A Bordeaux, bastion de « gilets jaunes », les doléances sont rares mais précises
L'une est pour l'augmentation des retraites, d'autres veulent la reconnaissance du vote blanc, la réduction de la TVA ou la "division par deux"...
Par Fabienne FAUR
Temps de lecture :
3 min
Publié le
L'une est pour l'augmentation des retraites, d'autres veulent la reconnaissance du vote blanc, la réduction de la TVA ou la "division par deux" des amendes routières : A Bordeaux, bastion "gilet jaune", les doléances sont encore rares mais précises.
Dans la mairie de quartier de Bordeaux-Centre, "il n'y a pas foule mais je reçois beaucoup d'appels pour des renseignements", dit à l'AFP Sandra, assistante du maire de quartier.
Dans son tiroir est précieusement gardé le "cahier de doléances et d'espérances" -- 99 pages et couverture bleu-blanc-rouge -- qu'elle tend à la demande.
Le titre a été voulu par le maire Alain Juppé qui espère "une manifestation de confiance en l'avenir" en plus des "revendications, des insatisfactions, des frustrations, des critiques".
Et des critiques, il y en a.
"En Gironde, les tribunaux ont été fermés, les postes et les (centres des) impôts aussi", accuse dans son message une femme qui "travaille depuis l'âge de 14 ans" et qui "dans (son) rêve", veut voir "l'augmentation des retraites".
Un "fils de pied-noir" s'adresse à "cher pouvoir hors-sol" alors qu'un autre contributeur détaille en trois chapitres, aux titres dûment soulignés, la situation des retraites, la politique du gouvernement et réclame des panneaux solaires sur le toit d'un centre commercial en centre-ville.
La campagne a commencé cette semaine, et va durer jusqu'au 15 mars. Le "cahier a été distribué aux huit mairies de quartier", dit Jean-Louis David, adjoint au maire en charge de l'organisation.
Elle avait recueilli jeudi soir une cinquantaine de contributions, plus 200 autres déposées en ligne. "Pas mal de gens téléphonent pour connaître la procédure", dit-il en estimant que ce lent démarrage n'est pas "significatif d'un résultat final".
L'utilisation du cahier est très encadrée. Chaque mairie "doit faire attention à ce que les gens ne le prennent pas en photo ou ne raturent pas les commentaires précédents", dit-il.
- "Ça va servir, je suis optimiste" -
Dans une petite pièce au calme de la mairie de "Chartrons-Grand Parc", un sexagénaire vient de remplir une demi-page : "C'est la première fois qu'on me demande mon avis en laissant une trace écrite", se réjouit ce médecin.
Pour lui, l'initiative est utile. "Ça va servir, je suis optimiste", dit-il, "on peut entendre les différents sons de cloche. C'est sa principale qualité. Tout d'un coup, il y a des trucs qui ressortent".
Le titre a été voulu par le maire Alain Juppé
AFP
Sur le cahier, les propositions abondent. L'un veut la reconnaissance du vote blanc, d'autres la réduction de la TVA pour les produits de première nécessité, "justice contre les politiciens véreux" ou la "division par deux des amendes routières pour ne pas ruiner les citoyens pour un dépassement de 10km/heure".
"Merci aux gilets jaunes d'avoir réveillé une France endormie", écrit une femme pour qui "ce grand débat, c'est du bla-bla".
Les cahiers de doléances "permettent aux maires de retrouver une position d'intermédiaire", assure Laure, porte-parole du groupe "gilets jaune" Yellow Friday Revolution, qui revendique près de 7.000 membres.
Mais "personne n'y croit. Augmenter le Smic, baisser le prix de l'essence, c'est intéressant. Mais il faut élever le débat", dit cette quadragénaire qui estime qu'il faut "remettre à plat le fonctionnement de nos institutions".
Comme chaque année, la journée internationale des droits des travailleurs sera marquée par de nombreux défilés à travers la France. Malgré un agenda social chargé, les deux principaux syndicats, la CGT et la CFDT ne défileront pas ensemble lors des traditionnelles manifestations du 1er mai.
Auditionné par la commission d’enquête sénatoriale, Aurélien Rousseau est revenu sur sa connaissance du scandale de Nestlé Waters et l’implication des pouvoirs publics. S’il reconnaît avoir pris la décision autorisant la filtration en dessous de 0,8 micron, l’ancien directeur de cabinet d’Élisabeth Borne écarte tout conflit d’intérêts.
Interrogée par les sénateurs sur sa position au sujet de proposition de loi LR visant à interdire le port de signes religieux dans les compétitions sportives et dans les piscines municipales, la ministre des Sports, Marie Barsacq a indiqué que « le gouvernement dans son ensemble soutenait » le texte. Le mois dernier, elle avait affirmé « que le port du voile n’était pas de l’entrisme ».
Le président du groupe LR du Sénat prend ses distances avec la proposition du ministre François Rebsamen de recréer une « contribution modeste » pour les communes. Pour les sénateurs LR, « il faut donner un peu plus d’autonomie » aux collectivités, mais sans nouvel impôt local.