Face à la crise en Nouvelle-Calédonie, l’exécutif s’est finalement résigné à décaler d’une année les élections provinciales qui étaient prévues en décembre. Mais ce report nécessite un texte de loi. Dans un contexte parlementaire tendu, l’exécutif devrait s’appuyer sur une proposition de loi déposée par les sénateurs socialistes.
Retraites complémentaires : « Les salariés dans ce pays sont ceux qui font tous les sacrifices », fustige la sénatrice Monique Lubin
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« Avez-vous vraiment l’intention de ponctionner 1 à 3 milliards d’euros dans les caisses de l’Agirc Arrco ? », a demandé ce 18 octobre la sénatrice socialiste Monique Lubin au ministre du Travail Olivier Dussopt, lors des questions au gouvernement. Face à cette question, déjà posée par la sénatrice LR Vivette Lopez la semaine dernière, Olivier Dussopt confirme une nouvelle fois : « Nous considérons que la réforme des retraites va permettre, à horizon 2026, de générer des excédents supplémentaires. Sur ces excédents, le gouvernement considère qu’1,2 milliard n’existerait pas sans la réforme des retraites. »
Le gouvernement persiste ainsi à vouloir ponctionner les excédents de l’Agirc Arrco, le régime de retraites complémentaire des salariés du privé, pour financer le déficit du régime de retraites général. Les syndicats et le patronat, co-gérants de l’Agirc-Arrco, avaient pourtant tranché contre cette proposition début octobre. Leur accord prévoit, à l’inverse, d’utiliser les excédents du régime complémentaire pour revaloriser les pensions de retraites complémentaires à hauteur de 4,9 %.
« Les salariés sont la force vive de ce pays, que ce gouvernement n’a pas l’air de beaucoup aimer »
« Nous continuons les discussions avec les partenaires sociaux, pour voir comment ces excédents supplémentaires pourraient participer à un retour de l’équilibre général du système de retraites », a affirmé le ministre du Travail dans l’hémicycle ce mercredi. Ouvrant la voie à un ajout de cette proposition dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024. Pour lequel une adoption par 49.3 se profile, comme l’a annoncé le ministre des Comptes publics Thomas Cazenave jeudi 12 octobre devant l’Association des journalistes économiques et financiers.
Face aux déclarations du ministre, Monique Lubin a répliqué, non sans colère : « Les salariés dans ce pays sont ceux qui font tous les sacrifices. Ce sont ceux qui acceptent de percevoir moins de retraites, qui acceptent de travailler plus longtemps, à qui on ne peut pas au moins proposer un grand débat dans ce pays sur les salaires. Les salariés sont la force vive de ce pays, que ce gouvernement n’a pas l’air de beaucoup aimer. »
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