A dix jours du scrutin, Emmanuel Macron entend « réconcilier écologie et économie »

A dix jours du scrutin, Emmanuel Macron entend « réconcilier écologie et économie »

Lors d’un déplacement en Charente-Maritime, Emmanuel Macron a défendu sa vision de la transition énergétique. Il prône « une écologie du quotidien et du progrès », sans « stigmatiser » les Français, alors que son action depuis cinq ans est critiquée par les écologistes.
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Dans sa lettre aux Français, où Emmanuel Macron a annoncé sa candidature, le 3 mars, l’objectif en matière d’écologie est ambitieux. Le Président-candidat entend faire de la France « une grande Nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ». A dix jours du premier tour, alors que l’environnement est absent des radars, Emmanuel Macron a justement consacré ce jeudi un déplacement sur ce thème, en Charente-Maritime. Manière de répondre à ses détracteurs. Mais aussi de travailler son électorat. En cas de second tour face à Marine Le Pen, il aura besoin des voix de gauche… et des écologistes.

Alors que le chef de l’Etat a souvent été critiqué pour son (in) action, c’est d’abord l’occasion pour Emmanuel Macron de faire son bilan. « J’assume d’être celui qui a mis fin à des grands projets », comme « l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes », « EuropaCity » ou « la montagne d’or, qui était terrible pour la biodiversité », a rappelé dans la commune de Fouras Emmanuel Macron, qui ajoute que son gouvernement a « doublé le rythme de réduction de nos émissions de CO2 pendant ces cinq dernières années. Maintenant, on doit aller encore plus loin ».

« Continuer à produire et avoir des activités économiques »

Le candidat, qui défend « une écologie du quotidien et du progrès », s’est surtout appesanti sur son projet. Il entend allier lutte contre le réchauffement et volonté de « continuer à produire et avoir des activités économiques », tout en « accélérant » la transition écologique. Il ajoute :

Notre défi est de produire de manière plus écologique, avoir un modèle qui produit mieux, mais pas moins.

Si « fermer du jour au lendemain » les industries les plus polluantes, comme « les grandes aciéries et cimenteries », « serait fou », il entend « changer les techniques de production ». Son but : « Réconcilier écologie et économie ». Pour les mobilités, il ne veut pas « stigmatiser » les Français, tout en développant l’électrique, avec un système de leasing. Le chef de l’Etat veut aussi continuer la politique de rénovation thermique, en portant à 700.000 par an les logements rénovés, tout en développant « la sobriété » dans nos consommations.

Lire aussi » Écologie : que proposent les 12 candidats à la présidentielle ?

Dans cette optique du tout électrique, Emmanuel Macron veut « développer le solaire » et « l’éolien », surtout « en mer ». Mais pour répondre à la demande, le Président mise avant tout, comme on le sait, sur le nucléaire, « car si on produit plus, le renouvelable ne nous suffira pas ». Six nouveaux réacteurs EPR seront lancés, plus huit à l’étude.

« On n’a que de vulgaires tentatives d’effets de communication » dénonce la sénatrice Sophie Taillé-Polian

Sans surprise, le projet du chef de l’Etat est durement critiqué du côté de l’équipe de Yannick Jadot. « Par rapport aux enjeux, on n’a que de vulgaires tentatives d’effets de communication. Il y a d’une part une importance très grande des lobbys dans ce gouvernement. Et il y a un manque crucial d’investissement dans la transition écologique et un manque de pilotage. Tout ça dénote – et c’est très présent dans le discours du ministre de l’Economie Bruno Le Maire – un message profondément anti écologique », dénonce la sénatrice Génération. s Sophie Taillé-Polian, coordinatrice du projet du candidat Yannick Jadot.

Pour la sénatrice du Val-de-Marne, le nucléaire prôné par Emmanuel Macron « est une fausse solution ». Sophie Taillé-Polian, qui défend des objectifs ambitieux en matière de renouvelable, pense « que les Françaises et les Français sont conscients qu’Emmanuel Macron n’est pas un candidat qui peut faire de l’écologie un étendard, vu son bilan. Il est toujours soumis aux intérêts privés de court terme ». A dix jours du scrutin, la sénatrice écologiste compte malgré tout sur « un vote écologiste » en faveur de Yannick Jadot, en dépit de l’absence de l’enjeu climatique dans cette drôle de campagne.

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