Le chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a affirmé dimanche que "la marée fera des petits", tirant un bilan "fécond" de la mobilisation de samedi à l'appel d'une soixantaine d'organisations et fustigeant une "désinformation" du "parti médiatique".
"Le bilan de la marée populaire du 26 mai est fécond", écrit M. Mélenchon sur son blog, où il évoque notamment des cortèges "dans près de 200 villes" qui ont "dans de nombreux cas surpris par leur nombre".
Pour le député des Bouches-du-Rhône, "le goût de ce type de rassemblement politico-social s’est découvert, il ne se perdra pas de sitôt". "Dès les prochains jours, de nouvelles initiatives se préparent. On attend en particulier la suite de l’appel à journée de grève interprofessionnelle unitaire lancé par FO. Un nouveau paysage est de toute façon en cours de construction", ajoute-t-il.
Pour M. Mélenchon, "il n’existe pas d’autre parcours jouable que la construction patiente de cette nouvelle majorité populaire par la formation d’une nouvelle conscience collective" en vue d'un "front populaire", qui est, selon lui, "une autre manière de parler de l'unité du peuple".
L'ancien candidat à la présidentielle fustige par ailleurs "la désinformation" du "parti médiatique" sur l'ampleur de la mobilisation samedi, dont la comparaison "sans vergogne (du) chiffre des seuls manifestants parisiens à ceux de la marche nationale du 5 mai" ou les "chiffres pris pour argent comptant de l’agence macroniste de comptage", en référence au cabinet Occurrence qui travaille pour un collectif de médias, dont l'AFP.
"Macron peut croire ce que dit la télé et ceux qui le servent. Mais la vie et sa vérité sont déjà ailleurs. Là où régnait la sidération il y a peine un an au point qu’il fit passer la réforme du code du travail, règne désormais la rage et le dégoût. Et une claire conscience de ce qui est en cause: non tel ou tel mauvais coup, mais un système. Le dégagisme est la vraie marée populaire de ce moment", écrit en conclusion le chef de file Insoumis.
La "marée populaire" promise pour samedi avait "un petit coefficient de marée", a jugé pour sa part le Premier ministre Edouard Philippe dans une longue interview au JDD, épinglant ceux qui "essayent" de "rejouer dans la rue ce qu’ils ont perdu dans les urnes".
La députée LFI Clémentine Autain a salué sur BFMTV "une mobilisation qui passe un cap formidable", évoquant un rassemblement au "caractère inédit", "des colères qui ont convergé", "des passerelles jetées entre le mouvement social, les forces politiques, le mouvement associatif, le soutien d'intellectuels et d'artistes".
"Nous avons posé des jalons sur lesquels nous allons bâtir les contestations" de la politique du gouvernement, selon Mme Autain, "en colère sur la façon dont les médias présentent les choses".
L'élue a par ailleurs qualifié de "scandale" et de "déni démocratique" des propos samedi du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, selon lequel "si on veut garder demain le droit de manifester, qui est une liberté fondamentale, il faut que les personnes qui veulent exprimer leur opinion puissent s’opposer aux casseurs et ne pas, par leur passivité, être complices de ce qui se passe".