Politique
Issu des travaux d’une commission d’enquête, le Sénat examine, mercredi, une proposition de loi de lutte contre le blanchiment portée par la sénatrice, Nathalie Goulet (centriste) et le sénateur RDSE, Raphaël Daubet.
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Par Camille Gasnier
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Hier, le ministre de l’Economie a déclaré sur le plateau de BFMTV que pour maintenir l’objectif de déficit de 4,6 % du PIB en 2026, « un effort supplémentaire de 40 milliards d’euros » sera nécessaire. Éric Lombard a précisé que cela serait au travers « d’économies », mais également « d’une augmentation des recettes liées à la croissance ». Face au « Grand Jury » RTL-M6-Le Figaro-Public Sénat, Sophie Primas a admis qu’il s’agissait d’ « une équation difficile ». La porte-parole du gouvernement a néanmoins garanti que « le Premier ministre et le président de la République » s’étaient engagés « à ne pas augmenter les impôts ».
Pour Marc Fesneau, ces nouvelles pistes d’économies constituent « une marche très haute », en soutenant néanmoins que « l’affaire budgétaire est une affaire de souveraineté, ce n’est pas une affaire d’embêter les Français, ce n’est pas une affaire de rigueur pour la rigueur, ce n’est pas une affaire comptable ». Une affaire de souveraineté en raison de la dépendance qu’entraîne notre endettement. Selon le président du groupe Modem à l’Assemblée nationale, « si nous ne sommes pas capables de limiter notre dette et notre endettement, nous sommes dans les mains des autres ».
Dans le détail, où trouver 40 milliards d’euros ? Le premier vice-président du Modem préconise de chercher dans « les niches, optimisations et suroptimisations fiscales ». Une proposition que le député du Loir-et-Cher avait déjà formulée en octobre lors des débats budgétaires, visant ainsi le crédit impôt recherche. Selon lui, « il y a des montages financiers qui se sont développés depuis une dizaine d’années qui ne sont rien d’autre qu’une volonté d’échapper à l’impôt, c’est tout à fait légal, mais il y a toujours des génies de ce genre de montages ».
Marc Fesneau reprend également la proposition faite par Michel Barnier, lorsqu’il était Premier ministre, de taxer les plus hauts revenus. Hier, Éric Lombard a annoncé que l’impôt exceptionnel sur les grandes entreprises « ne sera pas reconduit ». En ce qui concerne la taxe, initialement temporaire, sur les hauts revenus, elle pourrait être maintenue ou améliorée. Une idée que Marc Fesneau rejoint : « C’était la demande du groupe Modem depuis plusieurs années […] que l’on demande aux plus aisés, y compris parce qu’ils ont œuvré en termes d’optimisations fiscales, de payer ce qu’ils ont à payer, cela ne me paraît pas indécent ». Cependant, le député du Loir-et-Cher tempère : « La question n’est pas de matraquer, de faire la chasse aux riches ».
Les retraités les plus aisés pourraient également être mis à contribution : « Cela ne me choque pas, je suis sûr que les retraités peuvent comprendre cette part de l’effort sur une durée limitée », le premier vice-président du Modem. Pour le député, « quand on a, dans un foyer fiscal une retraite de 4000-5000-6000 euros, on peut se poser la question de ne pas l’indexer sur l’inflation ».
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