20 ans de la délégation aux droits des femmes : « une institution devenue indispensable »
Cette institution du Sénat réalise depuis 1999 des rapports et des propositions en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes. Le défenseur des Droits, Jacques Toubon, et l’ancienne ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol, saluent les apports de la délégation.

20 ans de la délégation aux droits des femmes : « une institution devenue indispensable »

Cette institution du Sénat réalise depuis 1999 des rapports et des propositions en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes. Le défenseur des Droits, Jacques Toubon, et l’ancienne ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol, saluent les apports de la délégation.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

1999, année marquante pour les droits des femmes sur le plan institutionnel ? Au tournant du millénaire, une loi a ajouté à la Constitution le paragraphe suivant : « la loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives ». Elle a préfiguré la loi du 6 juin 2000, imposant aux partis de présenter un nombre égal d’hommes et de femmes sur les listes aux élections. En 1999, une autre loi – celle du 12 juillet – a institué dans chaque assemblée une délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes.

20 ont passé, la sénatrice (PS), Laurence Rossignol, vice-présidente de la délégation, a insisté sur son rôle d’alerte et ses apports, année après année. « Le bilan est plus qu’encourageant. C’est devenu une institution, pas assez reconnue encore dans le Sénat, mais indispensable. »

20 ans de la délégation aux droits des femmes : « une institution devenue indispensable » (Rossignol))
00:54

Images : Sandra Cerqueira et Fabien Recker

Pour le Défenseur des droits, Jacques Toubon, ce type d’anniversaire n’a, certes, pas un « aspect formel » mais « contribue » à la « prise de conscience » sur ces sujets. « Ils aident à faire en sorte qu’on avance par rapport aux situations acquises », a-t-il souligné.

« Il y a des droits essentiels pour les femmes qui sont en train d’être remis en cause », s’inquiète Jacques Toubon

Après 20 ans de progrès sur le front des droits des femmes, les deux témoins ont insisté sur l’importance de préserver les acquis. « Ce qui est extrêmement important, c’est de faire en sorte de veiller à ce que jamais on ne recule », a mis en garde Jacques Toubon, qui a dépeint un contexte inquiétant. « Il y a des droits essentiels pour les femmes qui sont en train d’être remis en cause : on voit monter les actions anti-avortement par exemple, on voit que beaucoup de femmes étrangères ont des difficultés pour accéder à l’interruption volontaire de grossesse, on voit qu’il y a eu des tas de polémiques autour de la contraception

« Des droits essentiels pour les femmes sont en train d’être remis en cause », s’inquiète Toubon
01:23

Images : Sandra Cerqueira et Fabien Recker

L’ancienne ministre Laurence Rossignol a estimé, elle aussi, que les choses avaient progressé dans le bon sens depuis 1999 : la cause des femmes est désormais plus « visible », et « partagée avec l’essentiel de la société ».  Selon elle, « il est de plus en plus difficile de se dire indifférent ou cynique à l’égard de la condition des femmes ». Mais des signaux d’alerte se multiplient aussi, de son avis. « En même temps qu’elle progresse, la résistance aussi s’organise. il y a des gens qui se disent ouvertement antiféministes, masculinistes (…) il faut maintenant que les femmes, et tous collectivement ,on affronte ces tendances pernicieuses et toxiques. »

Cette délégation, composée au Sénat de 36 membres, est notamment chargée de suivre les conséquences des projets de loi du gouvernement en matière de droits des femmes et d’égalité entre les hommes et les femmes, et plus largement d’émettre des avis ou des propositions sur n’importe quel texte en discussion. Elle était réunie ce 10 octobre au Sénat pour marquer son 20e anniversaire et dresser le bilan sur son bilan de deux décennies d’activités.

Partager cet article

Dans la même thématique

20 ans de la délégation aux droits des femmes : « une institution devenue indispensable »
9min

Politique

Budget : l’unité entre le PS et Les Ecologistes mise à mal par les discussions avec Sébastien Lecornu ?

Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…

Le

SIPA_01212671_000009
7min

Politique

Supprimer les avantages des anciens Premiers ministres : la mesure déjà adoptée au Sénat contre l’avis du gouvernement

Pour illustrer « la rupture » promise lors de son entrée en fonction, Sébastien Lecornu a indiqué vouloir supprimer les derniers avantages « à vie » qui sont encore accordés aux anciens membres du gouvernement. Un amendement en ce sens avait été adopté en janvier dernier lors de l’examen du budget 2025. Il allait plus loin et visait aussi les avantages des anciens présidents de la République. François Bayrou n’y était pas favorable et la mesure n’avait pas survécu à la navette parlementaire.

Le

Paris : Preparations for the handover ceremony of the new Prime minister
3min

Politique

Quels sont les avantages dont bénéficient les anciens Premiers ministres et ministres ?

Sébastien Lecornu a annoncé sa volonté de mettre un terme aux derniers privilèges accordés à vie aux anciens Premiers ministres, dans le cadre d’un effort global de réduction de la dépense publique. Une mesure qui concernerait actuellement 17 anciens locataires de Matignon, alors que ces avantages restent relativement limités.

Le