92 sénateurs LR veulent accélérer la désignation de leur candidat à la présidentielle
Une large majorité du groupe Les Républicains a signé le texte de Roger Karoutchi qui invite le bureau politique du parti à accélérer le calendrier de désignation du candidat à la présidentielle. La direction du parti défend toujours le mois de novembre. Au risque de se couper de son principal groupe parlementaire.

92 sénateurs LR veulent accélérer la désignation de leur candidat à la présidentielle

Une large majorité du groupe Les Républicains a signé le texte de Roger Karoutchi qui invite le bureau politique du parti à accélérer le calendrier de désignation du candidat à la présidentielle. La direction du parti défend toujours le mois de novembre. Au risque de se couper de son principal groupe parlementaire.
Public Sénat

Par Jérôme Rabier

Temps de lecture :

3 min

Publié le

C’est une initiative qui agace en haut lieu, au 238 rue de Vaugirard, siège du parti Les Républicains. Au lendemain des régionales, Roger Karoutchi défend une accélération du calendrier de désignation du candidat de droite à la présidentielle. Une vision qu’il a défendu lors de la réunion de groupe parlementaire, où il a reçu le soutien de nombreux parlementaires.

Un texte, dont nous vous dévoilions le contenu en exclusivité, a été rédigé. Il était soumis à signature des sénateurs jusqu’à mercredi 30 juin 15H. Et selon nos informations, 92 élus du groupe LR au Sénat ont apposé leur signature à cette missive.

Une écrasante majorité

C’est donc une large majorité du groupe qui souhaite une accélération du calendrier. Car si 148 élus du Palais du Luxembourg sont affiliés au groupe LR, ils ne sont que 119 membres purement LR, 15 étant apparentés et 14 rattachés administrativement.

A la direction du parti, l’initiative irrite. Invité de « Bonjour Chez Vous », l’émission matinale de Public Sénat, Aurélien Pradié, secrétaire général du parti, répond aux sénateurs que « ce n’est pas le moment de perdre ses nerfs ». Lui-même « hostile à la primaire, qui est une machine à perdre », il rappelle que Jacques Chirac comme Nicolas Sarkozy,  s’étaient déclarés à l’automne.

Risque de fractures

« Il y a un vrai risque de fracture entre le parti et son principal groupe parlementaire » déplore l’un des rares élus LR à ne pas avoir signé la missive de Roger Karoutchi. « Et même une double fracture, entre le parti et ses élus, et entre les élus et les militants qui n’adouberont pas aussi facilement Xavier Bertrand » prévient ce même interlocuteur, qui rappelle que le président réélu de la région Hauts-de-France n’est plus membre du parti.

Des sénateurs de droite interrogés pensent que l’accélération du calendrier de désignation bénéficierait à Xavier Bertrand, qui est déjà en course depuis longtemps. Il a toujours affirmé qu’il irait en dehors de primaires, tout en sachant qu’il a besoin d’avoir le soutien de son ancien parti s’il veut avoir une chance de l’emporter. Sa victoire aux régionales l’a conforté dans cette idée, mais l’élection a aussi bénéficié à Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse, tous deux largement réélus également. Une partie des non-signataires serait d’ailleurs des soutiens de Laurent Wauquiez selon plusieurs sources.

Un bureau politique à hauts risques

Le sujet sera en tout cas débattu lors du bureau politique du 6 juillet, qui promet d’être animé. Plusieurs membres de ce bureau comme le sénateur de Paris Pierre Charon considèrent que c’est cette instance qui doit trancher la question, et non pas le comité stratégique qui s’est réuni lundi au lendemain des élections. Un comité stratégique à l’issue duquel Christian Jacob avait rappelé, tout sourire, que le candidat serait désigné à l’automne. Pas sûr que le même sourire s’affiche dans le huis clos du prochain bureau politique.

 

Partager cet article

Dans la même thématique

92 sénateurs LR veulent accélérer la désignation de leur candidat à la présidentielle
9min

Politique

Budget : l’unité entre le PS et Les Ecologistes mise à mal par les discussions avec Sébastien Lecornu ?

Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…

Le

SIPA_01212671_000009
7min

Politique

Supprimer les avantages des anciens Premiers ministres : la mesure déjà adoptée au Sénat contre l’avis du gouvernement

Pour illustrer « la rupture » promise lors de son entrée en fonction, Sébastien Lecornu a indiqué vouloir supprimer les derniers avantages « à vie » qui sont encore accordés aux anciens membres du gouvernement. Un amendement en ce sens avait été adopté en janvier dernier lors de l’examen du budget 2025. Il allait plus loin et visait aussi les avantages des anciens présidents de la République. François Bayrou n’y était pas favorable et la mesure n’avait pas survécu à la navette parlementaire.

Le

Paris : Preparations for the handover ceremony of the new Prime minister
3min

Politique

Quels sont les avantages dont bénéficient les anciens Premiers ministres et ministres ?

Sébastien Lecornu a annoncé sa volonté de mettre un terme aux derniers privilèges accordés à vie aux anciens Premiers ministres, dans le cadre d’un effort global de réduction de la dépense publique. Une mesure qui concernerait actuellement 17 anciens locataires de Matignon, alors que ces avantages restent relativement limités.

Le