En nommant Bruno Le Maire et Gérald Darmanin à Bercy, Emmanuel Macron a confié les clés de l'économie à un tandem de droite, au risque de...
A Bercy, un tandem de droite pour mettre en oeuvre le programme Macron
En nommant Bruno Le Maire et Gérald Darmanin à Bercy, Emmanuel Macron a confié les clés de l'économie à un tandem de droite, au risque de...
Par Eleonore DERMY, Valentin BONTEMPS
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En nommant Bruno Le Maire et Gérald Darmanin à Bercy, Emmanuel Macron a confié les clés de l'économie à un tandem de droite, au risque de frictions avec les deux ministres, qui ne se sont pas privés de critiquer son programme pendant la campagne.
"A Bercy, tout le monde est surpris. On aurait élu Fillon président de la République, cela aurait été la même chose", confie une fonctionnaire. "Beaucoup sont tombés des nues", confirme un ex-responsable de cabinet, qui ironise: "ils sont en train d'ouvrir le livre de Bruno Le Maire pour voir ce qu'il pense".
Le nouveau ministre de l'Economie, candidat malheureux à la primaire de la droite, avait vertement critiqué ces derniers mois le chef de file d'En Marche!, qu'il accusait de dire "tout et son contraire".
"Il promet tout, finance tout, rembourse tout: les lunettes, les prothèses auditives et les soins dentaires! C'est Noël avant l'heure", avait pour sa part raillé le maire LR de Tourcoing Gérald Darmanin, tout nouveau ministre de l'Action et des Comptes publics, rattaché à Bercy.
Le président Emmanuel Macron à l'Elysée à Paris le 17 mai 2017
AFP
Des critiques qui font planer le doute sur leur capacité de mettre en musique le programme économique d'Emmanuel Macron, d'autant que le projet du nouveau président diffère sensiblement des propositions formulées par M. Le Maire au cours de la primaire.
Le Maire et Darmanin "deviennent aujourd'hui des acteurs d'un projet qu'ils ont combattu il y a encore quelques jours", a grincé jeudi François Baroin, chef de file LR pour les législatives.
- Divergences -
Dans son programme, le député de l'Eure promettait de supprimer 500.000 postes de fonctionnaires, contre 120.000 pour M. Macron, et de réduire les dépenses publiques de 80 à 90 milliards d'euros, soit nettement plus que les 60 milliards promis par le chef de l'Etat.
M. Le Maire souhaitait en outre réduire de 7,5% à 6% la CSG. Il devra, s'il suit le programme du président, l'augmenter de 1,7 point, afin de financer la suppression des cotisations maladies et chômage payées par les salariés.
Bruno Le Maire souhaitait enfin un recul de l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans, que refuse le chef de l'Etat, et la suppression de l'ISF, qu'Emmanuel Macron veut simplement réformer en le concentrant sur le seul patrimoine immobilier.
Entre les deux programmes, "il y a quand même des similitudes", nuance Emmanuel Jessua, économiste chez Coe-Rexecode, qui cite pêle-mêle "l'engagement sur la stabilité fiscale", une "rationalisation de la fiscalité du capital" ou encore "la défiscalisation des heures supplémentaires".
Bruno Le Maire rejoint également M. Macron sur sa volonté de refondre le droit du travail, de reporter la réforme du prélèvement à la source, et de ramener le déficit public sous la barre des 3% exigée par les traités européens.
- 'Souplesse' -
"On pourra toujours trouver des nuances, des points de différences, c'est vrai". Mais "sur le cap, sur les grandes orientations, nous n'avons pas de divergences avec Emmanuel Macron", a assuré jeudi soir M. Le Maire, en marge d'une visite d'entreprise dans l'Essonne.
"Je ne me serais pas engagé aux côté du président de la République, sur une fonction aussi lourde que le ministère de l'Economie, si nous n'étions pas d'accords sur les grandes orientations", a ajouté le ministre, assurant qu'il ferait preuve de "discipline".
Le nouveau Premier ministre Edouard Philippe dans son bureau à Matignon, le 17 mai 2017 à Paris
AFP
Interrogé sur France Inter, le Premier ministre, Edouard Philippe, a lui aussi écarté tout risque de friction. C'est autour d'Emmanuel Macron "et de son projet que les Français se sont rassemblés", a-t-il déclaré, n'excluant pas malgré tout "une forme de souplesse, d'intelligence et de discussion" dans la mise en oeuvre du projet.
"Vu l'équilibre politique trouvé dans le gouvernement, il est difficile de penser qu'il n'y aura pas de répercussion sur le programme présidentiel, et notamment sur les points les plus cruciaux", estime cependant M. Jessua, jugeant notamment "vraisemblable un ajustement sur les dépenses publiques".
"Il y a une question de cohérence avec l'ambition européenne de la présidence Macron", qui souhaite "repasser rapidement sous les 3% de déficit", ajoute l'économiste, sceptique sur la capacité de la France de tenir cet engagement.
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« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais. « C’est un peu tard mais elle commence à réagir » Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause. Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ». « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste » Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ». Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici
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Tout juste nommé à Matignon et entre deux mouvements sociaux, Sébastien Lecornu a entamé des consultations avec les syndicats. Mais la marge de manœuvre de ce proche du chef de l’Etat s’annonce plus que réduite.