Les temps forts du 100e Congrès des maires sur Public Sénat

Les temps forts du 100e Congrès des maires sur Public Sénat

Du 20 au 23 novembre, l’Association des maires de France se réunit pour son 100e Congrès au Parc des expositions de Paris. Débats, reportages, émissions spéciales : l’évènement est à suivre sur Public Sénat.
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Jeudi 23 novembre

18h10. Emmanuel Macron « a un peu assommé le congrès par la longueur de son intervention »

Emmanuel Macron « a un peu assommé le congrès par la longueur de son intervention »
02:11

L’ancien ministre du Travail de François Hollande, François Rebsamen, constate qu’il n’y a « aucune annonce particulière » lors du discours d’Emmanuel Macron devant les maires de France. « Il a renvoyé tout cela à des discussions ultérieures » regrette-t-il. Pour autant, François Rebsamen se dit « prêt » à travailler à la refonte de la fiscalité locale, comme l’a proposé le président de la République.

« Il n’a répondu à aucune des questions que nous nous posons vraiment » regrette encore François Rebsamen. «Il a énoncé un certain nombre de vérités que nous partageons tous depuis très longtemps » estime-t-il. Plus caustique, François Rebsamen juge qu’Emmanuel Macron « a un peu assommé le congrès par la longueur de son intervention. »

« Moi je lui fais crédit pour la discussion » à venir, assure François Rebsamen. La prochaine Conférence nationale des territoires aura lieu le 14 décembre prochain.

18h. « J’ai du mal à vibrer quand j’écoute monsieur Macron »  affirme Gilles Platret, maire (LR) de Chalon-sur-Saône.

« J’ai du mal à vibrer quand j’écoute monsieur Macron » Gilles Platret, maire (LR) de Chalon-sur-Saône.
02:07

Visiblement, le discours d’Emmanuel Macron lors de cette journée de clôture du 100ème congrès de l’AMF n’a pas convaincu, sur le fond comme sur la forme, l’ensemble des élus locaux. « J’attendais un président un peu plus à l’écoute, un peu moins agressif, je l’ai trouvé très rentre dedans. C’est inhabituel pour un congrès. Ça répondait peut-être à une certaine exaspération qu’on a cru déceler chez lui lorsqu’il a écouté ce qui est sans doute la résolution la plus dure de l’histoire de ce congrès. Jamais on a été aussi loin dans la condamnation de l’action de l’Etat dans un congrès des maires. Le Président a encaissé le coup et il s’est montré assez agressif » note Gilles Platret, maire Les Républicains de Chalon-sur-Saône.

L’élu local a également jugé Emmanuel Macron peu à l’écoute des doléances des maires : « Beaucoup de questions posées mais très peu de réponses apportées. Les gros sujets ont été renvoyés à des commissions, à des conférences.Tout ça est en latence. On demande toujours de la concertation, il y a une exigence de la part des élus de la reconnaissance du fait municipal.»

Quant au « compagnonnage républicain » avancé par Emmanuel Macron et unissant les élus locaux à l’Etat central, là aussi, ça ne semble pas convaincre le maire de Chalon-sur-Saône: « C’est surement un biais personnel, mais j’ai du mal à vibrer quand j’écoute monsieur Macron. Les discours, c’est bien, mais je pense que plus aucun Français ne se laisse prendre à aucun discours et il attend des réalisations. »

16h30 Emmanuel Macron débute son discours

"Je peux tout à fait être Shéhérazade" ironise Emmanuel Macron
00:39

Voir notre article sur le discours d'Emmanuel Macron

16h18. François Baroin : « Cette double règle d’or ne passe pas du tout »

François Baroin : « Cette double règle d’or ne passe pas du tout »
01:00

« Vous avez une capacité d’écoute incontestable et indiscutable » déclare François Baroin à Emmanuel Macron. « Mais nous vous le redisons cette double règle d’or ne passe pas du tout » tance-t-il. François Baroin rappelle au président que les maires ne peuvent « emprunter de l’argent, nous, pour financer des déficits. On n’a pas le droit d’être en déficit, si on est en déficit on passe sous la coupe du préfet » développe-t-il.

