A la fête de l’Huma, Pierre Laurent (PCF) refuse l'”étau entre libéralisme et nationalisme”
Les communistes, des "fabricants d'espoir" hors de l'"étau" entre libéralisme et nationalisme: le secrétaire national Pierre Laurent a lancé...
Par Baptiste BECQUART
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Les communistes, des "fabricants d'espoir" hors de l'"étau" entre libéralisme et nationalisme: le secrétaire national Pierre Laurent a lancé samedi le PCF dans les élections européennes de 2019, à deux mois d'un Congrès qui s'annonce mouvementé.
Son traditionnel discours à la Fête de l'Humanité, devant les représentants de la gauche dont Benoît Hamon (Générations), Emmanuel Maurel (PS) ou encore Julien Bayou (EELV), était tout autant destiné aux électeurs de gauche qu'aux militants communistes.
Car le Congrès extraordinaire, qu'il a lui-même convoqué pour fin novembre après une élection présidentielle jugée catastrophique en interne en l'absence d'un candidat réellement choisi, pourrait être explosif.
Pour Pierre Laurent, il y a donc urgence à livrer des solutions au doute existentiel qui saisit les communistes, que les sondages placent à un niveau très faible.
"Ce ne sont pas les colères qui nourrissent (les luttes), ce sont avant tout les espoirs. Nous sommes, les communistes, des fabricants d'espoir, nous l'avons toujours été", a-t-il ainsi déclaré.
"Nous ne devons pas nous laisser être prisonniers d'un étau infernal, d'un côté la surenchère de la politique ultralibérale, de l'autre côté le poison nationaliste", a-t-il encore dit.
L'ancien directeur de la rédaction de l'Humanité a souhaité une Europe fondée sur "la solidarité, les coopérations", à l'opposé d'une Europe qui actuellement "jette les travailleurs les uns contre les autres".
Pierre Laurent a consacré une place particulière à l'écologie, estimant que le communisme nouveau était idéalement placé pour la défendre: "La concurrence ne vaut rien pour la planète. (...) Il ne faut pas séparer combat écologique et social".
Parmi les mesures qu'il imagine, "un droit opposable à une alimentation de qualité pour tous", notamment dans la restauration scolaire, et un "droit aux transports non polluants", grâce à un "ferroviaire accessible".
- Aller vers les autres ? -
Pierre Laurent n'a pas abordé frontalement la polémique avec La France insoumise. Les communistes s'estimaient déjà lésés, depuis plusieurs années, par la stratégie de Jean-Luc Mélenchon - absent de la Fête. Mais la décision jeudi par les députés LFI, qui se sont dit "insultés" sur le thème de l'immigration par la tête de liste communiste aux européennes Ian Brossat, de ne pas venir au discours du patron du PCF, a remis le feu aux poudres.
Des visiteurs à la Fête de l'Humanité, à La Courneuve, près de Paris, le 15 septembre 2018
AFP
Ian Brossat avait brocardé la rhétorique employée par LFI, et notamment la volonté d'insister sur les causes de l'immigration plutôt que sur les moyens d'accueillir les migrants.
C'est notamment sur ce thème des relations avec M. Mélenchon et LFI que la direction actuelle est contestée. Pierre Laurent est l'artisan du rapprochement pour créer le Front de Gauche en 2012. Un texte porté par la députée Elsa Faucillon voudrait renouer avec LFI.
Mais le texte soutenu par le patron des députés communistes André Chassaigne, principal challenger pour devenir la nouvelle "base commune" du parti, fait le pari de "revenir aux fondamentaux", explique celui-ci à l'AFP samedi. "Ce n'est pas un repli sur soi, puisqu'au contraire, par nature, le communisme c'est aller vers les autres", estime-t-il. "Il faut d'abord être nous-mêmes, et après on sera bien mieux pour le rassemblement avec d'autres".
Dans son discours, Pierre Laurent a pourtant continué de se montrer "ouvert aux coopérations politiques" progressistes dans l'optique des élections européennes, mais aussi des municipales. Le PS et EELV l'excluent pour leur part, mais le faible poids donné actuellement par les enquêtes au mouvement Générations de Benoît Hamon pourrait-il le pousser à l'union? Ce dernier accueillait en tout cas, sur son stand, Pierre Laurent après son discours.
Ahed Tamimi, l'adolescente palestinienne devenue icône de la résistance et qui vient de passer 8 mois en prison pour avoir giflé deux soldats israéliens, déjà présente samedi, s'exprimera dimanche à la tribune de cette fête politique et musicale.
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