Édouard Philippe a assuré mercredi sur BFMTV qu'il n'y avait eu "aucune défaillance de l’État" dans la gestion de la manifestation du 1er Mai à Paris, marquée par des violences, et évoqué de possibles dissolutions de groupes.
"Je peux vous dire qu'en aucune façon il n'y a eu défaillance de l’État", a déclaré le Premier ministre depuis Bourges où il est en déplacement, dans le cadre d'une "délocalisation" de Matignon de trois jours dans le Cher.
"Ce n'est pas parce que le président de la République part en voyage officiel en Australie et en Nouvelle-Calédonie (...) qu'il n'y a pas de pilote dans l'avion. Nous sommes là, nous gérons les choses, le préfet de police prend des décisions, le ministre d’État, ministre de l'Intérieur (Gérard Collomb) est à son poste, le Premier ministre également", a assuré le chef du gouvernement.
"Je vois beaucoup plus de spécialistes de la polémique que de spécialistes du maintien de l'ordre", a attaqué M. Philippe, alors que la gestion de cette manifestation est critiquée à droite comme à gauche.
L’État avait mobilisé "21 forces mobiles. L'année dernière pour le 1er mai 2017, c'est 16 unités qui avaient été mobilisées pour encadrer la manifestation". Soit "25% d'unités en plus" cette année, a-t-il argumenté.
"A 15h55 les premiers évènements ont commencé. A 16h00 le préfet de police (...) a donné l'ordre d'intervenir. (...) Une charge commandée à 16h00 qui aurait été réalisée immédiatement aurait immanquablement pris en étau des gens qui n'avaient rien à faire dans ce conflit, entre les casseurs et les forces de l'ordre", a-t-il développé.
Des militants des "black blocs" manifestent en marge du défilé du 1er mai 2018 à Paris
AFP
Et "aujourd'hui (...) nous aurions une polémique sur pourquoi l’État est intervenu dans ces conditions, pourquoi y a-t-il des blessés à déplorer, peut-être des évènements tragiques à déplorer", a-t-il fait valoir.
M. Philippe a par ailleurs indiqué qu'il "n'excluait pas" de demander la dissolution d'"associations" pour éviter de nouvelles violences. "Je ne m'interdis en rien de proposer au président de la République de le faire", a-t-il dit.
Interrogé sur la manifestation prévue samedi à l'appel du député Insoumis François Ruffin, M. Philippe a répondu: "bien entendu le préfet de police aura à sa disposition le nombre d'unités qu'il demande".
Mais "j'en appelle à la responsabilité de chacun", de "tous ceux qui détiennent une responsabilité par leur mandat, par leur fonction, (qui) doivent toujours faire attention à ce qu'ils disent".
"Je constate qu'à l'extrême droite, à l'extrême gauche, on trouve souvent des gens qui attisent, attisent la peur, la colère, parfois la provoquent", a également déclaré le Premier ministre.
Invité de notre matinale, Marc Ferracci s’est prononcé contre la taxe Zucman, non pas en tant que telle, mais en tant que mauvais signal pour les investisseurs. Le ministre de l’Energie et de l’Industrie s’est dit favorable à un « ralentissement de la machine en matière de dépenses sociales » pour réduire le déficit.
Les ministres de Bercy, Eric Lombard et Amélie de Montchalin, mettent sur la table leur volonté d’engager la « baisse du nombre de fonctionnaires ». « On ne confirme pas », tempère cependant l’entourage de Laurent Marcangeli, ministre de la Fonction publique. Au Sénat, le sujet fait débat. « C’est évident qu’il faut le faire », soutient le sénateur LR Claude Nougein, quand l’écologiste Thomas Dossus dénonce « la logique de l’austérité qui commence à s’installer ».
Après le meurtre d’une surveillante, tuée à coups de couteaux par un collégien mardi matin en Haute-Marne, François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, plaide pour la mise en œuvre d’une expérimentation sur les portiques de sécurité.
Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le Premier ministre, François Bayrou a dénoncé le terme « d’otages » pour qualifier les membres d’équipage du voilier humanitaire Madleen, parmi lesquels l’eurodéputée Rima Hassan, arraisonné en début de semaine par Israël. Une réponse qui a provoqué la colère du groupe communiste qui a quitté l'hémicycle.