« Guillaume Peltier doit être content parce qu’on parle beaucoup de lui », soupire Brice Hortefeux sur le plateau de Public Sénat, ce lundi. Ce week-end, en effet, le numéro 2 des Républicains a créé la polémique en proposant de créer une Cour spécialisée « sans appel possible » pour enfermer les individus radicalisés. Guillaume Peltier a également dit porter « les mêmes convictions » que le maire d’extrême-droite de Béziers, Robert Ménard.
Des déclarations qui ont fait bondir une partie de sa famille politique. Le chef des LR, Christian Jacob, s’est empressé de dénoncer « des prises de position personnelles qui nuisent à tous ». Le député européen, Brice Hortefeux, pointe lui aussi un faux pas : « Je pense que c’est bien que l’on nourrisse des débats mais je pense qu’il y a un temps pour tout donc je pense que c’est une erreur d’avoir joué une partition en solo alors que nous sommes engagés dans un combat collectif ».
Sur le fond de la proposition de Guillaume Peltier, l’ancien ministre de l’Intérieur se dit « plutôt hostile à des juridictions spécifiques […] la possibilité d’appel n’est pas une faiblesse, mais une protection », juge-t-il. Si le débat et la réflexion sont encouragés, Brice Hortefeux estime qu’il ne faut pas que « cela ne parte pas dans tous les sens ».
« La vocation d’une famille politique n’est pas de soustraire mais d’additionner les compétences »
Les propos de Guillaume Peltier ont aussi été perçus comme un nouveau coup de braquet à droite, alors que son parti cherche une place entre LREM et le RN en vue des présidentielles. Cette polémique s’ajoute à d’autres chez Les Républicains qui ne cessent d’afficher leurs divisions (lire ici) « Il faut éviter de tomber dans le piège, l’ambition de LREM et RN est de réduire notre pays à un face-à-face », prévient à ce titre l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy.
Malgré cette polémique, Brice Hortefeux n’estime pas que la place de Guillaume Peltier doit être remise en question au sein du parti. « La vocation d’une famille politique n’est pas de soustraire mais d’additionner les compétences et les personnalités et ne pas les opposer », assure le député européen.