Politique
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences publiques, Sylvain Waserman, président d’Ademe a défendu le budget et l’existence de son agence, faisant écho aux critiques faites par plusieurs politiques de droite.
Le
Par Thibauld MALTERRE
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Un camion meurtrier, un prêtre égorgé, un policier et sa compagne assassinés: la France a encore été frappée en 2016 par des attentats jihadistes, alors que les autorités assurent avoir déjoué 17 tentatives entre janvier et décembre.
"La menace n'a jamais été aussi élevée", n'ont cessé de marteler tout au long de l'année Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, dans un pays toujours soumis à un état d'urgence controversé, instauré après les attentats du 13 novembre 2015, les plus meurtriers de son histoire.
Mais s'il a permis de multiplier arrestations, perquisitions et assignations à résidence, il n'a pas empêché les jihadistes de frapper des cibles particulièrement symboliques - même si l'Euro de football qui faisait l'objet de toutes les craintes, a été épargné.
Le 13 juin, un commandant de police et sa compagne sont assassinés chez eux, à Magnanville (Yvelines), en banlieue parisienne.
Le soir du 14 juillet, un Tunisien de 31 ans fonce à bord d'un camion sur la foule rassemblée sur la promenade des Anglais pour assister au feu d'artifice: 86 personnes meurent écrasées et plus de 400 sont blessées.
Et le 26 juillet, deux jihadistes âgés de 19 ans égorgent un prêtre de 85 ans, Jacques Hamel, et blessent grièvement un paroissien de 86 ans, en pleine messe à Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen.
Trois attaques revendiquées par le groupe Etat islamique (EI). S'y ajoutent de multiples tentatives ou projets d'attentats plus ou moins avancés ("commando de femmes" à l'origine d'une attaque avortée à la voiture piégée non loin de la cathédrale Notre-Dame à Paris le 4 septembre, "commando de Strasbourg" soupçonné d'avoir voulu commettre un attentat le 1er décembre en région parisienne...), ainsi que les attentats de Bruxelles, le 22 mars, dont les auteurs ont participé, de manière plus ou moins directe, aux tueries du 13-Novembre.
Au total, au 10 décembre, "420 individus en lien avec des réseaux terroristes ont été interpellés sur notre sol" depuis le début de l'année, selon Bernard Cazeneuve.
- 'Guerre civile' -
Entre commémorations, attentats et projets d'attaque, le climat politique aura été envenimé tout au long de l'année par la menace terroriste, qui pèse sur l'élection présidentielle à venir et attise les tensions au sein de la société.
Empreint d'unité nationale au lendemain du 13 novembre, le débat sur la lutte antiterroriste s'est envenimé. Après le carnage de Nice, des voix se sont élevées à droite pour demander des mesures d'exception, comme le placement en rétention des personnes fichées "S" pour islamisme radical, alors que le gouvernement estime que l'arsenal "est complet", après les mesures prises en 2015.
Il a aussi largement ignoré les recommandations d'une commission parlementaire, appelant notamment à unifier les multiples organismes chargées du renseignement et de l'intervention en France.
Le président François Hollande a néanmoins annoncé la création d'une Garde nationale, chargée de concourir "le cas échéant par la force des armes" à la sécurité de la population, formée de volontaires servant dans la réserve des armées et de la police.
Mais un autre sujet s'est imposé dans le débat public: la place de l'islam, deuxième religion du pays (environ 4 millions de fidèles). Les crispations sont plus exacerbées que jamais, comme la controverse autour du port du burkini l'a montré cet été.
Entre colère "légitime" selon François Hollande après les attentats et dérapages racistes, certains, comme le patron de la Direction générale du renseignement intérieur (DGSI), Patrick Calvar, vont jusqu'à craindre une "guerre civile", qui serait "une confrontation entre l'ultradroite et le monde musulman".
Sur le plan international, les attentats ont atteint l'image de la France auprès des touristes étrangers, avec une baisse de 8,1% de la fréquentation de janvier à octobre, particulièrement sensible pour les arrivées de Chine (-23%) et du Japon (-39%).
Et la fin de l'année 2016 est marquée par une nouvelle inquiétude, celle de la perspective d'un retour massif de jihadistes français - quelques 700 d'entre eux se trouveraient sur le théâtre syro-irakien - qualifiée en novembre par Manuels Valls de "premier sujet de préoccupation pour les cinq, dix prochaines années", alors que l'Etat islamique est en proie à une double offensive contre ses bastions.
L'intégrale du 25 mars 2025