« Pourquoi nous imposer encore, en plus, un cadre général qui n’aura d’autres effets que de tuer l’investissement au long cours » interroge le président de l’AMF. « Vous allez nous en demander de nous couper un tout petit peu la tête, un petit peu plus les jambes mais de continuer à aller aussi vite que par le passé. Or on aura une vision un peu abîmé et certainement une qualité de vélocité qui sera beaucoup moins proche d’Usain Bolt. » Une métaphore sportive qui a fait son effet.   

16h10. « 7000 communes n'auront plus que 5 contribuables » tacle Baroin

Taxe d'habitation: "7000 communes n'auront plus que 5 contribuables" tacle Baroin
02:56

François Baroin a mis en garde le chef de l’État sur la suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des Français. « Il faut « conserver le lien entre l’habitant et l’usager du service public. » Le président de l’AMF réclame l’ouverture « d’un grand débat sur la fiscalité locale. » Et invite le chef de l’État à imaginer « ensemble cet impôt local. »

16H : Baroin: « Passer de 10 à 13 milliards » d'économies, « ça a altéré le caractère convivial » de la conférence des territoires

Pour Baroin "Passer de 10 à 13 milliards" d'économies, "ça a altéré le caractère conviviale" de la conférence des territoires
01:31

Le président de l’AMF, François Baroin indique à Emmanuel Macron qu’il a « eu l’excellente idée » de réunir les élus locaux en juillet dernier lors de la conférence nationale des territoires. Cependant, « vous l’avez doublé d’une très mauvaise idée : celle de passer de votre engagement de campagne de 10 milliards (d’efforts demandés aux collectivités) à 13 milliards. Je ne vous le cache pas ça a quelque peu altéré le caractère convivial, sympathique et amical, qui est toujours la nature profonde que nous avons depuis un certain nombre de mois quand nous discutons ensemble d’un certain nombre de sujets » a-t-il développé.

François Baroin en a profité pour rappeler la citation de Levinas prononcée par Emmanuel Macron lors de l’ouverture de la conférence des territoires : « la confiance c’est l’autre ». « Alors je vous le dis, dans le cas présent, la confiance c’est nous et on a encore un peu de travail à faire ». Une pique qui lui a valu les applaudissements de l’assistance.

15h30 : Des sifflets et huées à l'arrivée d'Emmanuel Macron

Le président de la République est arrivé à la tribune du Congrès des maires où les élus lui ont réservé un accueil mitigé : des applaudissements mais aussi de nombreux sifflets et huées sont venus accompagner son entrée.

Emmanuel Macron prononcera dans l'après-midi un discours très attendu. Les maires sont inquiets depuis les annonces de cet été: baisse des contrats aidés, 13 milliards d'économies demandées aux collectivités, réforme de la taxe d'habitation...

L'arrivée d'Emmanuel Macron au Congrès des maires
00:54

10h45 : Quand Gérald Darmanin donne son adresse mail personnelle

Quand Gérald Darmanin donne son adresse mail personnelle
01:32

Invité du congrès des maires, le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, participe à un débat sur le pacte financier entre l’État et les collectivités locales. Mais le ministre est pressé par le temps car il doit se rendre au Sénat  pour présenter le projet de loi de finances. « Ce que je vous propose, c’est de vous laisser mes coordonnées. S’il y a des questions, des questions très directes, vous me faites un petit message. C’est mon portable personnel. Je fais ça avec mes habitants aussi et je n’ai pas changé de portable depuis 10 ans. Vous comprendrez donc qu’un petit SMS permet de vous rappeler ou de vous renvoyer directement la réponse que vous souhaitez parce que je ne voudrais pas être impoli vis-à-vis des maires de France»

L’animateur l’informe alors que le débat est retransmis sur Public Sénat. « Ça ne me dérange pas » répond Gérald Darmanin. Il donnera finalement son adresse mail personnelle.

