Ce 23 janvier, le Sénat a adopté le projet de loi de finances pour 2025. « Une satisfaction » pour son rapporteur général, le sénateur Les Républicains Jean-François Husson. Le travail n’est toutefois pas terminé : le texte doit encore aboutir à un accord entre sénateurs et députés en commission mixte paritaire.
40 ans de politique de la ville : retour en vidéos
Par Public Sénat
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Les états généraux de la politique de la ville se tiennent, ce lundi, à Grigny, à l’aune des 40 ans de la politique de la ville. 40 ans de prise de conscience, de plans d’urgence, d’aide, de destruction et de rénovation. Pour quel résultat ?
Ce reportage diffusé en 2005 sur France 2, conservé par l’INA, résume bien la succession de plans. Et posait déjà la question, pour un constat pas vraiment positif. A l’époque, ce sont les 30 ans de la politique de la ville, « plutôt désastreuse » dit le commentaire.
Le reportage évoque la succession des politiques publiques : 1973, la circulaire « ni tour, ni bar » donne un coup d’arrêt aux grands ensembles. En 1981, deux mois après l’élection de François Mitterrand, des émeutes éclatent aux Minguettes, à Vénissieux. Une commission nationale pour le développement des quartiers est créée ainsi que les zones d’éducation prioritaire dans les quartiers sensibles. 1988, Michel Rocard crée le Conseil national des villes. En 1990, Michel Delebarre devient ministre de la Ville, avec le rang de ministre d’Etat. Un symbole de l’importance donnée au sujet. A la télévision, il défend « la solidarité financière entre villes dites riches et villes en difficulté. Vous allez voir, ça va marcher dans les faits, dès cette année » assure-t-il. 1991 est adoptée la LOV : loi d’orientation de la ville. François Mitterrand, grandiloquent : « Que peut espérer un être jeune qui naît dans un quartier sans âme, qui vit dans un immeuble laid ». Il se donne cinq ans pour réussir. A l’Assemblée, le RPR Alain Juppé et le centriste Pierre Méhaignerie sont déçus par la loi LOV :
Fin 1992, François Mitterrand envoie même Bernard Tapie au ministère de la Ville. Il propose de développer le sport dans les banlieues. Une expérience de courte durée. En 1992, François Mitterrand promet d’aider encore d’avantage, lors d’une visite en banlieue.
1995. Jacques Chirac sort le concept qui met tout le monde d’accord : la fracture sociale. Dix ans après, ce sera les émeutes de banlieue. Avant cela, Alain Juppé lance en 1996 les zones franches urbaines. L’idée : jouer sur la fiscalité pour attirer les entreprises. 1997, la gauche revient au pouvoir et lance le plan de rénovation et de solidarité. En 2000, Jacques Chirac a changé de thème et parle d’insécurité en banlieues. En 2002, Jean-Louis Borloo devient ministre de la Ville et lance un grand plan de 30 milliards d’euros pour détruire, reconstruire et rénové.
2007, Nicolas Sarkozy arrive au pouvoir. 2008, Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la politique de la Ville, ancien présidente de l’association « Ni putes, ni soumises », défend le « Plan Marshall pour les banlieues » promis par le chef de l’Etat. La ministre veut « mettre le paquet » dans les quartiers difficiles et « ne veut plus de quartier ghetto ».
En 2008, à en croire ce reportage, tous ces efforts pendant 30 ans ne sont pas vains cependant. Il parle de la « relative réussite » de la politique de la Ville, à Vaulx-en-Velin, où la rénovation urbaine a changé la physionomie de la cité.
En 2013, sous François Hollande, le ministre François Lamy réforme cette fois la politique de la ville, avec une géographie prioritaire resserrée, mais toujours une nouvelle série d’opérations de rénovation urbaine. Aujourd’hui, quelle politique de la ville sous Emmanuel Macron ? A l’heure des 40 ans, maires et associations sont inquiets entre les coupes dans le budget de la politique de la ville et le gel des contrats aidés.