« 57 milliards d’euros de prêts garantis par l’État » ont été accordés depuis le 25 mars, précise Nicolas Dufourcq
57 milliards d’euros de prêts garantis à 90% par l’État (PGE) ont été accordés à 350 000 entreprises depuis le 25 mars selon Nicolas Dufourcq, le directeur général de BPI France, auditionné en visioconférence mardi 5 mai devant la commission des affaires économiques du Sénat.

« 57 milliards d’euros de prêts garantis par l’État » ont été accordés depuis le 25 mars, précise Nicolas Dufourcq

57 milliards d’euros de prêts garantis à 90% par l’État (PGE) ont été accordés à 350 000 entreprises depuis le 25 mars selon Nicolas Dufourcq, le directeur général de BPI France, auditionné en visioconférence mardi 5 mai devant la commission des affaires économiques du Sénat.
Public Sénat

Par Flora Sauvage

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Jamais, même lors de la crise en 2008, « les réseaux bancaires privés ne se sont autant mobilisés » pour mettre en œuvre une politique de prêts massifs aux entreprises, a salué Nicolas Dufourcq, le directeur général de la Banque publique d’investissement, devant la commission des affaires économiques du Sénat. Les banques françaises ont mis à disposition leurs 170 000 agences pour distribuer ces « produits d’intérêt général, ce qui n’est pas dans leurs missions naturelles ».

Prêts garantis par l’État

Face à la crise du Covid 19, des PGE (prêts garantis par l’État) ont été mis en place afin de permettre aux entreprises quelle que soit leur taille ou leur forme juridique, de demander à leur banque habituelle un prêt garanti par l’État pour soutenir leur trésorerie. Une sorte d’« avance sur recette »  explique Nicolas Dufourcq. Le prêt peut représenter jusqu’à 3 mois du chiffre d’affaires 2019.

100 milliards

« Près de 57 milliards d’euros de PGE ont été accordés à 350 000 entreprises, à 90% des TPE », a rappelé Nicolas Dufourcq. Mais il y a énormément d’entreprises qui n’ont pas encore demandé ce PGE. À terme, le directeur général de BPI France estime que les PGE « iront au-delà de 100 milliards d’euros, peut-être même plus ».

9 milliards pour l’État

Au total, le coût budgétaire pour l’État, dans une hypothèse de 10% de non remboursement, devrait atteindre « environ 9 milliards d’euros ». Mais « dans une crise cataclysmique et éphémère, il n’y a que le budget de l’État qui peut aider à soutenir la trésorerie des entreprises », a estimé le directeur général de BPI France.

Taux de refus faible

Les principaux secteurs concernés par les PGE sont la réparation de véhicules, l’industrie manufacturière, les activités scientifiques et techniques, et l’hébergement et la restauration (4 milliards d’euros). Le taux de refus s’élève entre 3 et 5%, un « chiffre probablement légèrement sous-estimé », pense Nicolas Dufourcq.

PGE

S’agissant des grandes entreprises, la garantie du prêt de l’État est de 70 ou de 80%. Concernant les entreprises de moins de 5000 salariés et dont le chiffre d’affaires est inférieur à 1500 euros, la garantie de l’État couvre 90% du PGE. Selon la présidente de la commission des affaires économiques du Sénat Sophie Primas, « notre capacité à rebondir après cette crise dépendra, entre autres, de cet effort public : c’est maintenant qu’il faut accompagner le financement des transformations auxquelles nos entreprises font face. BPI France doit être à l’avant-poste de la relance ».

Sous-traitants

Évoquant des « trous dans la raquette », la sénatrice communiste de la Loire Cécile Cukierman s’inquiète de la situation des sous-traitants en manque de commandes à l’approche de l’été. Martial Bourquin, sénateur PS du Doubs évoque General Electric à Belfort, qui a envoyé un courrier à tous ses sous-traitants pour leur demander de baisser de 20% leurs tarifs en raison de la crise sanitaire.  Autant de signes qui inquiètent la commission des affaires économiques.

