A l’avenir, « il faut apporter la garantie que le travail d’un assistant parlementaire est fait » selon Isabelle Le Callennec
Le groupe LR de l’Assemblée nationale a présenté ses propositions pour réformer le Parlement, en évitant les sujets sensibles. Interrogée, Isabelle Le Callennec évoque cependant la nécessité d’apporter à l’avenir des « garanties » sur le travail des collaborateurs parlementaires.

A l’avenir, « il faut apporter la garantie que le travail d’un assistant parlementaire est fait » selon Isabelle Le Callennec

Le groupe LR de l’Assemblée nationale a présenté ses propositions pour réformer le Parlement, en évitant les sujets sensibles. Interrogée, Isabelle Le Callennec évoque cependant la nécessité d’apporter à l’avenir des « garanties » sur le travail des collaborateurs parlementaires.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Redéfinir clairement le travail des députés, leur donner les moyens tout en renforçant leur mission de contrôle des politiques publiques. C’est en substance ce que propose le groupe Les Républicains de l’Assemblée nationale.  Pendant cinq mois, pas moins d’une centaine de député LR ont participé à ce groupe de travail sur le Parlement. Il n’en ressort pas pour autant de propositions précises, mais dix grands axes.

« Profond malaise parlementaire »

« Ce travail correspond à une prise de conscience individuel et collective d’un très profond malaise parlementaire » explique le député de la Haute-Marne François Cornut-Gentille. Il ne propose cependant pas de « grand changement », préférant éviter ce « qui buzze ». Les députés LR restent ainsi timorés sur l’usage de l’IRFM (Indemnité représentatives de frais de mandats), renvoyant à la création d’un comité d’éthique qui fera ses recommandations sur son utilisation. Dans son rapport 2016 publié ce mardi, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique préconise plus de transparence dans l’emploi de l’IRFM.

Rien non plus sur le statut des collaborateurs parlementaires ou la question des emplois familiaux. A la différence de Benoît Hamon ou d’Emmanuel Macron, François Fillon ne veut pas les interdire mais préfère rendre obligatoire la publicité sur les liens de parenté entre parlementaire et collaborateurs.

On imagine que le groupe LR de l’Assemblée a voulu éviter de remettre une pièce dans la machine en évitant certains sujets, au moment où le candidat ne veut plus répondre sur les affaires. Interrogée, la députée et vice-présidente des Républicains, Isabelle Le Callennec, a pourtant dû aborder la question des assistants et même, indirectement, celle de l’affaire qui a plombé la campagne du candidat LR (voir la première vidéo, images : Sonia de la Forterie).

« Aujourd’hui, on sait quels sont les missions d’un assistant parlementaire, qui ne sont pas du tout les mêmes à l’Assemblée nationale qu’en circonscription. Mais je pense quand même qu’à l’avenir, on va réfléchir à tout ça. Ça a tellement fait le buzz, les Français ont tellement découvert des pratiques qu’ils ne connaissaient pas, qu’on sent bien qu’il faut apporter la garantie que le travail est fait, d’un assistant parlementaire » avance Isabelle Le Callennec, proche soutien de François Fillon… qui est mis en examen, notamment pour détournement de fonds publics, pour l’emploi présumé fictif de sa femme Pénélope et de ses enfants comme assistants parlementaires. Actuellement, il est difficile de prouver la réalité du travail d’un collaborateur, avaient expliqué les représentants des collaborateurs après la divulgation de l’affaire. François Fillon assure pour sa part que sa femme a bien travaillé pour lui.

La députée d’Ille-et-Vilaine défend la proposition de François Fillon, qui ne veut pas interdire les emplois familiaux en raison du « lien de confiance absolument nécessaire entre le député et ses assistants parlementaires, ce qui explique que parfois, certains embauchent des membres de leur famille ».

Un député « ni godillot, ni frondeur »

Dans leurs propositions, les députés LR insistent sur la proposition, régulièrement entendue au Sénat également, de lutter contre l’inflation législative. « Il faut un parlementaire qui légifère moins, fait plus de contrôle et devient en quelque sorte un lanceur d’alerte. Le parlementaire, ce n’est pas celui qui sort une proposition par jour pour faire le buzz, mais dit ce qui ne va pas dans le pays » résume François Cornut-Gentille. Regardez :

François Cornut-Gentille : « Il faut un parlementaire qui légifère moins, fait plus de contrôles et devient en quelque sorte un lanceur d’alerte »
01:17

Selon le député de la Haute-Marne, « François Fillon est conscient de l’espèce d’impuissance publique dans laquelle on s’est enfermé. Il est assez réceptif à nos propositions, car il comprend bien que l’exécutif est en réalité assez faible. Il a besoin d’un Parlement qui l’aide à réformer » ajoute-t-il, défendant l’idée d’un député « ni godillot, ni frondeur ». Enfin, autre idée avancée par les députés : faire évoluer la formule des questions d’actualité au gouvernement dans le sens du Sénat, avec 2min30 de questions et un droit de réplique.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris: French Prime Minister Sebastien Lecornu  delivers his policy speech
8min

Politique

Budget de la Sécu : le PS devra-t-il rejeter le texte, malgré la suspension de la réforme des retraites ?

La suspension de la réforme des retraites passera par un amendement au budget de la Sécu. Mais le texte comporte de nombreuses mesures dénoncées au PS. « On va se battre pied à pied pour sortir toutes les saloperies qui existent », prévient le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. En interne, certains dénoncent aujourd’hui « l’erreur » d’Olivier Faure, qui a exigé le non-recours au 49-3, au risque de donner « un budget invotable ». « Si la copie est trop injuste, nous voterons contre », prévient la porte-parole du PS, Dieynaba Diop.

Le

A l’avenir, « il faut apporter la garantie que le travail d’un assistant parlementaire est fait » selon Isabelle Le Callennec
4min

Politique

Suspension de la réforme des retraites : « La censure n’aurait pas été une position totalement stupide », pour les Républicains, avance Muriel Jourda

Le gouvernement Lecornu II est parvenu à se négocier un sursis, en acceptant de suspendre la réforme des retraites jusqu’au 1er janvier 2028, ardemment réclamée par les socialistes. Une ligne rouge des Républicains, qui ont toutefois décidé de ne pas censurer. Un choix que n’aurait pas fait la sénatrice Muriel Jourda.

Le

Paris: no-confidence debate in French parliament
6min

Politique

Inéligibilité : pourquoi le Conseil d’Etat a rejeté le recours de Marine Le Pen ?

C’était attendu, le Conseil d’Etat a refusé de transmettre au Conseil constitutionnel la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) de Marine Le Pen. La triple candidate à l’élection présidentielle avait promis d’utiliser « toutes les voies de recours possibles » pour contester l’exécution provisoire de sa peine de 5 ans d’inéligibilité prononcée en première instance dans l’affaire des emplois fictifs d’assistants parlementaires RN. Mais elle va devoir attendre la décision de son procès en appel pour savoir si elle pourra se présenter devant les électeurs. Explications.

Le

Vote results displayed after no-confidence motion against French Prime Minister
4min

Politique

Rejet de la motion de censure LFI : découvrez les détails du vote

La motion de censure de La France Insoumise, examinée ce matin par les députés, a été rejetée. 271 voix ont été récoltées contre les 289 nécessaires. Sept élus socialistes lui ont apporté leur vote. Celle déposée par le RN a également échoué avec 144 voix pour.

Le