20 ans après sa mort, une exposition sur Georges Marchais, emblématique patron du PCF

20 ans après sa mort, une exposition sur Georges Marchais, emblématique patron du PCF

"Taisez-vous Elkabbach!" Que reste-t-il aujourd'hui du charismatique patron communiste des années 70 et 80, Georges Marchais? Une exposition...
Public Sénat

Par Lucile MALANDAIN

Temps de lecture :

3 min

Publié le

"Taisez-vous Elkabbach!" Que reste-t-il aujourd'hui du charismatique patron communiste des années 70 et 80, Georges Marchais? Une exposition retrace sa vie personnelle et son parcours militant, ponctuée de certaines de ses célèbres sorties à l'occasion des 20 ans de sa mort.

Celui qui fut secrétaire général du PCF entre 1972 et 1994 est représenté dans les locaux du parti sous toutes les formes: photos personnelles et officielles, notamment avec des dignitaires étrangers, affiches de campagnes, dessins de presse et apparitions télévisées.

L'ex-dirigeant communiste Georges Marchais (G), au côté du secrétaire général du parti communiste espagnol Santiago Carrillo, à Madrid le 2 mars 1977
L'ex-dirigeant communiste Georges Marchais (G), au côté du secrétaire général du parti communiste espagnol Santiago Carrillo, à Madrid le 2 mars 1977
EUROPA PRESS/AFP/Archives

Né en 1920 près de Falaise (Calvados), il apparaît en vareuse à noeud et brodequins, avec sa classe à la communale de la Hoguette, puis serrant la main de Nelson Mandela, de Johnny Hallyday ou enlaçant Fidel Castro, prononçant un discours devant des milliers de militants, ou à bord d'une voiture suivant le Tour de France: la vie de Georges Marchais suit l'histoire du XXe siècle.

Avec un père anarchiste qui disparaît quand il n'a que 10 ans, victime d'un accident du travail, et une mère catholique pratiquante, le jeune Georges Marchais n'est pas prédestiné au communisme.

Il n'y vient d'ailleurs qu'à 27 ans, après un engagement à la CGT, raconte Gérard Streiff, dans "Marchais" (Arcanes 17).

Georges Marchais (C), Marcel Rigout (G), Anicet Le Pors (2e G), Jack Ralite (2e D) et Charles Fiterman, au 24e Congrès du Parti communiste à Saint-Ouen, le 7 février 1982
Georges Marchais (C), Marcel Rigout (G), Anicet Le Pors (2e G), Jack Ralite (2e D) et Charles Fiterman, au 24e Congrès du Parti communiste à Saint-Ouen, le 7 février 1982
AFP/Archives

"Ce choix relativement tardif le sert, en définitive, il échappe aux débats internes qui ont pu traverser parfois des militants plus anciens", explique le journaliste-écrivain.

Dans les années 70, le responsable politique critique ouvertement le stalinisme et fait régulièrement grincer Moscou des dents.

En 1973, tout juste élu député du Val-de-Marne, il écrit dans son premier livre, "Le Défi démocratique", que "dans la France socialiste, la propriété privée aura sa place, c'est évident qu'il s'agisse de l'appartement, de la voiture, de la résidence secondaire et de tout ce qui est nécessaire et agréable à la vie". Il parle dans cet ouvrage également du "temps de vivre" et du "temps d'aimer".

- du mordant à la télévision -

Après la période du programme commun, qui mène François Mitterrand au pouvoir en 1981, puis le départ des communistes du gouvernement Fabius en 1984, les résultats électoraux marquent sévèrement le pas et ne remonteront plus.

Georges Marchais confie finalement les rênes du parti à Robert Hue en 1994, après avoir porté une réforme des statuts et entériné l'abandon du centralisme démocratique.

Aujourd'hui, le mordant de Georges Marchais pendant les émissions et débats télévisés trouve un certain écho dans le climat politique actuel.

"Ne croyez-vous pas que Georges Marchais soit responsable du mauvais temps qui sévit?", répondait-il à Jean-Pierre Elkabbach qui l'interroge en 1980. "Vous n'êtes pas payé à la question!", répliquait-il à Alain Duhamel qui interrompait son raisonnement. Sans oublier le célèbre "je n'ai pas fait l'ENA, moi, je suis plein de bon sens", que l'ancien ouvrier ne manquait pas d'opposer à ses adversaires politiques lors des débats télévisés.

Exposition "Marchais, l'expo", jusqu'au 15 janvier. Espace Oscar Niemeyer, place du Colonel Fabien.

Dans la même thématique

Photo illustration police nationale en service
5min

Politique

Les Jeux olympiques ont entraîné un « surcoût » d’un milliard d’euros pour la police et la gendarmerie

Le rapport du sénateur LR Bruno Belin, en vue de l’examen de la mission sécurité du budget 2025, pointe l’impact financier des JO de Paris 2024 et de la crise en Nouvelle-Calédonie sur les finances de la gendarmerie et de la police. Conséquence : la police a renoncé à remplacer plus de 2.000 voitures et la gendarmerie n’a pas payé ses loyers à de nombreuses communes. Les budgets de la police et de la gendarmerie sont en revanche en hausse en 2025.

Le

Paris: Seance questions au gouvernement Assemblee nationale
6min

Politique

Lutte contre le narcotrafic : quelles sont les annonces du gouvernement ?

C’était attendu. A Marseille, le ministre de l’Intérieur et le garde des Sceaux ont annoncé reprendre la proposition de loi du Sénat visant à lutter contre le narcotrafic. Inscrit en procédure d’urgence, le texte démarrera son examen en janvier à la Haute assemblée. Il prévoit la création d’un parquet national, de nouvelles incriminations, de nouvelles techniques d’enquête ou encore la refonte du statut du repenti.

Le

20 ans après sa mort, une exposition sur Georges Marchais, emblématique patron du PCF
6min

Politique

« Si tout le monde en France était animé par l’esprit de l’Assemblée Consultative provisoire, il serait plus facile de gouverner la France », lance Michel Barnier 

Ce 7 novembre, le Sénat s’est réuni, en présence du Premier ministre, pour commémorer les 80 ans de l’installation de l’Assemblée Commémorative provisoire du 9 novembre 1944. Sans pouvoir législatif ni majorité, les travaux de l’Assemblée ont permis de poser les bases de la reconstruction de la France après la libération. Un exemple dont le Premier ministre voudrait s’inspirer.

Le

20 ans après sa mort, une exposition sur Georges Marchais, emblématique patron du PCF
3min

Politique

« On ne laisse pas filer un budget sur la base de choses totalement fausses », réagit Claude Raynal après l’audition de Bruno Le Maire

Pour le président (PS) de la commission des finances, en faisant preuve de solidarité avec l’exécutif, l’ancien ministre de l’Économie et des Finances endosse sa responsabilité sur la dégradation des finances publiques. Le sénateur considère également qu’il est « extrêmement grave » d’avoir repoussé les décisions dures, « pour des raisons de nature purement politicienne », dues aux élections européennes.

Le