Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée, sera entendu par la commission d’enquête du Sénat sur les eaux en bouteille, ce 8 avril à 17 heures. C’est ce que vient d’annoncer le président de la commission d’enquête, Laurent Burgoa (Les Républicains), avant les auditions de deux dirigeants du groupe Nestlé Waters prévues cet après-midi.
Une audition que les sénateurs ont jugée nécessaire, après l’étude de documents fournis par le secrétariat général de l’Élysée. « Plusieurs de ces documents nous ont conduits à considérer qu’il était nécessaire d’entendre M. Kohler. Il apparaît en effet que la présidence de la République a été approchée à plusieurs reprises par le groupe Nestlé, à propos du dossier des eaux en bouteille », affirme Laurent Burgoa.
Il y a plus d’un an, Le Monde et Radio France révélaient que Nestlé Waters commercialisait des bouteilles étiquetées « eau minérale naturelle », malgré l’utilisation de traitements interdits. Une pratique dont l’Elysée aurait été informée, ont révélé les deux médias en février dernier, en dévoilant des échanges de mails entre la direction du groupe et la présidence de la République.
Le directeur général de Nestlé également auditionné
Reste à savoir si le secrétaire général de l’Élysée honorera la convocation des sénateurs. Début mars, Alexis Kohler avait refusé d’être entendu par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur le dérapage des comptes publics. Dans la foulée, le président de la commission des finances, le député LFI Éric Coquerel, avait saisi le procureur de la République pour demander des poursuites.
Le rapporteur de la commission d’enquête, Alexandre Ouizille (PS), a également annoncé que le directeur général de Nestlé, Laurent Freixe. Il sera entendu le 9 avril, à 16h30.
Une audition également attendue, alors que deux dirigeantes du groupe entendues la semaine passée, Muriel Lienau et Sophie Dubois, ont préféré garder le silence face aux questions des sénateurs. « La stratégie des dirigeants de Nestlé Waters consistant à refuser de répondre à nos questions est sans doute la pire possible. Elle ne permet pas à Nestlé de s’expliquer sur cette affaire une fois pour toutes. Surtout, elle donne à penser que ce groupe a encore des choses à cacher », alerte Alexandre Ouizille.