 

18h05 « On est en train de faire la danse du ventre devant les médecins » s’indigne Nathalie Nieson

18h05 « On est en train de faire la danse du ventre devant les médecins » s’indigne Nathalie Nieson
02:53

Lors de la table ronde sur les déserts médicaux avec Agnès Buzyn, la maire de Bourg-de-Péage a interpellé la ministre de la Santé. « Cela fait des années qu’on tire la sonnette d’alarme » indique Nathalie Nieson. 

 « On ne va pas demander aux médecins d’aller là où la République ne va plus » explique-t-elle. Son constat est net : « nous n’avons plus de médecins » sur certains territoires. S’adressant à la ministre de la Santé, elle souligne les disparités entre les territoires. Une « disparité qui ne se gomme pas » insiste la maire de  Bourg-de-Péage devant Agnès Buzyn qui la contredit d’un mouvement de tête. La ministre de la Santé maintient la position qu’elle tenait devant les sénateurs lors de l’examen du budget de la sécu : il n’y a pas de zone surdotée en médecins, selon elle.

Sous les applaudissements de la salle, Nathalie Nieson affirme qu’il « y a des maisons médicales qui sont vides. Il y a des communes qui se font la concurrence entre elles » pour accueillir des médecins. » La maire de Bourg-de-Péage l’affirme : « On est en train de faire la danse du ventre devant les médecins pour qu’ils viennent exercer dans nos territoires » s’indigne-t-elle.

18h : François Baroin réélu à la présidence de l'AMF

François Baroin a été élu mercredi pour un nouveau mandat de trois ans à la présidence de l'Association des maires de France (AMF). Seul candidat à sa succession, l'ancien ministre et maire de Troyes (LR) l'a emporté avec 80% des voix. Il est à la tête de l'AMF depuis 2014. Outre son président, l'association renouvelle ses instances tous les trois ans. Une liste unique rassemblant l'ensemble des sensibilités politiques et des catégories de communes avait été constituée pour désigner le bureau de l'AMF (36 membres). Le Comité directeur de l'association, d'une centaine de membres a également été élu.

17h30 :« Emmanuel Macron connaît à fond la France » assure Jacques Mézard

« Emmanuel Macron connait à fond la France » assure Jacques Mézard
02:20

Invité de Public Sénat depuis le congrès des maires, le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, a défendu Emmanuel Macron . « Le général de Gaulle, non plus, n’a jamais été élu local »

En effet, depuis son élection, les relations entre le Président et les élus locaux ne sont pas au beau fixe. Ses détracteurs pointent régulièrement l’absence de mandat local dans le CV d’Emmanuel Macron. Mais pour Jacques Mézard, cet argument n’est pas recevable car comme il le rappelle : « Le général de Gaulle, non plus, n’a jamais été élu local ». « On ne peut pas mettre dans la Constitution que pour devenir président de la République, il faut obligatoirement avoir été un élu local ».

24H avant la venue d’Emmanuel Macron au congrès des maires, le ministre démine les critiques éventuelles qui pourraient se faire entendre jeudi. « Pour avoir accompagné Emmanuel Macron quand il était candidat à la présidence de la République, pour l’avoir emmené dans des territoires ruraux, pour lui avoir apporté la signature de nombreux maires, je peux vous dire qu’il connaît à fond la France, le territoire ». Voilà qui est dit.

Et Jacques Mézard de poursuivre ses comparaisons, en prenant cette fois-ci comme exemple Jacques Chirac. « Vous savez, le Président Chirac s’était installé en Corrèze mais il était quand même très parisien aussi. Il a même été maire de Paris »

 

13h20: Jacqueline Gourault comprend «l’inquiétude » des maires mais pas leur « colère »

Jacqueline Gourault comprend « l’inquiétude » des maires mais pas leur « colère »
03:45

Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l'Intérieur, en charge des collectivités,était l’invitée de Public Sénat. « Je comprends leur inquiétude (des maires), leur colère ça me semble un peu excessif » a jugé l’ancienne sénatrice MoDem.  