« Prêts rebonds »

Au-delà des PGE, la Banque publique d’investissement propose une plateforme de crédits en ligne en partenariat avec les régions. L’objectif est de faciliter l’accès aux prêts « Rebonds » développés ces dernières semaines par les régions pour aider les entreprises qui présentent des difficultés de trésorerie. Destinés aux TPE et PME jusqu'à 250 salariés et 50 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel, ils permettent d'emprunter, sans aucune garantie ni frais de dossier, de 10 000 à 100 000 euros à taux zéro sur six ans avec un différé de paiement de deux ans.

Régions

Certaines régions ont déjà mis la main à la poche, le Grand Est participe à hauteur de 29 millions d’euros, l’Auvergne Rhône Alpes de 50 millions d’euros et l’Ile de France à hauteur de 35 millions d’euros. Au total, les dotations des régions s’élèvent à 170 millions d’euros.

Plan tourisme

Enfin, BPI France travaille sur des plans spécifiques destinés au tourisme, à l’automobile, ou à l’aéronautique. Un plan « 1000 tickets » sera mis en place pour investir dans 1000 entreprises en mai 2020 et mai 2021 afin de recapitaliser certaines entreprises grâce aux fonds propres de la Banque publique d’investissement. Le renforcement du Fonds avenir automobile est « à l’étude ». Nicolas Dufourcq a également annoncé un prêt pour le secteur de l’évènementiel à hauteur de 100 millions d’euros.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris: French Prime Minister Sebastien Lecornu  delivers his policy speech
8min

Politique

Budget de la Sécu : le PS devra-t-il rejeter le texte, malgré la suspension de la réforme des retraites ?

La suspension de la réforme des retraites passera par un amendement au budget de la Sécu. Mais le texte comporte de nombreuses mesures dénoncées au PS. « On va se battre pied à pied pour sortir toutes les saloperies qui existent », prévient le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. En interne, certains dénoncent aujourd’hui « l’erreur » d’Olivier Faure, qui a exigé le non-recours au 49-3, au risque de donner « un budget invotable ». « Si la copie est trop injuste, nous voterons contre », prévient la porte-parole du PS, Dieynaba Diop.

Le

« 57 milliards d’euros de prêts garantis par l’État » ont été accordés depuis le 25 mars, précise Nicolas Dufourcq
4min

Politique

Suspension de la réforme des retraites : « La censure n’aurait pas été une position totalement stupide », pour les Républicains, avance Muriel Jourda

Le gouvernement Lecornu II est parvenu à se négocier un sursis, en acceptant de suspendre la réforme des retraites jusqu’au 1er janvier 2028, ardemment réclamée par les socialistes. Une ligne rouge des Républicains, qui ont toutefois décidé de ne pas censurer. Un choix que n’aurait pas fait la sénatrice Muriel Jourda.

Le

Paris: no-confidence debate in French parliament
6min

Politique

Inéligibilité : pourquoi le Conseil d’Etat a rejeté le recours de Marine Le Pen ?

C’était attendu, le Conseil d’Etat a refusé de transmettre au Conseil constitutionnel la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) de Marine Le Pen. La triple candidate à l’élection présidentielle avait promis d’utiliser « toutes les voies de recours possibles » pour contester l’exécution provisoire de sa peine de 5 ans d’inéligibilité prononcée en première instance dans l’affaire des emplois fictifs d’assistants parlementaires RN. Mais elle va devoir attendre la décision de son procès en appel pour savoir si elle pourra se présenter devant les électeurs. Explications.

Le

Vote results displayed after no-confidence motion against French Prime Minister
4min

Politique

Rejet de la motion de censure LFI : découvrez les détails du vote

La motion de censure de La France Insoumise, examinée ce matin par les députés, a été rejetée. 271 voix ont été récoltées contre les 289 nécessaires. Sept élus socialistes lui ont apporté leur vote. Celle déposée par le RN a également échoué avec 144 voix pour.

Le