Invité de la matinale de Public Sénat, Mathieu Darnaud, président du groupe Les Républicains au Sénat, a répété ce jeudi que son parti ne participerait pas à « un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche et porterait le programme du Nouveau Front populaire ». Le responsable pointe « l’irresponsabilité » des forces politiques qui ont voté la censure.
A Dubaï, la France courtise les investisseurs en vantant sa “transformation”
Par Marc PRÉEL
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Le Premier ministre Edouard Philippe a vanté dimanche à Dubaï la "grande transformation" à l'oeuvre selon lui en France, poursuivant l'offensive du président Emmanuel Macron pour convaincre la scène économique internationale d'investir davantage dans le pays.
Après l'offensive de charme du président français devant des chefs d'entreprises du monde entier à Versailles puis à Davos (Suisse) le mois dernier, le chef du gouvernement a lancé un message aux investisseurs du Moyen-Orient en ouverture du "World Government Summit", sorte de "Davos du Golfe" organisé à Dubaï.
"La France vit une grande transformation" qui vise à "réparer le pays" et "préparer l'avenir", a déclaré M. Philippe devant un millier de personnes.
"Les grands, les bons gouvernements sont ceux qui posent des masses de granit qui permettent de construire durablement", a-t-il affirmé.
Il leur a décrit un pays qui, avec Emmanuel Macron, a fait "le choix d'écarter une génération" pour "passer à la suite" avec "le plus jeune président de la République qu'elle ait jamais élu".
Venu aux Emirats pour tenter de convaincre la riche fédération pétrolière d'investir davantage en France, pays qui comptait 3,71 millions de chômeurs fin 2017, le Premier ministre a assuré du "cadre favorable à l'investissement et aux entreprises" et du caractère "inéluctable et irréversible" de la baisse de la fiscalité des entreprises.
Commencé en anglais mais prononcé en français, le discours, aux nombreuses références à l'Histoire de France qui ont semblé parfois pointues pour son auditoire venu principalement du Golfe, a été accueilli par des applaudissements polis.
Lors de sa présidence, François Hollande avait déjà lancé en 2014 une offensive pour tenter de tuer le "French bashing" qui décrivait la France comme l'homme malade de l'Europe.
Mais selon M. Philippe, l'élection d'un jeune président à la tête d'un nouveau parti, écartant la Marine Le Pen, la candidate de la formation d'extrême droite Front national après les victoires surprise de Donald Trump et du Brexit, mais aussi l'embellie économique des derniers mois ont "commencé à changer le regard" sur le pays.
- 'du travail' -
Samedi, pour le premier jour de sa visite aux Emirats, M. Philippe avait rencontré successivement les dirigeants des deux grands fonds souverains émiratis puis le prince héritier d'Abou Dhabi, cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane.
"Ce que j'ai senti, c'est leur intérêt soutenu à ce que nous faisions et aux perspectives qui s'offraient en France", a estimé M. Philippe, même si aucun nouvel accord ou contrat précis n'a été évoqué.
Paris veut attirer davantage de pétrodollars alors que les fonds souverains émiratis dont la jauge dépasse les 800 milliards de dollars (environ 652 milliards d'euros), ne comptent que trois milliards d'investissements en France.
"Il faut faire en sorte que notre pays soit plus attractif auprès des investisseurs étrangers, et il y a du travail", a reconnu M. Philippe samedi dans un discours devant la communauté française, sur le navire militaire "Tonnerre" amarré dans le port de Dubaï.
Dimanche, Edouard Philippe doit également profiter du sommet pour rencontrer le Premier ministre indien Narendra Modi.
Avec 35.000 Français aux Emirats, dont 25.000 à Dubaï, la richissime fédération accueille une des plus importantes communautés expatriées.
Devenus le carrefour du Moyen-Orient à l'entrée du Golfe, les Emirats sont aussi un partenaire stratégique majeur pour la France, avec trois bases militaires.
Samedi, M. Philippe s'était rendu sur une d'entre elles, d'où décollent des avions de combat Rafale pour frapper l'organisation Etat islamique en Syrie et en Irak.
Alors qu'une coupe budgétaire dans le budget des armées avait entraîné la première crise du début du quinquennat Macron, avec l'éviction du chef d'état-major Pierre de Villiers, le Premier ministre a souligné la hausse "considérable" des moyens militaires prévue dans la nouvelle loi de programmation militaire, avec près de 200 milliards d'euros mobilisés entre 2019 et 2023.