En effet, pour Jacqueline Gourault, l’actuel gouvernement, à la différence du précédent,  « maintient à un niveau très élevé », les dotations à destination des collectivités. «  Les moindres petites communes et les moindres petits projets pourront avoir accès aux subventions » a-t-elle résumé.

Pour autant, cet été, le gouvernement a bien demandé 13 milliards d'euros d'économies aux collectivités en échange de davantage de « libertés ». « C’est une demande aux collectivités territoriales de ralentir leurs dépenses de fonctionnement. Donc, il n’y a pas de ponction » a justifié la ministre ajoutant que « l’idée globale » était « que tout le monde devait faire des efforts : l’État, la Sécurité Sociale, et les collectivités locales ».

Alors que le président du Sénat, Gérard Larcher, demande le report d’un an de la réforme de la taxe d’habitation, Jacqueline Gourault ne s’est pas prononcée mais indique que le gouvernement veut « arriver rapidement à une réforme de la fiscalité locale »

 

Mercredi 22 novembre

13h Rythmes scolaires : « Une nouvelle étape plus constructive » pour Blanquer

Jean-Michel Blanquer à propos des rythmes scolaires : il faut « sortir du débat quatre jours ou quatre et demi »
01:03

Interrogé sur les rythmes scolaires, Jean-Michel Blanquer estime qu’on doit « sortir du débat quatre jours ou quatre et demi » pour entrer dans une « nouvelle étape », « beaucoup plus constructive ». Le ministre de l’Education nationale précise « qu’il n’y a « pas de supériorité intrinsèque de l’une des formules », d’où cette décision en juin dernier « d’offrir la liberté et la responsabilité » aux communes de choisir. Une décision qui a reçu « plus de 80% d’approbation » se réjouit-il.

Le ministre a également évoqué la mise en place prochaine d’un « plan mercredi » pour chaque commune, qui devrait leur  permettre de « définir le contenu des temps scolaires et périscolaires ainsi que leur cohérence ».

12h : « La compétence engueulade des maires »

Jean-Louis Millet, maire de Saint-Claude évoque « la compétence engueulade des maires »
00:51

Jean-Louis Millet, le maire de Saint-Claude dans le Jura, recueille les applaudissements de l’assistance, grâce à cette intervention. «Je suis quand même heureux, j’ai un élément de satisfaction.  Il n'y a une seule compétence qu'on ne dispute pas aux maires, c'est la compétence engueulade par leurs administrés ».

11h30 Gérard Collomb : « Entre la ruralité et la métropole, vous avez une espèce de no man’s land »

Gérard Collomb : « Entre la ruralité et la métropole, vous avez une espèce de no man’s land »
03:19

Lors d’une table ronde sur l’intercommunalité et les communes, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb a exposé sa vision du développement à venir des collectivités.

« On ne peut plus porter un même modèle sur tout le territoire. Il faut partir des réalités socio-économiques qui sont diverses pour pouvoir créer son propre modèle  et les modèles sont très différents » a considéré l’ancien maire de Lyon.

« Entre la ruralité et la métropole, vous avez une espèce de no man’s land avec un faible degré d’organisation » a déploré Gérard Collomb , évoquant des problèmes de mobilité entre le centre de la métropole et sa périphérie. 

En ce qui concerne les territoires ruraux, « personne dans cette France n’est condamné » a martelé le ministre. « À condition de partir de ses propres bases, de regarder qu’elles sont ses forces (…) Si on veut dupliquer des modèles qui sont ailleurs, à mon avis, on arrivera à rien »

10h30 :  « Je ne me satisfais pas d’une France qui se sent oubliée » affirme Gérard Larcher 

Fiscalité locale : "les efforts demandés à chacun doivent être équilibrés" affirme Larcher
02:56

Gérard Larcher hausse le ton. Invité à s’exprimer lors du 100ème congrès des maires, le président du Sénat a critiqué certaines décisions du gouvernement concernant les collectivités locales. « L’organisation de notre République est désormais décentralisée » rappelle-t-il. « Elle repose sur deux principes auxquels nous sommes tous attachés et qu’il est sans doute bon de rappeler : la libre administration des collectivités territoriales et son corolaire, leur autonomie financière. Pourtant, quand je me déplace dans ces territoires et ses communes, c’est bien la réalité et l’avenir de cette organisation décentralisée qui sont aujourd’hui l’objet des interrogations et des préoccupations des élus. »

