5e vague : « Il ne faut pas se relâcher au niveau des gestes barrières », appelle Catherine Deroche (LR)

5e vague : « Il ne faut pas se relâcher au niveau des gestes barrières », appelle Catherine Deroche (LR)

La contamination du Premier ministre au Covid-19 vient donner une réalité à la 5e vague épidémique. Le gouvernement devrait détailler demain la politique en matière de rappel de vaccin. Les sénateurs encouragent cette démarche et appellent à un sursaut sur les gestes barrières et le port du masque.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

6 min

Publié le

Positif. Le résultat du test covid réalisé par le Premier ministre donne une réalité à la 5e vague épidémique que connaît l’hexagone. « Ça doit nous rappeler que l’épidémie est toujours là », appuie le socialiste, Bernard Jomier. La présidente de la commission des Affaires sociales, Catherine Deroche (LR), elle, pique : « Ça montre qu’il ne faut pas se relâcher au niveau des gestes barrières ».

Si Jean Castex a contracté le virus au contact de sa fille âgée de 11 ans (non éligible à la vaccination), une vidéo diffusée il y a une semaine le montre en marge du congrès des maires, serrant des mains, sans masque. Loin du respect des gestes barrières. L’état de santé du chef du gouvernement reste rassurant, il serait seulement atteint de légers symptômes.

Cette contamination symbolique advient alors que l’épidémie repart à la hausse. Selon Santé publique France, cette hausse est perceptible partout en France. Le taux d’incidence décolle, dépassant les 250 cas hebdomadaires pour 100 000 habitants dans cinq départements métropolitains. Il y a un an, ce seuil de 250 cas pour 100 000 habitants justifiait la fermeture des bars et l’instauration du couvre-feu.

6 000 classes sont actuellement fermées en France

Le nombre de cas quotidien (calculé en moyenne sur 7 jours) a doublé en dix jours, passant de 9 500 le 13 novembre à 19 000, mardi. « Aujourd’hui, on va annoncer 30 000 cas sur 24 heures », indiquait Olivier Véran à l’Assemblée nationale.

Autre signe de cette flambée épidémique : 6 000 classes sont actuellement fermées en France, contre un peu plus de 4 000 vendredi dernier, a indiqué le ministre de l’Education nationale.

« Il s’agit maintenant de savoir si ces contaminations s’accompagnent ou non de formes sévères », souligne Bernard Jomier, médecin de formation et président de la mission d’information chargée d’évaluer les effets des mesures sanitaires. Comme nous le rappelle le cas du Premier ministre, la vaccination n’empêche pas de contracter le virus, mais garde pour effet de diminuer fortement le risque de développer des formes graves de la maladie. Une donnée essentielle pour préserver les capacités hospitalières éprouvées par les précédentes vagues épidémiques.

Lire aussi. Hôpital public : « Olivier Véran ne prend pas la mesure du problème », juge Bernard Jomier

Vers une accélération du rappel vaccinal

La nouvelle vague de contaminations se fait ressentir partout en Europe. De nouvelles restrictions sanitaires ont été mises en œuvre chez plusieurs de nos voisins. En Belgique, le télétravail a été rendu obligatoire, aux Pays-Bas un couvre-feu a été instauré et l’Autriche a entamé un nouveau confinement. Si la situation épidémique est différente d’un pays à l’autre, la France ne devrait pas tarder à prendre, elle aussi, de nouvelles mesures sanitaires.

Un conseil de défense sanitaire a lieu mercredi. Le gouvernement devrait ensuite préciser les nouvelles mesures concernant le rappel de vaccin. La Haute autorité de santé (HAS) recommandait vendredi d’injecter la dose de rappel (le plus souvent une troisième dose) dès 40 ans, six mois après la vaccination complète. Le gouvernement devrait déterminer à partir de quand ce rappel sera nécessaire pour prolonger la validité du passe sanitaire.

Il est déjà acté que les plus de 65 ans, les personnes à risques de formes graves ainsi que les soignants devront effectuer une troisième dose pour conserver leur passe sanitaire. Une mesure qui entrera en principe en vigueur le 15 décembre.

« Le système immunitaire est plus fragile quand on prend de l’âge […] Si on considère qu’au bout d’un moment, la protection conférée par le vaccin est moins importante, il est logique de restreindre l’accès au passe sanitaire », justifiait le ministre de la Santé au Sénat. Le Conseil scientifique presse pour que cette mesure prenne effet plus tôt qu’annoncé et recommande qu’elle soit étendue aux 50-64 ans.

D’autres recommandations ont été formulées par le Conseil scientifique qui préconise de réintroduire le port du masque dans certains lieux et de renforcer le télétravail.

Bernard Jomier pointe également la politique envers les enfants de moins de 12 ans, non éligibles à la vaccination : « Sur les enfants, la politique a été extrêmement laxiste ». Le sénateur PS de Paris rappelle les préconisations du Conseil scientifique concernant les tests itératifs (ou tests salivaires) en milieu scolaire. L’instance sanitaire recommandait en effet une campagne de dépistage – à raison de deux tests par semaine – afin de maintenir les écoles ouvertes et de contrôler la propagation de l’épidémie (lire notre article).

