« La fin de l’eau Perrier commercialisée comme une eau de boisson, je ne crois pas que ce soit la fin, reconnaît Alexandre Ouizille, en revanche c’est peut-être la fin d’une eau commercialisée sous la dénomination trompeuse d’eau minérale naturelle ».
Depuis plusieurs mois, la commission d’enquête sur le scandale des eaux en bouteille s’affaire. Révélé par une enquête du Monde et de Radio France, le groupe Nestlé a traité illégalement ses eaux minérales naturelles en utilisant des filtres à charbon et à UV.
Un rapport confidentiel de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie, révélé en décembre par Le Monde et Radio France, fait état d’un « risque viral » dans l’usine de la marque Perrier à Vergèze dans le Gard, propriété du groupe Nestlé.
« Une pratique déloyale »
« Cette pratique est également déloyale vis-à-vis des concurrents qui ont mis en place des processus pour que leur eau reste minérale de manière naturelle, regrette le sénateur. « Pour que la pureté originelle soit garantie ». Auditionné au Sénat dans le cadre de la commission d’enquête le 9 avril dernier, le directeur général de Nestlé, Laurent Freixe, a annoncé que des hydrogéologues mandatés par l’Etat avaient rendu « un avis défavorable » concernant la poursuite de l’exploitation des sources de Perrier. Nestlé prévoit également de lancer un audit interne pour révéler les pratiques du groupe. Pour le sénateur, si la pureté naturelle « n’est pas retrouvée », il doit être impossible de pouvoir commercialiser leurs eaux « sous l’appellation eau minérale naturelle ».
« C’est pour faire taire le scandale »
« Aujourd’hui 50 % de la production de Vergèze dans le Gard n’est plus commercialisée sous la dénomination eau minérale naturelle », précise Alexandre Ouizille. « L’enjeu du côté de Nestlé est de faire la démonstration qu’ils sont capables d’avoir une stratégie qui permette de restaurer la situation ».
L’année dernière, Perrier a lancé une nouvelle marque : « Maison Perrier ». Cette nouvelle marque propose quatre gammes de boissons pétillantes qui ne comportent plus la dénomination « eaux minérales naturelles ». Les boissons sont produites sur le site de Vergèze. « C’est pour faire taire le scandale », estime Alexandre Ouizille.