Alors que le traditionnel défilé syndical du 1er mai aura lieu dimanche prochain, Philippe Martinez veut en faire une « occasion exceptionnelle. » Le secrétaire général de la CGT entend en effet profiter du défilé de dimanche, « une semaine après l’élection », pour rappeler « les exigences sociales » à Emmanuel Macron. « Il y a besoin de manifestations de masse pour rappeler qu’il faut que les discours de campagne se transforment en actes », a martelé Philippe Martinez. La CGT veut mettre la pression sur le Président de la République tout juste reconduit : « Les Français n’ont pas, pour une part importante, adhéré au projet du Président de la République. Qu’on ne nous refasse pas le coup de 2017, il faut faire preuve d’humilité. Je ne sais pas combien de fois Emmanuel Macron nous a fait le coup de la méthode renouvelée. C’est une rengaine que l’on connaît. »
Automaticité de l’augmentation des minima de branche
Pour ce faire, Philippe Martinez mise sur cette « fête internationale de la lutte des travailleurs et des travailleuses », où Solidaires, FSU et l’Unsa seront présents, « ce qui n’est pas habituel » se félicite le secrétaire général de la CGT, tout comme la plupart des sections de Force ouvrière (FO). « Il y aura aussi des associations et des ONG environnementales », précise Philippe Martinez. En revanche, il semble plus mesuré sur la participation des partis politiques, surtout en période de « troisième tour » de l’élection présidentielle, c’est-à-dire en pleine campagne législative : « Ce n’est pas le défilé des partis politiques. Ils seront présents à l’arrière du cortège, comme tous les ans. » La question de la politisation des Premiers mai, qui tombent tous les 5 ans en pleine échéance présidentielle, reste nuancée, puisque de l’aveu de Philippe Martinez lui-même, le but est « que la pâte ne retombe pas. »
« Il y a déjà des mouvements sociaux, la mobilisation est déjà là, il faut l’amplifier, la généraliser et le 1er mai est une bonne occasion de tout de suite dire qu’il faut des actes », explique le secrétaire général de la CGT. En termes d’acte, « la question des salaires est incontournable », pour Philippe Martinez, et notamment « l’automaticité » de l’augmentation des minima de branches par rapport au SMIC : « Avec cette augmentation du SMIC au 1er mai, toutes les conventions collectives de la branche restauration vont par exemple faire passer les minima de branche en dessous du SMIC. Il faut une loi qui fasse que tous les minima de branche suivent automatiquement, sinon certains vont attendre des mois que les négociations finissent pour voir les minima de branche évoluer. »