« Les collectivités ont réalisé d’importants efforts financiers au cours des dernières années. Efforts imposés parfois  à marche forcée par un Etat qui, lui, ne réduisait pas lui-même, ou alors que fort modérément, ses dépenses » poursuit-il. « Entre 2013 et 2016, la réduction du déficit public a été portée aux deux tiers par nos collectivités locales alors qu’elles ne représentent que moins de 20% de la dépense. Je veux être clair : nul ne conteste la nécessité de réduire la dépense publique, et certainement pas au Sénat, c’est une exigence qui s’impose à tous. Mais les efforts demandés à chacun doivent être équilibrés. »

Autre sujet majeur, celui qui concerne la réforme de la taxe d’habitation, « nous avons proposé au gouvernement de la reporter d’une année » a-t-il rappelé. « Le dégrèvement, c’est une aussi une manière pour l’État de reprendre la main et donc de limiter davantage l’autonomie financière des communes » a critiqué Gérard Larcher, soulignant que le maintien de la taxe pour 20% des ménages pouvait poser des problèmes constitutionnels. « Je veux mettre le gouvernement en garde contre des dispositions préparées à la hâte » avance-t-il. « Le gouvernement doit prendre le temps. J’ai donc proposé au président de travailler à une réforme complète du système d’ici septembre 2018. Il nous faut construire une fiscalité moderne, plus juste. »

« Le Sénat sera naturellement attentif à l’enjeu que représente l’équilibre des territoires » a continué Gérard Larcher. « La France n’est pas faite que de métropoles (…) Je ne me satisfais pas d’une France qui se sent à côté, oubliée, abandonnée. Examinez le résultat du premier tour de l’élection présidentielle et vous aurez la cartographie de l’état psychologique d’une partie de notre territoire ».

Taxe d'habitation : "Le gouvernement doit prendre le temps" affirme Larcher
02:26

Mardi 21 novembre 

14h45 : Edouard Philippe tente de rassurer les maires

Deux jours avant la venue attendue d’Emmanuel Macron devant le congrès de l’AMF, le premier ministre Edouard Philippe a cherché, au cours d’un long discours, a faire la pédagogie de l’action de son gouvernement sur les collectivités.

Il a rappelé qu’il n’y avait pas de baisse des dotations et a expliqué, en détail, le mécanisme des contrats qui seront signés avec 320 ou 600 collectivités, selon les critères, pour limiter autour de 1,2% la hausse des dépenses de fonctionnement. De quoi économiser 13 milliards d’euros en 5 ans. Mais si les dépenses ne sont pas tenues, il n’a pas écarté l’idée d’un retour de la baisse des dotations en 2020.

Il a accueilli favorablement l’idée de Gérard Larcher, lancée ce matin, de lancer une réflexion sur la fiscalité locale, sans annoncer pour autant un report de la suppression de la taxe d’habitation. « J’ai entendu le président du Sénat l’indiquer. Nous devons donc préparer, réfléchir collectivement en ne nous pressant pas, et j’assume le fait de ne pas nous presser. Nous devons collectivement imaginer ce que peut être une fiscalité locale moderne, en prenant le temps de consulter les assemblées, les associations d’élus, le comité des fiances locales » a affirmé Edouard Philippe (voir la première vidéo). Il laissera « au Président » le soin de parler de la taxe d’habitation « plus longuement ».

Globalement, Edouard Philippe n’a pas fait d’annonces, si ce n’est au sujet du transfert de la compétence eau et assainissement des communes aux intercommunalité au 1er janvier 2020. Il a promis de la « souplesse dans la mise en œuvre » du transfert. La compétence pourra rester au niveau de la commune si les maires le demandent. C’était une de leur demande. L’annonce lui a valu les applaudissements de la salle.

