Scandale des eaux en bouteille : « La fin de l’eau minérale naturelle de Perrier est en jeu », déclare Alexandre Ouizille

Ce vendredi, le sénateur socialiste Alexandre Ouizille était l’invité de la matinale de Public Sénat. Rapporteur de la commission d’enquête sur le scandale des eaux en bouteille qui met en cause le groupe Nestlé Waters, le sénateur estime qu’il n’est « plus possible de commercialiser » les eaux Perrier comme des « eaux minérales naturelles ».
Marius Texier

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« La fin de l’eau Perrier commercialisée comme une eau de boisson, je ne crois pas que ce soit la fin, reconnaît Alexandre Ouizille, en revanche c’est peut-être la fin d’une eau commercialisée sous la dénomination trompeuse d’eau minérale naturelle ».

Depuis plusieurs mois, la commission d’enquête sur le scandale des eaux en bouteille s’affaire. Révélé par une enquête du Monde et de Radio France, le groupe Nestlé a traité illégalement ses eaux minérales naturelles en utilisant des filtres à charbon et à UV.

Un rapport confidentiel de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie, révélé en décembre par Le Monde et Radio France, fait état d’un « risque viral » dans l’usine de la marque Perrier à Vergèze dans le Gard, propriété du groupe Nestlé.

« Une pratique déloyale »

« Cette pratique est également déloyale vis-à-vis des concurrents qui ont mis en place des processus pour que leur eau reste minérale de manière naturelle, regrette le sénateur. « Pour que la pureté originelle soit garantie ». Auditionné au Sénat dans le cadre de la commission d’enquête le 9 avril dernier, le directeur général de Nestlé, Laurent Freixe, a annoncé que des hydrogéologues mandatés par l’Etat avaient rendu « un avis défavorable » concernant la poursuite de l’exploitation des sources de Perrier. Nestlé prévoit également de lancer un audit interne pour révéler les pratiques du groupe. Pour le sénateur, si la pureté naturelle « n’est pas retrouvée », il doit être impossible de pouvoir commercialiser leurs eaux « sous l’appellation eau minérale naturelle ».

« C’est pour faire taire le scandale »

« Aujourd’hui 50 % de la production de Vergèze dans le Gard n’est plus commercialisée sous la dénomination eau minérale naturelle », précise Alexandre Ouizille. « L’enjeu du côté de Nestlé est de faire la démonstration qu’ils sont capables d’avoir une stratégie qui permette de restaurer la situation ».

L’année dernière, Perrier a lancé une nouvelle marque : « Maison Perrier ». Cette nouvelle marque propose quatre gammes de boissons pétillantes qui ne comportent plus la dénomination « eaux minérales naturelles ». Les boissons sont produites sur le site de Vergèze. « C’est pour faire taire le scandale », estime Alexandre Ouizille.

Partager cet article

Dans la même thématique

Faure Val
7min

Parlementaire

Réforme des retraites : une suspension loin d’être acquise

Le décalage de la réforme des retraites posé par les socialistes comme préalable aux discussions budgétaires devrait être supprimé au Sénat. En temps normal, l’Assemblée a le dernier mot, mais dans la configuration parlementaire actuelle, l’équation pourrait être plus complexe. En toute probabilité, cette concession faite par Sébastien Lecornu aux socialistes ne s’appliquerait que si le gouvernement légifère sur le budget par ordonnances.

Le

Le Senat, Paris.
3min

Parlementaire

Le Sénat examinera le budget dans des délais très contraints

La conférence des présidents du Sénat a fixé un nouvel agenda de travail sur le budget 2026. Bousculé par la crise politique, le calendrier initialement arrêté avait été jugé trop hâtif par Gérard Larcher. La Chambre haute a voulu s’accorder davantage de temps sur les travaux préparatoires à l’examen du budget de la sécu. En revanche, les élus disposeront d’un jour de moins, par rapport à 2024, pour débattre du projet de loi de finances pour 2026.

Le