Gratuité des tests : « Une arme à double tranchant »

Face à la flambée de l’épidémie, certains responsables politiques se sont prononcés pour le retour de la gratuité des tests PCR et antigéniques, à l’instar de Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon ou Michel Barnier. « Il faut rétablir immédiatement la gratuité des tests, car si vous ne remettez pas les tests, vous ne pouvez pas détecter qui est malade ou pas », arguait également la députée LFI, Mathilde Panot, ce mardi dans la matinale de Public Sénat.

« C’est une arme à double tranchant », juge quant à lui René-Paul Savary, sénateur LR et médecin de formation. Le retour de la gratuité des tests pourrait encourager les personnes qui ne sont pas vaccinées à y renoncer définitivement. « Le test est gratuit pour les personnes vaccinées et pour celles qui se font prescrire un test chez un médecin », indique aussi Bernard Jomier qui rappelle que 8,3 millions de personnes éligibles à la vaccination ne le sont toujours pas. Pas question donc d’envoyer un signal de relâchement de ce côté-là. Bernard Jomier insiste : « Les grands leviers restent la vaccination, le port du masque en milieu clos et le dépistage des enfants ».

 

Dans la même thématique

5e vague : « Il ne faut pas se relâcher au niveau des gestes barrières », appelle Catherine Deroche (LR)
3min

Politique

Européennes 2024 : Marie Toussaint plaide pour « un pacte de non-agression à gauche »

Alors que la Nupes s’est décomposée durant les dernières semaines, Jean-Luc Mélenchon a acté, samedi 2 décembre, la fin de la Nupes. Cet été, l’idée d’une liste commune entre les partis de la Nupes pour les élections européennes de juin 2024 avait déjà commencé à fracturer l’alliance, en particulier chez les écologistes. En juillet 2023, le parti de Marine Tondelier, habitué aux bons résultats lors des scrutins européens, désigne Marie Toussaint tête de liste pour les élections européennes.  « La réparation est l’un des objectifs de l’écologie politique, le meeting a duré trois heures, c’était très dense » Si les écologistes rejettent l’idée d’une liste commune à gauche, la députée européenne Marie Toussaint plaide pour « un pacte de non-agression à gauche ». Pour rappel, une liste ne peut élire des députés au Parlement européen uniquement si elle dépasse un seuil de 5 %. « Je pense que l’on a des combats essentiels à mener, c’est ce qui doit concentrer toute notre attention », juge Marie Toussaint qui estime que le combat doit être mené contre les partis nationalistes qui continuent de progresser au sein de l’Union européenne. En proposant ce pacte de non-agression, Marie Toussaint rappelle qu’elle souhaite orienter sa campagne autour de « la douceur ». Une approche qui suscite l’étonnement, ou l’incompréhension, notamment après le meeting de lancement de la campagne. Ce 2 décembre, la tête de liste écologiste avait convié un groupe de danseuses pratiquant la « booty-therapy », une danse permettant de « s’assumer ». « La réparation est l’un des objectifs de l’écologie politique, le meeting a duré trois heures, c’était très dense », justifie Marie Toussaint qui assume vouloir mener une campagne « sensible ». « La douceur, dans un monde meurtri par la violence politique et sociale, est un horizon de sauvegarde, c’est un objet de combativité », développe Marie Toussaint pour laquelle cette approche peut être payante.  « Il faut sortir les lobbys des institutions, il faut une législation de séparation des lobbys des institutions européennes » Alors que les négociations de la COP 28 se déroulent actuellement à Dubaï avec un nombre record de lobbyistes présents. Selon Marie Toussaint, que cela soit durant les négociations internationales ou au sein des institutions européennes, les lobbys, notamment pétroliers, doivent être écartés des espaces de discussions. « Il faut sortir les lobbys des institutions, il faut une législation de séparation des lobbys des institutions européennes », développe Marie Toussaint alors que les groupes d’intérêts occupent une place importante dans le processus législatif européen. Outre le lobby des énergies fossiles, la tête de liste écologiste prend également pour cible la fédération des chasseurs et son président Willy Schraen qui mènera une liste aux élections européennes. Accusée par ce dernier de prôner une écologie déconnectée, Marie Toussaint a, de nouveau, proposé d’organiser un débat avec Willy Schraen afin de « vérifier qui est du côté de l’agro-industrie et qui est du côté des paysans ». Marie Toussaint fustige notamment l’hypocrisie du patron des chasseurs considérant que ce dernier défend « une vision de l’agriculture sans paysans ».

Le

L’hémicycle du Sénat
7min

Politique

Aide médicale d’Etat : la majorité sénatoriale divisée sur les conclusions du rapport Stefanini Evin

Un rapport remis lundi au gouvernement balaye l’hypothèse d’une suppression de l’Aide médicale d’Etat (AME), tout en préconisant une réforme du dispositif. Cette étude prend toutefois ses distances avec le chemin tracé par la majorité sénatoriale, qui a fait disparaître l’AME lors de l’examen du projet de loi immigration en novembre, pour lui substituer une aide d’urgence.

Le