A Dijon, Montebourg se pose en « rassembleur » face à Valls
Auto-estampillé "candidat de tous les peuples de gauche" à la primaire, Arnaud Montebourg a insisté mercredi à Dijon sur l'urgence d'un large...

A Dijon, Montebourg se pose en « rassembleur » face à Valls

Auto-estampillé "candidat de tous les peuples de gauche" à la primaire, Arnaud Montebourg a insisté mercredi à Dijon sur l'urgence d'un large...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Auto-estampillé "candidat de tous les peuples de gauche" à la primaire, Arnaud Montebourg a insisté mercredi à Dijon sur l'urgence d'un large rassemblement pour contrer la droite, ce dont serait incapable Manuel Valls qui a "désarticulé la gauche".

"C'est très difficile d'être rassembleur quand on a soi-même divisé", a déclaré M. Montebourg au sujet de Manuel Valls, qui a démissionné mardi de son poste de Premier ministre pour être candidat à la primaire organisée par le Parti socialiste les 22 et 29 janvier.

"Moi je veux être candidat de tous les peuples de gauche", a ajouté l'ancien ministre de l'Economie, qui avait milité en 2014 pour la nomination de M. Valls à Matignon.

Selon M. Montebourg, Manuel Valls "a livré le meilleur discours d'opposant à sa propre politique" lundi lors de son allocution de candidature.

"Il a dit qu'il voulait rassembler, mais c'est lui qui a désarticulé la gauche à coups de 49-3 ou avec la déchéance de nationalité", a souligné M. Montebourg, épinglant aussi la "politique libérale, de laisser-faire" de l'ancien Premier ministre.

"Il dit qu'il défend la démocratie alors qu'il lui a fait violence. Il y a sa parole, mais il faut surtout regarder les actes", a-t-il insisté, en estimant que M. Valls était "difficile à cerner".

A l'inverse, M. Montebourg a assuré que s'il était "vainqueur de la primaire", il se "tournerai(t) vers les autres gauches", afin de ne pas "rester spectateur face au risque que représente la politique thatchérienne de François Fillon", "la plus provocante depuis Louis-Philippe".

"Je me tournerai vers Yannick Jadot (candidat d'Europe Ecologie-Les Verts, ndlr), Jean-Luc Mélenchon (candidat de la France insoumise soutenu par les communistes, ndlr), pour construire un programme commun de gouvernement afin d'aller unis à la bataille et donc rendre possible la victoire", a souligné M. Montebourg.

Arnaud Montebourg en campagne pour la primaire du PS le 7 décembre 2016 au Café de l'Industrie à Dijon
Arnaud Montebourg en campagne pour la primaire du PS le 7 décembre 2016 au Café de l'Industrie à Dijon
AFP

"Le projet que je défends est au coeur des différentes gauches", a encore défendu M. Montebourg, avant d'égrener: "la gauche sociale, la gauche du travail; la gauche des valeurs; la gauche entrepreneuriale. Et ces différentes gauches doivent se conjuguer, se concilier, se compléter."

"L'union, c'est notre karma, c'est notre esprit (...) c'est notre seule riposte stratégique face au rassemblement des droites, face à l'extrême droite", a encore martelé en réunion publique dans la soirée M. Montebourg en estimant que la primaire était un "formidable outil" de rassemblement.

Il a en ce sens raillé ceux qui "ne veulent pas y aller, soit parce qu'ils sont bravaches - ça c'est Jean-Luc (Mélenchon, NDLR) - soit parce qu'ils sont peureux - ça c'est Emmanuel (Macron, NDLR) - soit parce qu'ils n'ont rien compris - ça, c'est encore d'autres". "Ces candidats seront impressionnés le 29 janvier lorsque 3 millions de personnes seront venues donner mandat" au vainqueur, a déclaré M. Montebourg.

Pour preuve de sa compatibilité avec EELV, l'ancien ministre du Redressement productif a ainsi tenu à mettre en avant sa fibre "écologiste", certes un peu "atypique", plaidant pour une "croissance décarbonnée".

"Je voudrais démentir le fait que je serai favorable au gaz de schiste", a-t-il notamment protesté.

Il a dans la foulée développé une série de mesures vertes, arguant qu'il avait par exemple "repris dans (m)on programme une des propositions de Nicolas Hulot, de Gaël Giraud et d'Alain Grandjean qui propose la rénovation thermique des bâtiments", un projet dans lequel devraient être investis "100 milliards" d'euros d'argent public et privé.

Partager cet article

Dans la même thématique

6min

Politique

Louvre : la Cour des comptes étrille les choix stratégiques du musée, qui dispose pourtant de « beaucoup d’argent »

Dans un rapport sévère et très attendu après le « casse du siècle », la Cour des comptes estime que la rénovation des bâtiments du Louvre et leur remise aux normes ont été les parents pauvres des dépenses engagées ces dernières années. Le Louvre, qui dispose d’une « trésorerie extrêmement solide », a privilégié « les opérations visibles et attractives » au détriment des urgences techniques.

Le

Paris : Francois Bayrou recoit Marine le Pen et Jordan Bardella
3min

Politique

Le sénateur PS Eric Kerrouche veut empêcher le RN de « violer la Constitution » pour en faire « un régime autoritaire »

Les sénateurs PS défendent une proposition de loi constitutionnelle qui limite strictement toute modification de la loi de 1958 au seul article 89 de la Constitution. Une réaction à un texte du RN sur l’immigration, qui reviendrait à transformer la France en « régime autoritaire, avec des mesures illibérales », selon le sénateur PS Eric Kerrouche.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
6min

Politique

Sébastien Lecornu aux sénateurs : « Je ne serai pas le premier ministre qui fera une passation de pouvoir avec Jordan Bardella »

Alors que les relations se sont dégradées entre la majorité sénatoriale et le premier ministre, Sébastien Lecornu s’est rendu à la conférence des présidents du Sénat. Si le geste « a été salué par le président Larcher », il reste insuffisant pour gommer les « frustrations » de sénateurs qui apprennent maintenant les concessions faites au PS « en regardant la télé ». Cherchant à « dramatiser », selon l’un des participants, « il a dit que "censure vaudra démission et que ça vaudra dissolution" ».

Le

France Macron
5min

Politique

« Demain soir, si tout va bien, Alfred Dreyfus sera général » : le Sénat s’apprête à voter un « texte très symbolique », malgré quelques difficultés…

Les sénateurs examinent ce jeudi la proposition de loi de Gabriel Attal élevant à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Les sénateurs PS, qui ont déposé un texte identique via Patrick Kanner, ont repris à leur compte le texte de l’ancien premier ministre pour lui permettre d’aller au bout, malgré les « réserves », voire l’opposition « d’Emmanuel Macron », selon le patron des sénateurs PS.

Le