En revanche, quelques sifflets se sont faits entendre quand le premier ministre s’est opposé à l’idée d’imposer aux médecins l’implantation pour lutter contre les déserts médicaux. Mais dans l’ensemble, les maires ont écouté poliment Edouard Philippe, qui a surtout été dérangé par une ampoule qui a bruyamment éclaté vers la fin de son discours (vidéo ci-dessous). Pour le reste, il donne là encore rendez-vous jeudi avec des annonces d’Emmanuel Macron sur les normes, notamment.

Quand une ampoule claque bruyamment pendant le discours d’Edouard Philippe au congrès des maires de France
00:35

12h30 : « Je suis au sein d’un ministère de la Transition écologique et solidaire, parfois j’ai envie d’associer ’et solitaire’ » affirme Nicolas Hulot

« Je suis au sein d’un ministère de la Transition écologique et solidaire, parfois j’ai envie d’associer ’et solitaire’ » affirme Nicolas Hulot
00:20

Invité du Congrès des maires, Nicolas Hulot perd-il patience dans l’action de son gouvernement ? A plusieurs reprises, il s’est montré critique envers l’action de l’État. « L’État doit être garant de sa parole. Et l’État doit être aussi prudent des paroles qui l’engagent » a-t-il ainsi rappelé en introduction. Il a ensuite rappelé l’importance de la confiance entre les maires et l’État.

« J’ai bien senti que cette relation de confiance qui est indispensable pour moi, pour conduire mes politiques, a été un peu ébranlée et il faut que je la rétablisse » souligne-t-il en évoquant « l’honneur » d’être invité au Congrès. « Je suis au sein d’un ministère de la Transition écologique et solidaire, parfois j’ai envie d’associer ’et solitaire’. Quand je suis parmi vous, je me sens un peu moins solitaire » a-t-il affirmé.

« Il n’y a que l’ambition qui marche » a poursuivi le ministre. « Si on fait les choses à grande échelle, on en trouvera les bénéfices. Si on y va timidement, d’autres pays, d’autres territoires n’ont pas les mêmes états d’âme mais ce message ne s’adresse pas forcément à vous, il s’adresse aussi à l’État. »

11h20 : « On a besoin de confiance et d’une vision à long » explique le maire LR de Châteauroux 

« On a besoin de confiance et d’une vision à long » explique le maire LR de Châteauroux (Indre)
01:16

« On a transféré un certain nombre de compétences aux collectivités sans les moyens qui vont avec » constate Gil Avérous, maire Châteauroux (Indre).

« On demande en même temps – pour prendre une expression chère au président de la République – aux collectivités de se serrer la ceinture fortement » constate Gil Avérous. Le maire de Châteauroux rappelle que lors du précédent quinquennat « on a eu des baisses de dotations » fortes. « Je passe de 15 millions de dotations globales de fonctionnement à 10 millions d’euros » et en même temps « il faut que je rende plus de service à la place de l’État. »  

Emmanuel Macron est attendu au 100e Congrès des maires de France jeudi. Pour Gil Avérous, « le président de la République doit nous apporter de la confiance, de la visibilité. » Le maire de Châteauroux réclame « une stabilité fiscale, financière mais également une stabilité institutionnelle » et ce sur la durée. Gil Avérous rappelle que « toutes les règles de fusions de communes » issues de loi NOTRe sur la réforme de territoriale de 2015, ont fait perdre « beaucoup d’énergies » aux collectivités locales.

11h30 : Sans négociations, l’AMF pourrait boycotter la conférence sur les territoires, affirme André Laignel

Sans négociations, l’AMF pourrait boycotter la conférence sur les territoires, affirme André Laignel
00:55

Ce sera donc à Charleville-Mézières. Ce mardi matin, Gérard Larcher a révélé la ville où se tiendra la prochaine conférence nationale des territoires, le 14 décembre prochain. Un évènement que pourrait boycotter l’AMF, à en croire son premier vice-président André Laignel.

