Paris: E. Macron inauguration Maison de L Elysee
Crédits : ISA HARSIN/SIPA

Scandale des eaux en bouteille : Alexis Kohler refuse son audition au Sénat

Le secrétaire général de l’Élysée, qui devait être entendu au Sénat ce 8 avril, a décliné la convocation de la commission d’enquête sur le scandale des eaux en bouteille. Comme devant l’Assemblée nationale, le bras droit d’Emmanuel Macron invoque le principe de « séparation des pouvoirs ».
Rose-Amélie Bécel

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Il était attendu par les sénateurs ce 8 avril à 14 heures, mais Alexis Kohler vient de décliner l’invitation. Le secrétaire général de l’Elysée a fait savoir qu’il ne répondrait pas à la convocation de la commission d’enquête sur le scandale des eaux en bouteille. Dans un courrier, transmis à la commission ce 7 avril, le bras droit d’Emmanuel Macron invoque la question de la « séparation des pouvoirs ».

Un motif qu’il avait déjà utilisé pour décliner la convocation de la commission d’enquête sur le dérapage des comptes publics, en février dernier à l’Assemblée nationale. Alexandre Ouizille, sénateur socialiste et rapporteur de la commission d’enquête « regrette profondément qu’Alexis Kohler refuse de déposer ». De son côté, le président de la commission, le sénateur LR Laurent Burgoa, se dit « extrêmement déçu ».

Les sénateurs vont-ils saisir la justice ?

L’audition du secrétaire général de l’Elysée devait éclairer les sénateurs sur les liens entre la présidence de la République et le groupe Nestlé, dans le cadre du scandale sur les eaux en bouteille. En février dernier, Le Monde et Radio France révélaient des échanges de mails entre l’Elysée et le groupe, avec l’objectif d’assouplir la réglementation sur la filtration des eaux minérales naturelles.

Sur demande de la commission d’enquête, l’Elysée a accepté de fournir ces documents aux sénateurs, arguant qu’ils n’enfreignaient pas le principe de séparation des pouvoirs. Un geste qui rend le refus d’Alexis Kohler d’autant plus « incompréhensible », juge Alexandre Ouizille : « Cette décision ne reflète pas l’esprit des échanges que nous avons eus avec M. Kohler par écrit. Je ne comprends pas pourquoi il serait conforme à la séparation des pouvoirs de nous transmettre des documents, mais pas de venir s’expliquer sur ces documents devant la représentation nationale. »

Les sénateurs saisiront-ils la justice, comme l’a fait le président de la commission des finances de l’Assemblée ? « Nous n’avons pas arbitré », indique Alexandre Ouizille, soulignant que « le travail va déjà être fait pour éclairer le droit » suite à la procédure déclenchée par Éric Coquerel. « Cela pose tout de même question sur la clarté des pouvoirs des commissions d’enquête, c’est une réflexion que je compte mener dans mon rapport », souligne le sénateur socialiste. Les sénateurs devraient tout de même se réunir ce 8 avril, à 14 heures, pour communiquer les informations que la commission a en sa possession sur les contacts entre l’Elysée et le groupe Nestlé.

Partager cet article

Dans la même thématique

Budget 2025 : le Conseil constitutionnel ne censure aucune disposition clé, mais écarte dix articles pour des raisons de forme
2min

Parlementaire

Narcotrafic : le Conseil constitutionnel censure certaines dispositions relatives au renseignement, comme le « dossier coffre »

Saisi par les députés insoumis, écologistes et socialistes, le Conseil constitutionnel a remis sa décision sur la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic. Il a censuré jeudi une poignée d'articles de la loi visant « à sortir la France du piège du narcotrafic », mais a validé, à une réserve près, le régime carcéral d'isolement prévu pour les narcotrafiquants les plus dangereux.

Le

Scandale des eaux en bouteille : Alexis Kohler refuse son audition au Sénat
4min

Parlementaire

Fin de vie : « Si j’étais parlementaire, je ne voterais pas cette loi », déclare Jean Leonetti, auteur du premier texte sur le sujet en 2005

Auditionné par la commission des affaires sociales, l’ancien député Les Républicains, Jean Leonetti s’est dit opposé à la proposition de loi relative au droit à l’aide à mourir, adoptée le 27 mai dernier à l’Assemblée nationale. Il redoute le manque de « garde-fous » et la difficulté de définir le « pronostic vital engagé à court terme ».

Le