Europe-Ecologie-Les Verts a lancé jeudi sa grande réunion d'été à Dunkerque, avec une première journée consacrée en grande partie à l'avenir de l'écologie politique.
Confronté à une baisse du nombre d'adhérents, et à des difficultés de trésorerie, le parti écologiste, qui a récemment du licencier cinq employés pour raisons économiques, a tenu à maintenir ses journées d'été. "Vous avez trois jours pour débattre, pendant que les militants socialistes sont privés d'universités, que les Républicains sont éclatés (...) et alors même le Front national a annulé son rendez-vous de rentrée", lance Marine Tondelier, élue municipale chargée de l'organisation des JDE.
"La France n'en as pas fini avec les écologistes promet le secrétaire national David Cormand sous les applaudissements. Son objectif, "passer d'un parti qui était avant tout lanceur d'alerte, à un parti qui s'organise pour conquérir le pouvoir". Ambitieux, alors qu'EELV se remet encore d'une campagne présidentielle, qui a vu leur candidat, l'eurodéputé Yannick Jadot, rejoindre la campagne de Benoît Hamon, éliminé au premier tour avec 6,3% des suffrages.
Marine Tondelier, à Hénin-Beaumont le 21 mai 2012
AFP/Archives
"Je voudrais commencer par vous remercier", déclare aux militants écologistes, le désormais ex-socialiste à la tête du "mouvement du 1er juillet", assurant que "le sort des partis politiques est à (ses) yeux secondaire". Une question qui aura rythmé de nombreux débats pour cette journée inaugurale.
EELV doit-elle, pour perdurer, rejoindre une autre force de gauche? Pour M. Cormand, la réponse est non. "Il faut remettre à plat le projet politique", assure le secrétaire national, qui veut améliorer l'"outil militant" en prévision des européennes de 2019. "Nous consacrons trop d'énergie à parler entre nous, et pas assez à tenter de convaincre", explique-t-il lors d'un discours inaugural au milieu d'invités politiques et de la société civile.
Outre M. Hamon, le parti a également invité d'autres forces politiques, représentées par la députée européenne PCF Marie-Pierre Vieu, et le député LREM du Maine-et-Loire Mathieu Orphelin, ancien membre d'EELV. Autre objectif affiché, renouer de manière plus efficace avec la société civile, alors que Valérie Cabanes, porte-parole d'End Ecocide on Earth, et Clémence Dubois, de l'ONG 350.org, ont été conviées pour donner leur vision de l'avenir de l'écologie politique.
Vendredi, les militants qui verront l'arrivée parmi eux de Yannick Jadot, discuteront entre autre d'éducation, de migrations, d'agriculture, avant une journée entièrement consacrée à l’Europe samedi.
« Emmanuel Macron s’obstine dans une voie à laquelle aucun socialiste ne participera », dénonce le numéro 1 du PS, Olivier Faure. Patrick Kanner, à la tête des sénateurs PS, se dit cependant prêt à « écouter » Sébastien Lecornu, tout en mettant « la barre très haut ». « C’est une provocation qui est dangereuse », dénonce l’écologiste Guillaume Gontard. La communiste Cécile Cukierman alerte sur « la crise politique profonde » dans laquelle s’enfonce le pays.
Les sénateurs LR reconnaissent beaucoup de qualités dans le profil du nouveau Premier ministre, un ancien du parti gaulliste. Mais beaucoup estiment que sa tâche sera aussi difficile que ses prédécesseurs. Le parti demande d’ailleurs formellement un « accord clair » de gouvernement.
Différents représentants du RN, dont Marine Le Pen et Jordan Bardella, ont fustigé vendredi soir la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, signe selon eux que l’exécutif ne compte pas infléchir sa ligne politique. Appelant à un retour aux urnes pour démêler la crise politique, le RN pourrait censurer le nouveau chef de gouvernement dès que ses orientations budgétaires seront connues.
À 39 ans, celui qui fut longtemps considéré comme un « bon élève » de la droite, passé avec pragmatisme dans le camp macroniste, accède à Matignon. Discret et stratège, ce proche du Président s’est imposé comme un indispensable.