« Il est évident que s’il n’y avait pas un mouvement ample, significatif, je ne vois pas comment l’Association des maires de France pourrait participer à la conférence nationale des territoires. Notre souhait, c’est d’y être. Notre souhait, c’est de négocier, encore faut-il qu’il y ait suffisamment de choses à négocier. Si on nous dit, ‘’c’est 13 milliards, circulez, il n’y a rien à voir’’, où est la négociation ? Si on nous dit, ‘’la réforme fiscale, c’est pour dans 3 ans peut-être’’, où est la négociation ? Si on nous dit ‘’vous devez continuer à baisser vos capacités d’investissements’’, où est la négociation ? » a critiqué le maire d'Issoudun sur le plateau de Public Sénat.

« Ce sont des points centraux. Nous ne sommes pas des mendiants, nous voulons négocier. Si on nous refuse cela, alors nous n’aurons aucune raison de faire semblant. »

11h00 : Frédéric Cuvillier : « Il y a des situations incompréhensibles pour les maires »

AMF: Frédéric Cuvillier attend "de la clarté"
01:40

L’ancien ministre des Transports,  et maire PS de Boulogne-sur-Mer, Frédéric Cuvillier attend du 100e congrès de l’AMF, « de la clarté ». « Il y a des situations incompréhensibles pour les maires qui sont confrontés au quotidien à la gestion. On nous annonce 13 milliards de baisses des dotations. (…) Les investissements sur nos territoires, ils sont générateurs d’emplois. Ils sont accompagnés de clauses d’insertions. Ils permettent la vitalité de nos territoires. Et puis dans le même temps, on nous supprime des moyens : les emplois aidés qui sont un drame social » a-t-il évoqué

10h30 : « Nous sommes très inquiets car on ne peut pas imaginer la transformation du pays sans les communes » affirme François Baroin

AMF : « Nous voulons plus de libertés, plus de responsabilités » affirme Baroin
04:35

1907-2017. L’Association des maires de France fête ses 110 ans et son 100e congrès (les deux guerres ayant interrompu les réunions). L’occasion pour son président François Baroin d’un rappel historique en guise de petite pique à l’exécutif. « La première fois où les maires ont décidé de se rassembler et d’organiser un congrès, en 1907, c’était pour protester contre l’État qui avait pris la décision de supprimer un impôt : l’octroi prélevé par les villes pour financer les services publics » explique à l’ouverture du congrès. « C’est vous dire si cette problématique des relations conflictuelles entre l’État central et les communes est vieux comme le congrès des maires ».

Gel des contrats aidés, baisse des APL, suppression de la taxe d’habitation pour 80% des ménages… Les inquiétudes ne manquent pas pour les maires. « Nous sommes à la fois très attentifs et très à l’écoute de l’État dans ses propositions puisque c’est un partenaire incontournable des politiques publiques que nous portons localement » explique le maire de Troyes. « Mais nous sommes très inquiets car le jour de  l’ouverture de la Conférence nationale des territoires (le 17 juillet dernier au Sénat, NDLR), nous sommes passés de 10 milliards d’euros d’engagements présidentiels à 13 milliards d’euros de demandes d’efforts supplémentaires et nous ne pouvons plus. Cela fait 7 ans que ça dure. »

« Il y a donc beaucoup d’impatience républicaine à accueillir le nouveau président de la République » a-t-il poursuivi. « Nous sommes très inquiets car on ne peut pas imaginer la transformation du pays sans les communes et encore moins contre les communes. On ne peut pas imaginer l’avenir du pays qui se résumerait uniquement à une grande capitale. Il faut que ce soit équilibré partout en France. »

Le président de la République, qui s’exprimera jeudi est donc prévenu. « Nous lui avons redit notre demande d’une loi de finances qui établirait les liens entre l’État et les collectivités locales, comme cela existe pour la sécurité sociale. Au fond, nous voulons plus de libertés, plus de responsabilités, plus de décentralisation. Nous avons confiance en nous, en la capacité de nos équipes à transformer chacun de nos territoires à la condition que l’on nous en donne les moyens. »

10h : Lancement du Congrès

C’est une année marquante pour l’Association des maires et des présidents d’intercommunalités de France (AMF). Le congrès 2017, au Parc des Expositions de Paris, marque le centenaire de ce rassemblement. Près de 15.000 maires se réuniront à ce rendez-vous de la Porte de Versailles, qui sera marqué par plusieurs débats et le renouvellement des instances de l’AMF.

