Alors que le Sénat s’apprête à voter la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic, le maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle a jeté un pavé dans la mare. L’élu propose de faire « des tests salivaires, capillaires et d’urine à l’Assemblée et au Sénat, auprès des ministres, des élus et des personnels politiques. De façon anonyme, pour ne cibler aucune personne » […] afin de « voir si le problème touche aussi les cercles de décisions, alors que ceux-ci sont censés lutter contre le trafic », a-t-il déclaré dans le Dauphiné Libéré.
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur le narcotrafic l’année dernière, Éric Piolle avait déjà esquissé cette proposition.
Interrogé sur le rôle de la police municipale dans le repérage de la consommation, l’élu invitait à distinguer « entre la consommation qui se fait dans la rue et celle qui a lieu dans l’espace privé ». « Le repérage est évidemment compliqué, puisque l’on estime qu’un Français sur trois consomme du cannabis. Et on l’a vu, votre enceinte n’est pas exempte », avait-il fait remarquer. La Haute assemblée venait alors d’être éclaboussée par l’affaire Joël Guerriau, un sénateur accusé d’avoir drogué sa collègue députée Sandrine Josso dans le but d’abuser d’elle.
« Il convient donc de décider qui l’on souhaite cibler en matière de consommation. Si l’enjeu est d’exemplarité, on ciblera les élus ou certaines professions libérales, par exemple. Toute la question est de définir l’objet de la politique publique mise en œuvre », avait-il poursuivi.
Éric Piolle disait également s’inquiéter, en tant qu’élu, de la situation en matière de santé publique « quand nous passons le matin devant des collèges et des lycées et que nous voyons des jeunes fumer » et « également quand nous voyons des notables de la ville fréquenter des lieux de deal ».