A 20H00, des cris de joie et une marée de drapeaux tricolores ont accueilli l'annonce de l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, pendant que les partisans de Marine Le Pen exprimaient leur dépit par des huées.
"On a gagné!": les partisans du candidat En marche! réunis dimanche soir sur l'esplanade du Louvre, dans le centre de Paris, sous un ciel gris, exultent lorsque les écrans affichent l'image de leur champion.
Fabien Colonna, 29 ans, salue "plutôt un très bon score... Moins ça aurait été délicat", alors que les estimations des instituts de sondages donnent Emmanuel Macron élu président avec 65,5% à 66,1% des voix face à Marine Le En (33,9% à 34,5%).
Des sympathisants d'Emmanuel Macron, le 7 mai 2017 à Paris
AFP
"Il l'a tuée tout simplement ... J’étais sûr qu'elle allait pas dépasser les 40%", affirme Abdel Oukil, 31 ans, dans un grand sourire.
Sylvie Semet, 58 ans, elle s'inquiète du fort taux d'abstention (environ 25%) qui "veut dire que des gens ne sentent pas représentés qu'ils se sentent oubliés... Macron il a intérêt a bosser dur, les gens l'attendent au tournant".
Des militants FN après la défaite de Marine Le Pen à la présidentielle, le 7 mai 2017 à Paris
AFP
Sur la place, sous haute sécurité, des milliers de militants étaient rassemblés, certains portant des t-shirts aux couleurs d'En marche! et pour beaucoup très jeunes, alors que 1.800 journalistes avaient été accrédités.
M. Macron devait faire vers 20h45 une première déclaration depuis son QG de campagne non loin, avant de se rendre devant la célèbre pyramide.
A l'est de la capitale, au "Nouveau Chalet du Lac" dans le Bois de Vincennes, l'annonce du résultat a en revanche été accueillie par des huées par les partisans de Marine Le Pen, qui ont ensuite entonné une Marseillaise.
Le député FN Gilbert Collard (G) et des sympathisants frontistes, le 7 mai 2017 à Paris
AFP
"J'ai mal au coeur, le résultat me déçoit beaucoup", dit Chantal, 44 ans, tandis que non loin de là, Eric, étudiant de 26 ans, se dit "très heureux de ce score historique" et certain de "faire un tabac pour les législatives".
La candidate battue a pris la parole vers 20H10, saluant "un résultat historique et massif" pour le Front National et promettant d'être "à la tête du combat" des législatives.
Une partie de la presse était maintenue à distance, sans accès à la salle où étaient rassemblés les militants. Une quinzaine de médias ont dénoncé une "interdiction" d'assister à la soirée, entraînant un "boycott" par "solidarité", notamment de Libération et du Monde, le FN l'expliquant pour sa part par un "manque de place".
La séance de questions au gouvernement a commencé par un moment de recueillement pour Mehdi Kessaci assassiné, jeudi 13 novembre. Le président du Sénat appelle le gouvernement à fournir des "résultats" dans la lutte contre la criminalité.
Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci militant écologiste dont le deuxième frère a été assassiné la semaine dernière par des narcotrafiquants, a interpellé le gouvernement aux questions d’actualité. « Le volet prévention et social a été oublié dans la loi contre le narcotrafic », a-t-il estimé.
Présent au congrès de l’Association des maires de France, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann propose de « lancer une grande convention de la décentralisation citoyenne où on discute partout ». Pour les municipales, le coprésident de Place Publique défend « une ligne de clarté, c’est-à-dire sans alliance avec LFI ». A Paris, il s’oppose ainsi à toute alliance avec Sophia Chikirou.
Lors du conseil des Ministres de ce mercredi 19 novembre, le chef de l’État a rappelé le combat contre le narcotrafic « entamé depuis plusieurs années » par le gouvernement.