Ce congrès de l’AMF est surtout le premier à se tenir sous la présidence d’Emmanuel Macron. Le Chef de l’État, comme plusieurs de ses ministres, feront le déplacement à ce rassemblement et tiendront un discours devant les élus locaux. Ils seront retransmis sur Public Sénat au cours de quatre journées exceptionnelles.

Le rendez-vous est d’autant plus attendu qu’il se tient après plusieurs mois de vives tensions entre les collectivités territoriales et l’exécutif. Le congrès des Régions de France en septembre, suivi par celui de l’Assemblée des départements de France en octobre s’étaient conclus dans un climat tendu, voire de révolte des élus locaux, face à différentes annonces du gouvernement.

Dans ce contexte particulier, Public Sénat consacre une très large partie de son antenne à ce 100e congrès de l’AMF.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lundi 20 novembre 2017

16h30 : Retrouvez les temps forts de la « Journée Outre-mer » du Congrès dans Sénat 360, suivi d’un débat et d’un reportage sur les îles de Saint-Martin (deux mois après le passage de l’ouragan Irma) et de la Guadeloupe.

18h00 : « Maire, le plus beau métier du monde ? » Le nouveau magazine citoyen de Public Sénat est allé à la rencontre des maires, nouveaux ou chevronnés, ces élus au proche des préoccupations de la population.

23h00 : « Un siècle au service des maires », c’est le thème de « L’info dans le rétro ». L’historien Fabrice d’Almeida reçoit François Baroin, le président de l’AMF.

Mardi 21 novembre 2017

10h30-10h50 : Discours d’ouverture de François Baroin, président de l’AMF

10h50-11h20 : Débat en plateau sur les grands enjeux de ce 100e congrès de l’AMF

11h20-12h35 : Diffusion de la plénière « Changements climatiques et catastrophes naturelles : comment réduire la vulnérabilité des territoires ? », avec la participation de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire

12h35-13h00 : Débat en plateau sur le thème « le maire et les enjeux climatiques »

17h30-18h30 : Diffusion du débat d’orientation générale du congrès

Mercredi 22 novembre 2017

10h30-12h30 : Diffusion du discours de Gérard Larcher, président du Sénat, suivi du débat en plénière « Communes et intercommunalités, moteurs d’une nouvelle dynamique », avec Gérard Larcher, Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur, et Jacqueline Gourault

12h30-13h00 : Débat avec les élus locaux sur les rythmes scolaires et diffusion du discours de Jean-Michel Blanquer, suivie d’une interview de Gérard Larcher et Jacqueline Gourault sur notre plateau

16h30-17h30 : Sénat 360 en direct depuis le Sénat

17h30-18h30 : Débat sur la ruralité, l’innovation et les déserts médicaux. Diffusion des temps forts de la plénière, avec Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des Territoires, et Agnès Buzyn, ministre de la Santé

18h00-19h00 : « On Va plus Loin » sur le plateau de l’AMF

Jeudi 23 novembre 2017

9h30-11h00 : Diffusion de la plénière « Quel projet de pacte financier avec l’État », avec Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics

13h00-13h30 : Diffusion du discours de Gérald Darmanin

13h30-14h00 : Débat en plateau avec les élus locaux sur le pacte financier entre l’État et les communes

16h00-17h30 : Séance solennelle de clôture, avec les interventions d’André Laignel (premier vice-président délégué de l’AMF), Anne Hidalgo (maire de Paris), François Baroin (président de l’AMF) et Emmanuel Macron (président de la République)

17h30-17h55 : Débat et analyse en plateau après le discours d’Emmanuel Macron. Bilan du Congrès.

18h00-18h45 : « L’Épreuve de Vérité » an direct du 100e Congrès de l’AMF avec François Baroin

 

 

 

 

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