Trafic de drogue : « Ce que nous avons fait contre le terrorisme, il va falloir le faire contre le narcotrafic », estime Bruno Retailleau

Le ministre de l’Intérieur appelle à une mobilisation nationale contre le trafic de drogue en France. Devant les sénateurs, ce mercredi 16 octobre, Bruno Retailleau a estimé que l’Etat devait se doter « d’un nouvel éventail de mesures législatives » pour renforcer ses moyens de lutte.
Romain David

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le Premier ministre, Michel Barnier, avait évoqué la lutte contre le trafic de drogue dans son discours de politique générale, désormais, son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, appelle à en faire « une cause nationale ». Interpellé lors de la séance de questions d’actualité au gouvernement du Sénat sur une attaque conduite en représailles à une opération antidrogue à Cavaillon, début octobre, le locataire de la place Beauvau a estimé que le combat contre le narcotrafic devait être mené « avec la même détermination » que celui contre le terrorisme.

« La grande cause de la lutte contre le terrorisme, nous ne l’avons pas gagnée. C’est un combat qui est toujours à recommencer. Mais nous avons porté des coups décisifs. Nous nous sommes totalement réorganisés. Eh bien, ce que nous avons fait contre le terrorisme, il va falloir que nous le fassions contre le narcotrafic », a soutenu Bruno Retailleau devant les parlementaires. « Avec bien entendu la même détermination dans l’action, la même durée, c’est-à-dire la même concentration dans la durée, mais aussi avec un nouvel éventail de mesures législatives. »

Le ministre a notamment évoqué la commission d’enquête parlementaire menée au Sénat en début d’année – à l’initiative des élus LR dont il était encore le chef de file -, sur l’impact du narcotrafic en France et les mesures à prendre pour y remédier. Dans leurs conclusions, les sénateurs proposent notamment la création d’un statut de repenti, pour favoriser les dénonciations et le démantèlement des réseaux.

« S’en prendre à un commissariat, c’est s’en prendre à la République »

Dans la nuit du 8 au 9 octobre à Cavaillon, quatre véhicules de police ont été incendiés devant le commissariat. Cet évènement fait suite aux dernières opérations « place nette » dans la région, qui ont permis d’interpeller 25 personnes, de saisir six kilos de cocaïne et quinze kilos de cannabis, ainsi que 20 000 euros en liquide et une dizaine d’armes. Ce mercredi, dans l’hémicycle du Palais du Luxembourg, le sénateur LR du Vaucluse, Jean-Baptiste Blanc, a déploré une baisse des effectifs de sécurité dans la région, notamment le départ d’un escadron de gendarmerie mobile, redéployé dans le cadre des Jeux olympiques de Paris.

« S’en prendre à un commissariat, c’est s’en prendre à l’État, c’est s’en prendre à la République », a dénoncé Bruno Retailleau, indiquant avoir diligenté des renforts depuis Marseille pour rétablir l’ordre. « Nous avons mené avec le ministère de la Justice une autre opération judiciaire qui nous a permis de riposter, de porter à nouveau un coup et d’avoir de nouvelles interpellations. Voilà où nous en sommes », a-t-il précisé. « Il y a à Cavaillon, au commissariat, 66 gardiens de la paix. Cinq sont venus il y a quelques semaines renforcer les effectifs et vont nous permettre de créer une nouvelle brigade anticriminalité de jour », a assuré Bruno Retailleau.

Partager cet article

Dans la même thématique

Budget 2025 : le Conseil constitutionnel ne censure aucune disposition clé, mais écarte dix articles pour des raisons de forme
2min

Parlementaire

Narcotrafic : le Conseil constitutionnel censure certaines dispositions relatives au renseignement, comme le « dossier coffre »

Saisi par les députés insoumis, écologistes et socialistes, le Conseil constitutionnel a remis sa décision sur la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic. Il a censuré jeudi une poignée d'articles de la loi visant « à sortir la France du piège du narcotrafic », mais a validé, à une réserve près, le régime carcéral d'isolement prévu pour les narcotrafiquants les plus dangereux.

Le

Trafic de drogue : « Ce que nous avons fait contre le terrorisme, il va falloir le faire contre le narcotrafic », estime Bruno Retailleau
4min

Parlementaire

Fin de vie : « Si j’étais parlementaire, je ne voterais pas cette loi », déclare Jean Leonetti, auteur du premier texte sur le sujet en 2005

Auditionné par la commission des affaires sociales, l’ancien député Les Républicains, Jean Leonetti s’est dit opposé à la proposition de loi relative au droit à l’aide à mourir, adoptée le 27 mai dernier à l’Assemblée nationale. Il redoute le manque de « garde-fous » et la difficulté de définir le « pronostic vital engagé à court terme ».

Le