A la Fête de l’Humanité, les communistes en difficulté veulent se rendre « utiles »
Pour sa première Fête de l'Humanité en tant que secrétaire national du PCF ce week-end, Fabien Roussel espère convaincre de l'"utilité" de...
Par Baptiste BECQUART
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Pour sa première Fête de l'Humanité en tant que secrétaire national du PCF ce week-end, Fabien Roussel espère convaincre de l'"utilité" de communistes marginalisés électoralement, prônant pour la gauche des "travaux pratiques" à l'approche des municipales.
"Bien sûr, on est loin du compte": Fabien Roussel ne nie pas que son arrivée à la tête du parti, lors du Congrès de novembre dernier, n'a pas inversé la tendance pour un parti qui a obtenu le score famélique de 2,5% des voix aux européennes en mai.
La campagne, menée par Ian Brossat dont la notoriété a fortement progressé, "nous a permis de remobiliser des forces militantes", assure M. Roussel à l'AFP, promettant que "tout ne fait que commencer". "Il nous faut désormais faire la démonstration de notre utilité, apparaître comme une solution pour ceux qui souffrent", concède de son côté Ian Brossat.
"Le bilan de Fabien Roussel pour l'instant, malgré son slogan +PCF is back+, c'est les européennes", critique un membre du Conseil national -le parlement du parti-, qui avait soutenu la reconduite de Pierre Laurent comme secrétaire national par crainte de voir le parti se replier sur lui-même.
Mais après avoir poussé à une liste autonome aux élections européennes, dans l'espoir d'offrir une meilleure visibilité au PCF, Fabien Roussel multiplie les mains tendues aux autres partis de gauche, en les appelant par exemple à effectuer en commun des "travaux pratiques" sur les retraites. Objectif, explique-t-il: opposer aux réformes du gouvernement des "propositions concrètes".
Roussel insistera sur la paix et l'écologie, thème désormais incontournable après la percée d'EELV en mai (13,5%). Une marche climat
Fabien Roussel à Cherbourg-Cottleville dans la Manche le 8 février 2019
AFP/Archives
- Apaisement -
Lui en fera plusieurs lors du grand meeting, samedi sur la grande scène de la fête de l'Humanité, placé cette année avant le discours aux partis de gauche. En dehors du pouvoir d'achat, sujet qui est cher à l'ancien patron de la fédération du Nord, Fabien
est d'ailleurs pour la première fois organisée vendredi à la Fête.
Le développement ferroviaire, la taxation du kérosène ou encore la gratuité des transports en commun sont autant de mesures vertes demandées par les communistes ces derniers mois, rappelle Alain Pagano, qui préside la commission Ecologie au Conseil national.
Le soutien au nucléaire, sujet de désaccord avec EELV, n'est pas un boulet aux pieds, estime-t-il: "Pour les experts du Giec, c'est une solution immédiate contre le réchauffement climatique, et on ne veut pas du nucléaire ad vitam aeternam, il faut trouver des énergies moins négatives".
Les communistes comptent aussi sur les élections municipales pour rappeler la force de leur ancrage local aux ambitieux écologistes et à La France insoumise. "800 maires, 7.000 élus: s'il y a bien un échelon où nous sommes utiles, c'est le municipal", affirme Ian Brossat.
"Il faut se reconstruire avec un horizon au-delà des municipales", avertit l'ancienne députée européenne Marie-Pierre Vieu. "Le travail de fond réclamé au Congrès sur le sens que l'on donne au combat communiste dans la société actuelle ne peut pas être que l'addition de propositions", ajoute-t-elle.
Le discours de Fabien Roussel aux partis de gauche interviendra en tout cas dans une atmosphère plus apaisée que l'édition précédente, quand La France insoumise avait boycotté le rendez-vous après une controverse sur l'immigration. Si Jean-Luc Mélenchon n'a pas annoncé sa venue, le nouveau coordinateur du mouvement Adrien Quatennens sera, lui, bien présent, et participera dimanche à un débat réunissant un panel de responsables de gauche.
Avec ses 400 stands et ses plus de 500 invités (l'ancienne présidente du Brésil Dilma Roussef, la maire de Paris Anne Hidalgo, l'économiste Thomas Porcher, l'ex-ministre Najat Vallaud-Belkacem, le cégétiste Philippe Martinez, les sociologues Pinçon-Charlot...), la Fête de l'Humanité assumera plus que jamais son rôle de "carrefour de discussion des gauches", veut croire Patrick Le Hyaric, directeur du quotidien.
Les drapeaux seront mis en berne samedi à l’occasion des funérailles du pape François. Un choix défendu par certains élus et critiqué par d’autres au nom de la laïcité. François Bayrou lui-même avait critiqué ce choix en 2005.
Plus de soixante sénateurs saisissent le conseil constitutionnel sur la proposotion de loi instaurant la parité pour les communes de moins de 1000 habitants. Selon eux, il y a un risque de déstabilisation à moins d’un an des prochaines élections municipales et d’appauvrissement du nombre de candidats.
Le voile se lève sur le projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte. Présenté au Conseil des ministres lundi 21 avril 2025, le texte fait suite à la loi d'urgence pour Mayotte adoptée le 24 février 2025 après le passage du cyclone Chido en décembre 2024. Ce nouveau texte vise, entre autres, à moderniser le fonctionnement institutionnel, à lutter contre l’immigration clandestine, à refonder et à “façonner l’avenir de Mayotte”.
Vingt-trois jours de jeûne, seize villes françaises traversées : le collectif Hungry for Palestine était au Sénat le 22 avril 2025. Tous les membres du mouvement, présents au palais du Luxembourg, sont en grève de la faim depuis le 31 mars pour dénoncer l'inaction des pouvoirs publics et le non-respect du droit international dans la bande de Gaza. Le mouvement est né de l'impulsion de soignants, tous de retour de mission à Gaza.