40 ans de politique de la ville : retour en vidéos
Depuis 40 ans de politique de la ville, les plans et milliards d’euros se sont succédé. A chaque fois ou presque, on parle de « solidarité » ou de « mettre le paquet ». Loi LOV, « plan Marshall pour les banlieues », retour en vidéos sur ces politiques publiques.

40 ans de politique de la ville : retour en vidéos

Depuis 40 ans de politique de la ville, les plans et milliards d’euros se sont succédé. A chaque fois ou presque, on parle de « solidarité » ou de « mettre le paquet ». Loi LOV, « plan Marshall pour les banlieues », retour en vidéos sur ces politiques publiques.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Les états généraux de la politique de la ville se tiennent, ce lundi, à Grigny, à l’aune des 40 ans de la politique de la ville. 40 ans de prise de conscience, de plans d’urgence, d’aide, de destruction et de rénovation. Pour quel résultat ?

Ce reportage diffusé en 2005 sur France 2, conservé par l’INA, résume bien la succession de plans. Et posait déjà la question, pour un constat pas vraiment positif. A l’époque, ce sont les 30 ans de la politique de la ville, « plutôt désastreuse » dit le commentaire.

Le reportage évoque la succession des politiques publiques : 1973, la circulaire « ni tour, ni bar » donne un coup d’arrêt aux grands ensembles. En 1981, deux mois après l’élection de François Mitterrand, des émeutes éclatent aux Minguettes, à Vénissieux. Une commission nationale pour le développement des quartiers est créée ainsi que les zones d’éducation prioritaire dans les quartiers sensibles. 1988, Michel Rocard crée le Conseil national des villes. En 1990, Michel Delebarre devient ministre de la Ville, avec le rang de ministre d’Etat. Un symbole de l’importance donnée au sujet. A la télévision, il défend « la solidarité financière entre villes dites riches et villes en difficulté. Vous allez voir, ça va marcher dans les faits, dès cette année » assure-t-il. 1991 est adoptée la LOV : loi d’orientation de la ville. François Mitterrand, grandiloquent : « Que peut espérer un être jeune qui naît dans un quartier sans âme, qui vit dans un immeuble laid ». Il se donne cinq ans pour réussir. A l’Assemblée, le RPR Alain Juppé et le centriste Pierre Méhaignerie sont déçus par la loi LOV :

Fin 1992, François Mitterrand envoie même Bernard Tapie au ministère de la Ville. Il propose de développer le sport dans les banlieues. Une expérience de courte durée. En 1992, François Mitterrand promet d’aider encore d’avantage, lors d’une visite en banlieue.

1995. Jacques Chirac sort le concept qui met tout le monde d’accord : la fracture sociale. Dix ans après, ce sera les émeutes de banlieue. Avant cela, Alain Juppé lance en 1996 les zones franches urbaines. L’idée : jouer sur la fiscalité pour attirer les entreprises. 1997, la gauche revient au pouvoir et lance le plan de rénovation et de solidarité. En 2000, Jacques Chirac a changé de thème et parle d’insécurité en banlieues. En 2002, Jean-Louis Borloo devient ministre de la Ville et lance un grand plan de 30 milliards d’euros pour détruire, reconstruire et rénové.

2007, Nicolas Sarkozy arrive au pouvoir. 2008, Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la politique de la Ville, ancien présidente de l’association « Ni putes, ni soumises », défend le « Plan Marshall pour les banlieues » promis par le chef de l’Etat. La ministre veut « mettre le paquet » dans les quartiers difficiles et « ne veut plus de quartier ghetto ».

En 2008, à en croire ce reportage, tous ces efforts pendant 30 ans ne sont pas vains cependant. Il parle de la « relative réussite » de la politique de la Ville, à Vaulx-en-Velin, où la rénovation urbaine a changé la physionomie de la cité.

En 2013, sous François Hollande, le ministre François Lamy réforme cette fois la politique de la ville, avec une géographie prioritaire resserrée, mais toujours une nouvelle série d’opérations de rénovation urbaine. Aujourd’hui, quelle politique de la ville sous Emmanuel Macron ? A l’heure des 40 ans, maires et associations sont inquiets entre les coupes dans le budget de la politique de la ville et le gel des contrats aidés.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

40 ans de politique de la ville : retour en vidéos
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

40 ans de politique de la ville : retour en vidéos
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le