particulière dans la construction de la loi. Le Sénat dispose d’une majorité claire, élargie, forte de sa diversité et de sa solidarité », a rappelé Gérard Larcher. Dans ce contexte, le président a précisé aux nombreux ministres présents dans la salle qu’ils trouveraient au Sénat « un lieu de dialogue et d’écoute », tout en précisant que la chambre haute donnerait « un contour exigeant à la responsabilité du gouvernement ».

Un appel à la vigilance sur le budget des collectivités

Pour Gérard Larcher, l’année 2025 doit ainsi s’organiser autour de plusieurs chantiers prioritaires. Le premier, et le plus urgent, c’est évidemment l’adoption des textes budgétaires pour l’année en cours. « Il faut regarder la vérité en face : nous sommes sous la menace des agences de notation et un risque de hausse des taux, qui viendrait s’ajouter à la crise actuelle. Cette situation nous oblige. Nous prendrons nos responsabilités », a indiqué le président. L’examen du projet de loi de finances reprendra au Sénat, là où il s’était arrêté au mois de décembre après la censure du gouvernement de Michel Barnier, dès le 15 janvier.

Dans ce contexte de retour des débats, Gérard Larcher appelle d’ailleurs ses collègues à la vigilance « quant aux efforts demandés aux collectivités territoriales ». Dans sa déclaration de politique générale, François Bayrou a d’ores et déjà annoncé une réduction de cet effort, passant des 5 milliards d’euros d’économies demandés par le précédent gouvernement à une contribution de 2,2 milliards d’euros. « Dans le contexte actuel, où notre société est inquiète, divisée, où nombre de nos concitoyens sont en quête de repères, nous devons être attentifs à celles et ceux qui contribuent à l’unité nationale et ne pas entraver leurs missions », a souligné Gérard Larcher.

Au sujet des collectivités territoriales, le président du Sénat a également appelé de ses vœux l’ouverture d’une « nouvelle phase de décentralisation et de déconcentration ». Gérard Larcher souhaite ainsi une réouverture des discussions sur le cumul des mandats, pour « examiner la possibilité d’exercer un mandat parlementaire et un mandat exécutif local ». Un chantier que François Bayrou a aussi annoncé vouloir reprendre lors de sa déclaration de politique générale.

« La simplification doit être au cœur de notre action »

Enfin, le président du Sénat a insisté sur la nécessité de s’engager dans la simplification des politiques publiques. « La simplification doit être au cœur de notre action », a-t-il souligné, évoquant d’abord sa nécessité dans la résolution de la crise agricole. « Il nous faut apporter les réponses que les agriculteurs attendent depuis plus d’un an, après une mobilisation d’une ampleur inédite », alerte Gérard Larcher.

Dans le champ de la simplification, le président du Sénat a également insisté sur la mise en place du « zéro artificialisation nette » (ZAN). Le dispositif, introduit par la loi climat et résilience en 2021, devait déjà être l’objet de plusieurs assouplissements, annoncés par l’ancien Premier ministre Michel Barnier. Des assouplissements qu’ont également appelés de leurs vœux les sénateurs réunis au sein du groupe de suivi sur le ZAN, dans leur rapport présenté en octobre dernier. « L’objectif de réduction de 50 % de la consommation [de terres artificialisées] à horizon 2031 n’est pas tenable », a martelé Gérard Larcher. Autant de sujets sur lequel le président du Sénat annonce qu’il fera un point avec le gouvernement, « en avril prochain ».

Avant de conclure, le président du Sénat a également eu un mot sur la situation internationale, avertissant sur « le recul de notre influence » : « La France est aussi observée. Ses partenaires sont inquiets de son affaiblissement, ses concurrents s’en réjouissent ». À ce titre, Gérard Larcher a appelé le gouvernement et les parlementaires à « préserver les moyens de notre diplomatie et de notre défense, notamment dans le cadre de la loi de programmation militaire ».

« Faisons un vœu pour cette année, quelles que soient nos sensibilités, pour la démocratie », a enfin appelé Gérard Larcher en conclusion de son discours, « pour la démocratie qui ne regarde pas vers le passé, même si elle s’en nourrit, mais qui doit regarder vers l’avenir ». Un vœu que le président du Sénat formule alors que la chambre haute fête en 2025 ses 150 ans, une année particulière à l’occasion de laquelle plusieurs événements de commémoration sont prévus.

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