Le Nouveau Front Populaire (NFP) peine à porter une voix commune sur les prochaines échéances parlementaires, malgré la volonté partagée par l’ensemble des groupes de gauche de censurer le futur gouvernement de Michel Barnier. En outre, l’affrontement des derniers jours entre Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin interroge sur la place de LFI au sein de l’alliance.
49.3 : Valérie Rabault n’est « pas d’accord » avec la motion de censure de la droite
Par Océane Blanchard
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Le gouvernement affronte aujourd’hui deux motions de censure de chaque côté de l’échiquier politique : l’une des Républicains, l’autre par les groupes de gauche PS, PCF et LFI. Une réponse au choix de l’exécutif de recourir à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, qui permet de passer outre le vote de l’Assemblée sur un texte.
« C’est la première fois qu'un gouvernement déclenche un 49.3 alors qu'il a la majorité. S'il le fait c'est pour faire taire l'opposition, et c'est très grave » déclare Valérie Rabault, présidente du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. En outre, « il le fait sur un sujet qui concerne tous les Français, les retraites » s’insurge la députée du Tarn et Garonne.
Malgré le tollé provoqué chez les parlementaires et le recours aux motions de censure, l’adoption de ces deux motions reste peu probable : il faudrait rassembler une majorité de 289 voix pour faire chuter le gouvernement. LR compte 104 députés, et la gauche 63 : un total qui ne suffira pas.
« Est-ce qu'on a sollicité des députés LREM ? La réponse est non. Est-ce qu'ils sont appelés à voter notre motion de censure ? La réponse est oui » déclare Valérie Rabault. Après deux démissions de députés LREM hier, la présidente du groupe socialiste note que « ça commence à tanguer, sur la méthode comme sur le fond ». Mais elle affirme par ailleurs qu’elle ne votera pas la motion de censure déposée par Les Républicains. « Elle demande que l'âge légal de départ à la retraite soit allongé. Je ne suis pas d'accord avec ça. »
L’examen du texte des retraites va poursuivre son difficile chemin parlementaire. Bientôt prévu au Sénat, le président Gérard Larcher a demandé au gouvernement de décaler l’examen pour attendre les conclusions de la conférence de financement. « Faire une réforme des retraites sans financement, c'est un non-sens absolu. Gérard Larcher a parfaitement raison » conclut Valérie Rabault.