Paris: Gerard Larcher elu President du Senat
Discours de Gerard Larcher reelu President du Senat le 2 octobre 2023 au Senat a Paris. Paris, FRANCE - 02/10/2023 Speech of Gerard Larcher, reelected Senate President at the Senate on October 2, 2023 in Paris. Paris, FRANCE - 02/10/2023//04HARSIN_GERARDLARCHERPRESIDENTSENAT025/Credit:ISA HARSIN/SIPA/2310021847

Ukraine : Emmanuel Macron convoque un débat et un vote au Parlement sur le soutien à Kiev

Aucune date n’a encore été fixée pour ce débat qui se tiendra à la fois à l’Assemblée nationale et au Sénat. Il sera également suivi d’un vote des deux chambres. Cette annonce intervient après des déclarations polémiques du président Emmanuel Macron sur l’hypothèse d’un envoi de soldats en Ukraine, ce dont se sont abstenus jusqu’à présent tous les pays qui soutiennent Kiev face à Moscou.
Romain David

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le soutien de la France à l’Ukraine fera l’objet d’un débat au Parlement. Cette annonce de l’Elysée fait suite à une déclaration d’Emmanuel Macron, ayant évoqué lundi soir la possibilité d’une intervention au sol, ce qui n’a pas manqué de faire réagir la classe politique et une partie de la communauté internationale. « Rien ne doit être exclu », a indiqué Emmanuel Macron au sortir d’une conférence internationale de soutien à l’Ukraine, qui s’est tenue à Paris lundi 26 février. « Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol », a toutefois précisé le chef de l’Etat.

« Le président de la République a demandé au gouvernement de faire devant le Parlement une déclaration relative à l’accord bilatéral de sécurité conclu avec l’Ukraine le 16 février 2024 et à la situation en Ukraine, suivie d’un débat et d’un vote », indique le communiqué de l’Elysée envoyé aux rédactions ce mardi, en début d’après-midi. Aucune date n’a été précisée.

La présidence rappelle que l’accord de soutien à Kiev, signé presque deux ans jours pour jour après l’invasion de l’Ukraine par Moscou, s’inscrit dans le temps long et vise à « faire échec à la guerre d’agression de la Russie ». « Il s’agit d’une démarche collective, puisqu’outre les pays du G7, 25 autres pays ont également décidé de conclure avec l’Ukraine un accord similaire », précise encore l’Elysée.

Un exercice de clarification

Le dernier débat convoqué par le président de la République, en application de l’article 50-1 de la Constitution, remonte au 21 novembre 2023. Il concernait aussi une question de politique internationale, en l’occurrence la stratégie de la France en Afrique. Il faisait suite à une promesse faite aux chefs des principaux partis politiques à la fin de l’été, alors que la présence militaire de la France dans plusieurs pays d’Afrique centrale est de plus en plus contestée. Ce débat n’avait toutefois pas été suivi d’un vote.

Le dernier débat ayant donné lieu à un vote – ce qui, dans le cadre de l’article 50-1 de la Constitution, n’engage pas le gouvernement – remonte à juin 2021. Assemblée nationale et Sénat étaient alors invités à se prononcer sur les engagements pris par le gouvernement en matière de programmation militaire.

« Il y a un changement d’attitude annoncé par le président de la République, cela ne peut pas se faire dans le dos du Parlement », avait réagi Gérard Larcher, le président du Sénat, sur le plateau de Public Sénat en milieu de journée. « Je rappelle que l’on ne peut pas faire de déclaration de guerre sans la soumettre au Parlement ! C’est une décision dont il devrait nous entretenir, avant même de l’annoncer. Là, le Parlement est incontournable, c’est dans la Constitution », a encore voulu rappeler le troisième personnage de l’Etat.

En parallèle, Berlin et Madrid ont déjà indiqué leur désaccord avec l’hypothèse d’un envoi de troupes, alors que l’Union européenne se cantonne depuis deux ans à un soutien financier et matériel, doublé de treize paquets successifs de sanctions économiques à l’égard de Moscou. De son côté, le Kremlin a fait savoir qu’il n’était « absolument pas dans l’intérêt » des pays qui soutiennent l’Ukraine d’envoyer des soldats sur le terrain.

Partager cet article

Dans la même thématique

Des échanges parfois vifs, des questions à plusieurs milliards d’euros, 87 heures d’auditions : la saga de la commission d’enquête sur les aides aux entreprises
12min

Parlementaire

Des échanges parfois vifs, des questions à plusieurs milliards d’euros, 87 heures d’auditions : la saga de la commission d’enquête sur les aides aux entreprises

Série – Les enquêtes du Sénat : Durant six mois, une commission d’enquête au Sénat a enchaîné les auditions d’une trentaine de patrons de grandes entreprises, mais également de responsables politiques, de hauts fonctionnaires ou encore d’économistes sur le sujet des aides publiques versées aux entreprises.

Le

Senat- Questions au gouvernement
8min

Parlementaire

Texte narcotrafic, loi Duplomb sur l’agriculture, PPL Gremillet sur le nucléaire : comment le gouvernement s’appuie sur le Sénat pour légiférer

Faute de majorité claire et sûre à l’Assemblée, le gouvernement ne dépose quasiment plus de projets de loi. Il mise plutôt sur les propositions de loi, d’origine parlementaire. Et dans ce contexte, le Sénat tire son épingle du jeu. L’exécutif peut compter sur la majorité sénatoriale, dont il est proche.

Le

L’hémicycle de l’Assemblée nationale
8min

Parlementaire

« On se demande ‘à quoi sert-on ?’ » : retour sur une année parlementaire inédite, qui a démoralisé les élus

Avec l’arrivée à Matignon de François Bayrou, les parlementaires ont vu cette année l’exercice de leurs fonctions profondément modifié. Très peu de projets de loi, issus du gouvernement, et pléthore de propositions de lois, rédigées par un député ou un sénateur, dont l’impact n’est pas évalué a priori. Une situation inédite dans l’histoire de la Ve République, qui a démotivé et démobilisé les élus, et interroge sur le rôle du Parlement dans la période.

Le